Tewfik al-Hakim était surnommé «adoue el-mar’a» (l’ennemi de la femme). Il a lui-même raconté, dans un livre, ses déboires à cause de cette réputation ainsi que ses multiples tentatives pour s’en débarrasser.
Un «ennemi de la femme» ne trouve pas facilement une femme qui accepte de devenir son épouse. Plus très jeune, Tewfik al-Hakim est encore célibataire. Un jour, invité (avec des amis) chez un homme, il voit ses livres qui garnissent la bibliothèque de son hôte. C’est bon signe ! Ceci l’encourage à demander la main de la fille de son admirateur. Mais surprise, l’homme refuse et explique à Tewfik al-Hakim que, certes, il l’admire sur le plan littéraire, mais qu’il ne veut pas voir sa fille souffrir avec un «adoue el-mar’a».
A la fin, Tewfik al-Hakim n’a vu qu’une solution à son problème de célibat et à sa mauvaise réputation : aller voir une célèbre féministe égyptienne et lui demander de rendre publique une déclaration dans laquelle elle l’innocente de l’accusation d’ennemi de la femme. La féministe, en souriant, lui répond que, personnellement, elle ne le considère pas comma un «adoue el -mar’a». Pour lui prouver sa bonne foi, elle lui dit qu’elle est prête à lui «arranger» un mariage avec une femme instruite, membre de son association, et qui a beaucoup de qualités. Tewfik al-Hakim, poliment, avait décliné cette proposition. Pour certains, la célèbre féministe avait trouvé là une géniale idée pour confirmer la fameuse réputation de l’écrivain égyptien. C’est peut-être vrai !
K. B
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