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Rubrique Culture

Rencontre littéraire autour du roman Promesse de bandit d’Ahmed Gasmia Vers la naissance d’une mythologie algérienne

L’éditeur et écrivain Amar Ingrachen (éditions Frantz-Fanon) estime que l’histoire et l’intrigue dans le roman Promesse de Bandit s’inscrivent en rupture totale avec tout ce qui a été écrit jusqu'à présent dans la littérature algérienne.
Lors d’une rencontre littéraire, samedi, au siège du journal Maghreb Emergent, à Alger, il a cité trois points essentiels qui distinguent le roman d’Ahmed Gasmia. L’histoire se passe dans les steppes algériennes, un espace peu ou pas du tout présent dans la littérature algérienne. Le deuxième point est, explique l’éditeur, «sa façon absolument nouvelle de parler de l’Algérie». Enfin, le roman (et son message) est «une leçon du possible», loin du défaitisme, du pessimisme et de la sinistrose ambiants, y compris dans la littérature algérienne.
«L’histoire est simple. C’est un bandit qui veut devenir célèbre et qui découvre plusieurs chemins. C’était au XIXe siècle. En France, la construction de la tour Eiffel n’était pas encore achevée. En Algérie, avec le début de l’occupation française, c’était le temps des incertitudes. Mais malgré cela, il y avait des Algériens qui avaient une vie, des rêves à réaliser. Les algériens n’étaient pas des figurants et n’étaient pas défaitistes. Ils ne réagissaient pas, ils agissaient. Les algériens sont capables de faire de grandes choses. Vivre malgré l’occupation était aussi une certaine façon de résister», fait remarquer Ahmed Gasmia. Au cours de son intervention, il cite le film Braveheart de Mel Gibson qui montre des Ecossais sous occupation anglaise, mais qui n’étaient pas brisés psychologiquement. L’auteur voulait aussi montrer des héros qui ne meurent pas à la fin de l’histoire, contrairement à une certaine «logique» bien de chez nous. Tout, estime-t-il, est dans l’état d’esprit de l’individu ou à l’échelle d’une nation. Aussi, le vrai changement ne vient pas par une révolution technologique, mais c’est l’Homme qui doit changer.
«Le défi d’Ahmed Gasmia, à mon avis, c’était de déchirer cette camisole de force de la grande histoire par l’intermédiaire d’un roman qui raconte de petites histoires», estime encore Amar Ingrachen. A un certain moment, il cite Kadi Ihsane qui avait dit que Promesse de bandit est un «western algérien».
Pour Ingrachen, la notion de «rêve américain» vient justement des œuvres de Mark Twain (1835-1010) et la mythologie western durant la conquête de l’Ouest a fait de belles, pas de tristes histoires, malgré les difficiles conditions de vie de cette période de l’histoire des Etats-Unis. D’ailleurs, fait-il remarquer, dans la Grèce antique, la mythologie et la science allaient ensemble et le feu dérobé aux dieux par Prométhée afin de le donner aux hommes, c’était la science et la puissance matérielle. Le film qui montre un Abraham Lincoln jeune chasseur de vampires, il faudrait le comprendre dans le symbolisme et le mythe du vampire de celui qui suce le sang des autres, c’est-à- dire l’esclavagiste.
«Nous aussi nous avons besoin d’avoir notre propre mythologie», conclut Ahmed Gasmia.
La discussion et les débats lors de cette rencontre littéraire étaient très intéressants. De la discussion jaillit la lumière et cette lumière ce sont les idées.
Kader B.

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