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Rubrique Culture

Parfaits inconnus projeté à Alger Une réflexion dérangeante sur les constructions sociales

La salle El-Khayam, ex-Debussy, a abrité jeudi dernier la projection de la comédie dramatique Parfaits inconnus de Paolo Genovese, organisée par l’Institut italien dans le cadre de ses journées de la langue italienne dans le monde.
C’est devant une salle comble, occupée principalement par des étudiants, que le film Perfetti sconosciutti (Parfaits inconnus) a été projeté jeudi dernier en présence d’un des coscénaristes. Trois couples d’amis ainsi que leur copain fraîchement divorcé se réunissent dans l’appartement de l’un d’eux pour observer l’éclipse lunaire et dîner ensemble. 
Les hôtes, Eva et Rocco, sont respectivement psychanalyste et chirurgien esthétique ; Bianca et Cosimo viennent tout juste de se marier et semblent filer le parfait amour ; Carlotta boit en cachette de son mari Lele qui semble en plein désamour ; Pepe devait leur présenter sa nouvelle copine Luciana, mais celle-ci est souffrante. Une discussion autour d’un autre couple d’amis dont la séparation fut causée par un texto dévoilant la tromperie du mari conduit le groupe à débattre de l’importance démesurée prise par leurs smartphones, devenus «la boîte noire de leurs vies». 
Eva propose alors un jeu : que tous les présents mettent leurs téléphones sur la table et que chaque message ou appel soit lu et entendu par tous. Bon gré mal gré, les amis acceptent et la situation ne tardera pas à dégénérer. 
Ecrit et mis en scène dans la veine des huis-clos psychologiques sur fond de règlements de comptes personnels et familiaux, Parfaits inconnus se distingue néanmoins par une écriture inventive et corsée des dialogues, un humour raffiné et une dramaturgie tout en relief qui dépasse de loin les poncifs et les canevas du genre. Ici, la comédie devient véritablement un espace de création, aussi libre qu’exigeant. On imagine aisément en effet le plaisir et l’énergie créative dans lesquels baignaient les scénaristes qui inondent ainsi le spectateur de mots d’esprit, de vannes et de calembours tout aussi décapants les uns que les autres, tandis que la situation évolue sous nos yeux vers le drame.
 Les tromperies, les petits et grands mensonges, la fragilité des rapports amoureux, la duplicité et les non-dits se révèlent peu à peu au fil du jeu et ces hommes et femmes se découvrent peu à peu, comme s’ils n’avaient jamais vécu ensemble. Le film se terminera néanmoins sur un tour de passe-passe narratif qui accentue le trouble du spectateur et nourrit sa réflexion au-delà du générique de fin.
 Parfaits inconnus, au-delà de son caractère ludique et son apparente légèreté, entraîne subtilement son public dans un questionnement harassant sur la complexité des relations humaines, la nécessité ou non de l’hypocrisie, voire du mensonge, et l’aberration que peuvent souvent représenter les constructions sociales. Au final, le film interroge clairement le spectateur sur son éthique et son degré de porosité morale. 
C’est, d’ailleurs, ce que fera l’invité de l’Institut italien qui chamboulera le déroulement habituel des débats post-projections en posant lui-même des questions au public tout en expliquant que le film n’aspire nullement à fournir des réponses, encore moins à donner une leçon de morale mais, au contraire, à encourager l’éclosion de questions que la plupart d’entre nous préfèrent éviter. 
S. H

 

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