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Rubrique Culture

La Palestine ouvre le bal du FICA Quand l’enfance enquête sur l’espoir et l’Histoire

La 10e édition du Festival international du cinéma d’Alger dédié au film engagé s’est ouverte jeudi à la salle Ibn Zeydoun, avec le film d’animation Wardi du cinéaste norvégien Mats Grorud. Cette historie étalée sur trois générations dit les douleurs et les espoirs des réfugiés palestiniens. 
Wardi est une enfant espiègle et alerte qui vit dans un camp de réfugiés palestiniens au Liban. Son arrière-grand-père y a fui avec sa famille la « Nakba » (la débâcle) lors du début de l’occupation israélienne en 1948 et l’expropriation des trois quarts des Palestiniens qui s’en est suivie. Sidi, son aïeul encore vivant, sent sa fin approcher et confie alors à Wardi la clé de la maison laissée à El Khalil. 
La petite élève studieuse se met alors à la recherche de l’espoir, seul remède selon elle pour empêcher son arrière-grand-père de mourir. Arpentant les escaliers fragiles de ce camp fait de bric et de broc, construit au fil du temps à la manière d’une tour anarchique, Wardi questionne les membres de sa famille sur la notion de l’espoir, le retour, la guerre et les blessures d’un départ forcé. 
De sa joyeuse et légère grand-mère à son oncle mélancolique, en passant par un grand-père ancien combattant, une tante traumatisée par les bombardements israéliens sur Beyrouth et une mère colérique, l’enfant découvre son histoire et celle de son pays. 
Techniquement remarquable, Wardi alterne entre marionnettes (pour le récit au présent) et images d’animation classique (pour les flash-back). Sa plastique singulière et le réalisme minutieux avec lequel la vie du camp est dépeinte constituent sans doute le meilleur atout du film. Mats Grorud a longtemps vécu avec les réfugiés du camp de Borj-el-Barajneh où il animait des ateliers artistiques pour les enfants. 
Sa sensibilité exacerbée et la volonté de faire porter le récit à une petite fille qui n’a jamais connu sa terre natale découlent de cette expérience humaine marquante. On sent, d’ailleurs très vite le poids de la bonne volonté et le scrupule que met le réalisateur à produire un propos exhaustif sur la tragédie palestinienne. 
C’est là la faiblesse principale de Wardi car, n’ayant pas de parti pris narratif et ignorant visiblement l’art de l’ellipse, le long-métrage s’enlise dans une dramaturgie au ralenti, davantage encombrée que servie par le bagage émotionnel du cinéaste. Il y a, en effet, un sérieux problème de rythme qui freine la connexion entre spectateur et personnages : l’écriture scénaristique semble patiner au fur et à mesure que le montage s’avère peu élaboré, voire minimal. Wardi traverse les générations pour donner à voir le ressenti de personnages différents, ayant vécu chacun à sa manière l’exil et la douleur du paradis perdu ; pour ce faire, il se laisse malheureusement piéger par les écueils du discours direct et de la symbolique facile (les colombes, la transmission d’une résistance intergénérationnelle, etc.). A cela, s’ajoute un usage excessif des accessoires de mise en scène censés accentuer le drame, à commencer par une musique triste omniprésente. Le 10e Festival international du cinéma d’Alger se poursuit jusqu’au 16 novembre à la salle Ibn Zeydoun (pour les films en compétition) et au Cosmos (pour les films hors compétition et les rediffusions). 
Au programme d’aujourd’hui : le documentaire Lettre à Inger racontant le parcours d’Inger Servolin, l’une des premières femmes productrices de documentaires en France (14h30) ; l’avant-première nationale de 143, rue du désert de Hassan Ferhani qui va à la rencontre de Malika qui gère un commerce au milieu de nulle part dans le désert algérien (16h30) et la dernière fiction du Tunisien Mahmoud Ben Mahmoud Fatwa qui questionne le phénomène du terrorisme islamiste (19h).   
Sarah H.

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