Un livre remarquable sur la révolution pacifique du peuple algérien, appelée également la révolution des fleurs ou du sourire, qu’est celui édité par la maison El Maher pour l’impression, l’édition et la distribution, au mois d’octobre de l’année en cours et publié par le jeune essayiste Abdelali Zouaghi qui est, déjà, à son troisième essai.
Né à Mila en 1982, Abdelali Zouaghi, titulaire d’un magister, est doctorant en information et communication. Il a déjà à son actif deux livres édités en Jordanie, respectivement en 2017, Les tourments d’un citoyen arabe et en janvier 2019 Les feux de l’exil. Il a par ailleurs collaboré avec plusieurs quotidiens nationaux, revues étrangères et sites d’information.
Son dernier livre est d’une actualité brûlante, puisqu’il se penche sur le plus grand et le plus important évènement en cours en Algérie, en l’occurrence le soulèvement du peuple algérien pour sa dignité, ses libertés et ses droits fondamentaux, bafoués des décennies durant. Ce très beau livre est dédié par l’auteur aux «gorges qui ont appelé au changement pacifique dans les rues et places publiques, au peuple algérien qui renaît, toujours au bon moment, de ses cendres». Constitué de 140 pages et divisé en plusieurs petites parties chronologiques, allant de l’introduction à l’épilogue («Miel âcre»), en passant par «Pathologie d’un système moribond» où l’auteur affirme que le changement n’est que l’aboutissement logique d’une prise de conscience collective sur une situation calamiteuse, dite lucidité collective bienheureuse qui ne sera que la locomotive qui tractera la société nationale vers des lendemains meilleurs, en mettant fin à un pouvoir usé, pourri et déliquescent basé sur la corruption et la tyrannie qui a conduit à une décadence sociale et politique des plus préjudiciables, au nom d’une légitimité historique usurpée. Tout en faisant référence à toutes les dérives du système politique dont la finalité était la dislocation et la division de la société algérienne, les méthodes utilisées et les diversions entretenues, l’auteur aboutit au «Hirak» du 22 février où le peuple algérien, tel un sphinx qui renaît de ses cendres, reconvoque encore une autre fois l’Histoire, avec un grand H ! «Dépoussiérer la vérité et libérer l’avenir des générations», telle semble être la causalité de cette grandiose révolution qui a étonné et ébahi le monde, car la vérité, telle une lumière, jaillira quoi qu’on fasse et personne ne peut arriver à l’étreindre ou à la contenir ! Il est, désormais, question de références historiques de notre mémoire, plus de légitimité historique qui a largement fait son temps. L’auteur revient, en détail, sur toutes les péripéties du soulèvement populaire en cours, la contre-révolution et les «mouches électroniques», les partis du pouvoir ou la boîte de Pandore, l’élite intellectuelle et sa responsabilité dans la prise de conscience collective, médias de crise ou crise des médias et est-ce-que le Hirak a libéré cette dite corporation ? Toutes les vérités, les contrevérités et pleins d’autres questionnements sur ce sujet d’actualité qui se joue devant nos yeux et qui déterminera, à terme, l’avenir de cette Algérie houleuse mais plus déterminée que jamais ! Un livre à lire et à traduire, expressément, pour tout l’intérêt qu’il représente !
A. M’haimoud
