Il est très beau, rêveur, éclairé, amoureux, humain et a beaucoup d’autres qualités. Mais, et c’est lui qui le reconnaît, il est aussi égocentrique, médisant, de mauvaise foi, rancunier et a beaucoup d’autres défauts. Cet homme est le narrateur du roman «Confession d’un écrivain pas tenté» de Samira Merbah.
Il est très beau, rêveur, éclairé, amoureux, humain et a beaucoup d’autres qualités. Mais, et c’est lui qui le reconnaît, il est aussi égocentrique, médisant, de mauvaise foi, rancunier et a beaucoup d’autres défauts. Cet homme est le narrateur du roman «Confession d’un écrivain pas tenté» de Samira Merbah. Dans son étonnant ouvrage l’auteure «sans prétentions» prévient-elle, espère convier le lecteur à une réflexion sur l’existence, le bonheur et les rapports humains en général. Les 28 chapitres de l’ouvrage commencent tous (titre) par «Je suis… ».
Dans le premier, l’intéressé le dit tout haut et sans fausse modestie :
«Je suis très beau». Il l’explique : «Cela fait des heures que je m’évertue à trouver des qualificatifs pertinents dans l'objectif de me décrire à vous, quand la révélation m’apparaît soudainement : je suis très beau» c’est la meilleure phrase qui me vient à l’esprit pour vous résumer ce qui constitue la plus grande part de mon être.» Dans le chapitre intitulé « Je suis surprenant », il nous donne une leçon de littérature : «…je comprend simplement que les écrivains qui ne parviennent pas à décrocher de la correction de leurs manuscrits ont un regrettable défaut. Ils ne sont pas suffisamment égocentriques, et n’ont pas assez de confiance en eux-mêmes. Ce sont là deux qualités maîtresses qui aident à se contenter de la première mouture d’une production littéraire, et surtout, qui font en sorte de parvenir à une autosatisfaction sincère. Marcel Proust a dit : ‘’Pour écrire pour tous, il faut écrire soi ! ‘’ Il ne croyait pas si bien dire. J’en suis la preuve vivante. » Dans le chapitre « Je suis lâche », l’écrivain «pas tenté» rappelle les dix conseils d’Ernest Hemingway pour qui aspire à devenir écrivain, notamment, «rêvez-vous à écrire», «Regardez le monde», « Ne perdez pas votre temps» et enfin, le dernier conseil «Taisez-vous».
Ce sont ainsi des confessions d’un écrivain qui n’a pas froid aux yeux.
Samira Merbah, à travers son très surprenant personnage, tente, ainsi, de poser un regard sur notre époque et de rendre compte de ces questionnements existentiels qui sont au centre des préoccupations de beaucoup de nos contemporains.
Kader B.
