Le festival se poursuit cahin caha, se réinsérant progressivement dans la vie des habitants de Béjaïa, qui viennent de plus en plus nombreux. Et me voilà dans la très inconfortable position d’être un envoyé spécial qui couvre un festival où passe une de ses propres pièces. La troisième soirée du festival a consisté, en effet, en la représentation au Théâtre de Béjaïa de Splendides exilées, un texte de votre serviteur, présentée par Catherine Belkhodja, avec Noëlle Chatelet, Muriel Bloch, Alexandra Stewart et Myriam Mézières. On comprendra qu’on ne pourrait aventurer un quelconque commentaire, ne pouvant pas être juge et partie. Rapportons tout de même que le spectacle a été critiqué avec une certaine vivacité lors du café théâtral du lendemain, que ce soit par de simples spectateurs ou par des gens de théâtre. C’est l’occasion de signaler qu’a côté des représentations au TRB, le programme du Festival international du Théâtre de Béjaïa comporte également des conférences qui se tiennent, dans une volonté de mêler à la rencontre les étudiants et les enseignants, à l’Université Abderahmane- Mira de Béjaïa. Après «La femme dans le théâtre marocain» donnée par l’universitaire marocain Omar Fertat, au programme de la troisième journée, une conférence d’Ahmed Cheniki, journaliste et universitaire, consacrée au parcours théâtral de la Française Ariane Mnouchkine. Le conférencier tenta de cerner la personnalité singulière d’Ariane Mnouchkine, sa conception théâtrale basée sur le postulat «Ce qui n’est pas physique n’est pas théâtral » et ce que tout cela peut nous apporter. Sid-Ahmed Agoumi, auquel le conférencier s’est à maintes fois référé et qui a eu l’opportunité de travailler avec elle, apportera de vive voix le témoignage suivant : «Elle avait le sens de l’humain mais elle était très dure. Elle m’effrayait. Elle était élective tout en étant collective.» Il est utile aussi de signaler qu’il y a des lectures de texte et des master class. Celle de cette troisième journée a été animée par Diane Fourdrignier et Slimane Benaissa. Elle était consacrée à l’expression corporelle.
A. M.
