Cette institution, qui était au départ une simple annexe de l’Institut national de musique d’Alger, avait été promue, en 1992, Institut régional de musique d’Oran qui a, depuis, formé plusieurs générations d’enseignants et d’instrumentistes. Elle porte, depuis dimanche, le nom du grand moudjahid et artiste Blaoui El Houari, décédé au mois de juillet 2017. Présent pour l’occasion, le ministre de la Culture a procédé à cette baptisation en rappelant la valeur inestimable que représentait le défunt. Il s’agit, dit-il, d’un patrimoine artistique à lui seul.
«Il a laissé une empreinte indélébile qu’il s’agisse de sa musique, de ses compositions ou de sa vision moderne du patrimoine musical algérien.» Le ministre a saisi l’occasion de sa présence au sein de l’institut, entouré des étudiants, afin d’appeler ces derniers à poursuivre le travail de préservation de ce qu’a légué feu Blaoui.
«Il faudra reprendre son répertoire, le produire et ce, même avec votre touche moderne, mais en préservant l’œuvre.»
Le ministre lance par la suite à l’intention de tous les artistes de la wilaya et ceux des villes limitrophes un appel à contribuer à la création d’un orchestre régional de la musique symphonique.
Rappelant qu’Oran, qui s’apprête à accueillir les Jeux méditerranéens de 2021, devra donner l’image d’une ville riche artistiquement.
En réponse à une question de la presse qui concerne «la paternité de la chanson raï» algérienne ou bien marocaine, le ministre dira que le raï est devenu un genre musical mondial et d’ajouter : «Preuve à l’appui, la chanson raï est un genre musical purement algérien et nous avons présenté un dossier complet à cet effet à l’Unesco et, en 2019, il y aura l’annonce officielle de cette reconnaissance. Nous sommes les seuls à avoir déposé ce dossier.»
Le ministre a également tenu à faire part d’une décision de son ministère prise, dit-il, depuis cette année, et qui stipule que la priorité doit être accordée aux artistes algériens pour tous les festivals organisés, que ce soit Timgad, Djemila... «Ils doivent avoir leur part entière de ces festivals ; il faut valoriser les artistes arabes, ces derniers seront invités dans le cadre du sponsoring.»
Amel Bentolba
