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Rubrique Culture

EssaI : L’illusion de l’identité de Malika Challal Une citoyenne du monde se rebelle

En ces temps troubles, «l’identité» (ethnique, religieuse…) est au centre de presque tous les conflits à travers le monde. En Algérie aussi, cette notion divise. Malika Challal vient d’écrire un essai au titre, pourrait-on dire, «provocateur» ou même «iconoclaste», à savoir L’illusion de l’identité.

«Le titre donné à ce livre, L’illusion de l’identité, exprime la réalité de mon vécu, de l’expérience modeste de mes cinquante années et plus, passées toutes en Algérie. Il exprime ma conception de «l’identité» telle que je l’ai vécue, ressentie et que je veux partager aujourd’hui, en ces moments de grands doutes, de grands dérèglements, où l’on remue et où l’on remet beaucoup de choses en cause !» écrit Malika Challal qui est convaincue que tout est culturel et ainsi ne croit plus à l’identité ethnique et politique. 
Mais avant d’en arriver là, elle avait découvert la ségrégation coloniale, l’indépendance, puis l’école, «un espace contre une identité», selon le terme utilisé par Mohamed Koursi dans la préface de l’ouvrage. 
La musique amazighe qu’elle découvre à l’âge de treize ans est «un son de joie et de souffrance, de reconnaissance et de résistance» (propos de Koursi). Elle écrit d’ailleurs en préface : «Je me métamorphosais à partir de ces instants : je suis Kabyle comme Idir, et je suis fière de l’être comme tous les autres.» (page 7). Vint ensuite le Printemps amazigh qui «a marqué, au fer rouge, la mémoire vive d’une région qui ne cesse de rappeler à chaque printemps que les fleurs ne meurent pas sur les tombes». 
À l’école toujours, un enseignant lui fait découvrir Ibn Sina, Ibn Rochd, Ibn Khaldoun et d’autres.
Comme le fait remarquer Mohamed Koursi, Malika Challal se hisse alors et après une combinaison d’événements «providentiels» à «une forme de conscience qui se conçoit dans une totalité humaine et non dans une entité enfermée à l’intérieur d’une frontière mentale, artificielle et donc, forcément, politique». 
Dans son ouvrage L’Illusion de l’identité, paru tout récemment aux éditions Medias Index, elle écrit : «Je ne me posais pas la question de l’identité, désormais je la vivais, je ne la cherchais plus !  Je suis ce que je suis, je fais partie de la Kabylie, de l’Algérie, du monde arabe, du monde tout entier, et je n’ai pas besoin de vivre avec de l’hostilité envers quelqu’un ! Je préfère par contre aimer, aimer les autres qui me ressemblent… ils me ressemblent tous en fin de compte.» 
Malika Challal a enseigné les sciences physiques au cycle du secondaire, avant de partir à la retraite anticipée. Elle retourne alors à sa passion principale, la lecture et le livre. Depuis l’année 2014, elle est éditrice. 
Son ouvrage se termine par : «Je suis, après toutes mes déceptions, une citoyenne algérienne, fidèle à ses origines, mais je me considère aussi proche de tout citoyen du monde quelles que soient ses différences avec moi.»  
Kader B.

Essai L’illusion de l’identité  de Malika Challal. éditions Medias Index.123 pages. Juillet 2021.

 

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