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Rubrique Culture

DÉCÈS DE MOULAY SEDDIK SLIMANE Un «Ksar» s’en va

C’est avec beaucoup de tristesse que nous venons d’apprendre le décès de Moulay Seddik Slimane qui fut l’une des personnalités les plus attachantes de l’oasis de Timimoun. 
Son père, originaire de l’oasis voisine d’Adrar, était l’un des descendants de Moulay Slimane qui est considéré comme l’un des saints de cette ville. Il vint s’installer à Timimoun, vers les années 1930 et fut connu sous le nom de Moulay Timmi. Il se maria avec une femme du ksar de Timimoun et eut deux fils : Slimane et Driss. Slimane grandit donc dans le ksar de Timimoun et fut inscrit à l’école primaire de cette oasis au début des années quarante. 
A la fin des années cinquante, il est recruté comme cuisinier par une compagnie française qui faisait de la prospection dans le domaine des hydrocarbures. Très jeune, Slimane connut la vie des chantiers et se fit remarquer par sa vivacité, sa sociabilité et son intelligence. Il poursuit ce travail après l’indépendance du pays puis il est recruté à l’hôtel «Oasis rouge» de Timimoun où il reste quelques temps. Vers 1965, il émigre en France et mène la vie des ouvriers algériens, surtout à Lyon. Il nous a raconté plusieurs fois, et avec beaucoup d’humour, cette expérience qui culmine avec les grèves de mai 1968. L’année suivante, il revient en Algérie et retourne dans son oasis natale où il ne tarda pas à être recruté dans un collège (CEM) comme factotum. Il réparaît tout ce qui tombait en panne au collège : électricité, plomberie, matériel scolaire… Il est très apprécié de tous et particulièrement du directeur du CEM, le regretté Monsieur Chami, qui s’intéressait beaucoup au patrimoine archéologique de la région. 
La vie de Moulay Slimane changea quelque peu lorsqu’il fut sollicité par les autorités locales pour accompagner un monsieur qui venait d’Alger avec toute une équipe de chercheurs en sciences sociales. Ce monsieur était Mouloud Mammeri. Très rapidement, Moulay Slimane comprend l’intérêt que M. Mammeri porte à la culture du Gourara et plus particulièrement à un genre encore méconnu : l’Ahellil. Moulay Slimane, qui était lui-même passionné d’ahellil, devient ainsi l’accompagnateur, sinon le principal interlocuteur de M. Mammeri lors de ses missions. Il accompagne dès lors le chercheur dans toutes ses missions dans les ksour à la recherche des détenteurs du savoir sur la poésie de l’Ahellil. Ce travail de collecte servit de base à la rédaction par M. Mammeri de son ouvrage sur l’Ahellil du Gourara (1987). Doté d’un grand sens de la communication et profondément intéressé par le patrimoine culturel de sa région, Moulay Slimane qui maîtrisait trois langues (zénète, arabe et français) devint progressivement, au milieu des années 1970, une sorte de porte d’entrée dans cet univers peu connu des ksour du Gourara. Très populaire, il était connu dans pratiquement tous les ksour de cette région surtout Charouine, Oulad Saïd et le Taghouzi qu’il appréciait particulièrement. 
Nous présentons nos sincères condoléances à toute sa famille et particulièrement à son fils aîné, Hadj Mohammed. 
Rachid Bellil
Chercheur au CNRPAH, Alger.

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