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Rubrique Culture

Mai 68 évoqué à l’IFA Rue embrasée, écrivains engagés

L’institut français d’Alger accueillera l’universitaire et chercheur Boris Gobille le 14 mai prochain, à 18h, pour parler du «Mai 68 des écrivains».
Maître de conférences en sciences politiques à Lyon et chercheur au CNRS, Boris Gobille a publié plusieurs ouvrages sur le soulèvement de mai 1968 dont il propose des analyses multidimensionnelles et une historiographie autant politique que culturelle.
Au moment où le Front social s’embrase en France en ce printemps 2018, le souvenir de mai 68 revient plus que jamais au-devant de la scène.
La commémoration du 50e anniversaire de ce soulèvement inédit lancé d’abord par les étudiants parisiens, puis rejoints par les ouvriers et la plupart des franges sociales coïncide en effet avec un climat protestataire explosif et ravive l’étincelle antiautoritaire que d’aucuns pensaient à jamais éteinte en France.
Si aujourd’hui les milieux littéraire et intellectuel ne semblent pas impliqués dans le cours des événements, en mai 1968 ils étaient, au contraire, au cœur de l’arène, défendant éthiquement et politiquement la révolte et s’y jetant à corps perdu lors des nuits des barricades et des différentes actions publiques.
Boris Gobille revient, dans cette conférence prévue le 14 mai à l’IFA, sur son étude «Le mai 68 des écrivains : crise politique et avant-gardes littéraires» (CNRS, collection «Culture et société», 2018) où il dissèque l’impact de cette insurrection sur le monde littéraire ainsi que l’engagement massif des écrivains d’avant-garde dans le mouvement. «Mai-Juin 68 : la contestation saisit des pans entiers de la société française, des lycéens aux étudiants, des ouvriers aux employés, des cadres aux acteurs de la culture.
Facultés, usines, institutions occupées se transforment en une immense scène où tout est passé au crible de la critique : exploitation, aliénation, gaullisme, normes sociales, hiérarchies, domination, autorité.
Cette gigantesque prise de parole est marquée par une créativité inédite. ‘‘Tous créateurs !’’ dit d’ailleurs un slogan, ‘‘Écrivez partout’’, renchérit un autre. Roland Barthes célèbre la ‘‘parole sauvage’’ de Mai, Michel de Certeau observe qu’‘‘une foule est devenue poétique’’. Difficile pour les écrivains, en particulier d’avant-garde, de rester à l’écart de ce grand ébranlement de l’ordre symbolique…», lit-on sur la quatrième de couverture.
L’auteur revient donc sur «ces semaines de fièvre» où les écrivains «descendaient dans la rue, multipliaient les prises de position publiques, formaient des collectifs et expérimentaient de nouvelles articulations entre écriture et révolution»… L’ouvrage qui revisite ainsi «la question de l’engagement de la littérature et de la responsabilité des écrivains face aux événements politiques de leur temps». Boris Gobille nous y fera rencontrer «des surréalistes, des existentialistes, des structuralistes, des communistes, des ‘‘gauchistes’’, des revues comme Tel Quel, Change, Action poétique, Les Lettres Françaises, La Nouvelle Critique, mais aussi Sartre, Beauvoir, Aragon, Sollers, Faye, Roubaud, Pingaud, Blanchot, Duras, Mascolo — parmi tant d’autres plus ou moins obscurs, plus ou moins renommés, tous acteurs de cette singulière aventure qui vit les écrivains s’emparer de 68 et 68 s’emparer des écrivains».
S. H.

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