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Rubrique Culture

Littérature amazighe Murdus de Tahar Ould Amar

Près de 20 ans après Bururu, paru aux éditions Azur en 2006, Tahar Ould Amar revient avec un deuxième roman Murḍus aux éditions Imtitad (juillet 2022).

L’histoire de Murḍus, incarnée ici par le principal personnage, Hmimi, se déroule à Paris. C’est là que celui-ci retrouvera Moh, l'autre héros du premier roman, Bururu.
Moh fera aussi la connaissance de Batiste, Levy, Mia et Bernadette, la compagne de Hmimi. Levy (Juif algérien), Batiste (pied-noir corse) et Hmimi ont été dans le même lycée en Algérie dans les années 40 et tous trois militaient dans le parti du mouvement national. Ils se retrouveront dans le maquis avec le même engagement et la détermination de libérer leur pays et d’en faire une démocratie arc-en-ciel. Mais c’était compter sans les appétits despotiques en embuscade qui avaient confisqué l’indépendance du pays. De fait, leur Algérie ne verra pas le jour et ils durent quitter le pays sans apprécier et prendre part à l’euphorie de juillet 1962.
Paradoxalement, c’est en France, ce pays qu’ils avaient combattu, qu’ils allaient se «reconstruire». En silence. Car, de leurs parcours, ils n’en parlent pas. Leur douleur est muette. Et arrive la «Révolution du sourire». Eux qui avaient perdu tout espoir de voir l’Algérie de tous ramenée à la vie commencent à s’intéresser aux jeunes Algériens qu’ils trouvent fabuleux et auxquels ils s’identifient surtout. L’Algérie de Levy, de Batiste, de Hmimi, de Moh et celle de Mia (arrière-petite-fille d’un déporté) se donne rendez-vous à la fameuse «place de la République» pour apporter leur pierre à l’édifice de l’Algérie pour tous…
En somme, c’est dans un kabyle fluide qui parle à tous — l’auteur préfère parler de kabyle que de tamazight — et à travers les parcours d’hommes et de femmes exceptionnels que Tahar Ould Amar nous fait voyager dans une Algérie tue, que l’on refuse de voir.
Pour rappel, Bururu, lauréat du prix Apulée en 2008, avait relativement défrayé la chronique, pour avoir traité d’une thématique qui sort de l’ornière identitaire.
En effet, Bururu pose un regard nuancé sur la décennie noire, un thème rarement abordé. A travers Moh, «personnage-pivot» et «terroriste» malgré lui, Tahar Ould Amar fouille dans le nid de l’intégrisme islamiste et nous esquisse des profils d’hommes et de femmes piégés dans la spirale sanguinaire. Témoin d’un temps avec suffisamment de recul, l’auteur, à travers le parcours des personnages, rappelle que le terroriste ne naît pas terroriste mais le devient.
À noter que Murḍus s’inscrit dans la perspective d’une trilogie.
À rappeler aussi que Tahar Ould Amar est auteur de Tafunast i ittezgen lpetrol (la vache à pétrole)», un recueil de chroniques sur fond d’humour qui met en scène un révolté mené par des bébés lassés par l’inertie des adultes.
Y. Y.

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