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Rubrique Culture

Théâtre des enfumades de la Dahra Le site historique grotte de Frachih inscrit dans la liste des biens culturels de Mostaganem

Amar Belkhodja a écrit un livre sur le sujet intitulé Les enfumades du Dahra, les 1 000 martyrs des Ouled Ryah. Bugeaud avait ordonné à ses subordonnés, pour réduire les partisans de l’émir Abdelkader peuplant la région du Chélif : «Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, imitez Cavaignac aux Sbéahs! Enfumez-les à outrance comme des renards.»
Le site historique de la grotte de Frachih (ghar Frachih) a été inscrit dans la liste de l’inventaire supplémentaire des biens culturels de la wilaya de Mostaganem, a appris l’APS mardi auprès de la Direction de la culture de cette wilaya du Nord- Ouest algérien.
M. Laïd Bouazza, le chef de service patrimoine culturel à la Direction de la culture, a rappelé, à cette occasion, que ce site historique, retenu pour classement, a été le théâtre du massacre par l’armée française d'un millier de personnes de la tribu de Ouled Riah entre le 18 et le 20 juin 1845.
Cette grotte historique remontant à des millions d’années, située dans la région de Frachih aux monts du Dahra, dans la commune de Nekmaria, à l’est de la wilaya de Mostaganem, se trouve dans un état déplorable, victime de facteurs naturels et humains, dont sa proximité avec l'oued Zrifa et le taux d’humidité élevé provoquant des fissures dans ses parois et la chute des roches, a déploré le même responsable.
Le classement de ce site historique, témoin des tristement célèbres «enfumades de la Dahra», permettra sa réhabilitation et la conservation des effets et des ossements de la population ayant péri dans ce massacre commis par le colonisateur français dans le cadre de la politique de la terre brûlée, a-t-on souligné. Selon des sources historiques, la tribu de Ouled Riah, pourchassé le 17 juin 1845 par le colonel français Pélissier à la tête d'un contingent militaire composé de 4 000 soldats pour avoir soutenu l'insurrection de Cherif Boumaâza (1845-1847), s'est retranchée dans une grotte proche de l’oued Zrifa et a continué à résister avec des moyens traditionnels modestes.
Devant le refus de se rendre, la population fut encerclée, l'entrée de la grotte fut bourrée de bois et de bottes de foin qui furent incendiés pour une durée de 18 heures. Asphyxiées, un millier de personnes (femmes, enfants et personnes âgées et même des animaux domestiques) sont mortes dans ces cruels enfumades. Le bourreau Pélissier sera plus tard promu et aura le titre de comte de Malakoff, après la guerre de Crimée contre l’armée russe.
Le général Bugeaud, commandant en chef, avait ordonné à ses subordonnés, pour réduire les partisans de l’émir Abdelkader peuplant la région du
Chélif : «Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, imitez Cavaignac aux Sbéahs ! Enfumez-les à outrance comme des renards.» En commémoration de ce massacre, les autorités de la wilaya de Mostaganem ont réalisé, ces dernières années sur les lieux, une fresque immortalisant cet évènement et aménagé un chemin menant à la grotte sur une distance de 5 kilomètres ainsi que des escaliers menant vers l’oued Zrifa. Un musé a été, en outre, créé sur ce site.
Le photographe Abderrahmane Mostefa a réalisé un documentaire sur les enfumades du Dahra. Amar Belkhodja a écrit un livre sur le sujet intitulé Les enfumades du Dahra, les 1 000 martyrs des Ouled Ryah, paru aux éditions El Kalima en 2011.
Le poète Abdelkader Guerine, de son côté, a écrit une histoire romancée intitulée La Brûlure. Les enfumades de la Dahra, paru aux éditions oranaises Dar El Adib.
Kader B.

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