Oran Arrestation d’un individu exerçant la sorcellerie

En ce début de semaine, les services de la gendarmerie sont intervenus suite à des informations qui leur sont parvenues, faisant état d’une activité de sorcellerie que menait un homme, qui louait une maison au niveau de la localité d’El Hamoul à El Kerma. 
Sur place, sept femmes attendaient leur tour et en les interrogeant, elles avaient prétendu être venues subir une séance de rokia. Une fois les gendarmes à l’intérieur de la maison, ils ont découvert tout un «arsenal de sorcellerie» qui ne sert en aucun cas à des séances de rokia. 
La saisie a permis de confisquer quatre livres de Coran, des photographies d’individus (hommes et femmes), huit cadenas, de l’encre servant à rédiger les potions et d’autres liquides méconnus. Cinq cartables étaient quant à eux déjà remplis de potions, certainement des «commandes», ainsi que 100 euros et 25 000 DA. De même que des photocopies de cartes d’identité nationales. Le mis en cause a été déféré devant la justice. Ce type de phénomène de sorciers exerçant la magie noire semble prendre de l’ampleur. Ces derniers temps, beaucoup de jeunes prennent l’initiative de mener des campagnes de nettoyage des cimetières, une initiative louable sachant l’état désolant de ces endroits. Mais le plus édifiant, c’est que ces campagnes ne se soldent pas uniquement par le ramassage de tonnes de détritus ou bien d’herbes mortes, mais également de potions contenant des écritures et des objets personnels, des talismans, issus de la sorcellerie. 
Des «mauvais sorts» destinés le plus souvent à nuire. Ainsi, l’on retrouve des photos de jeunes mariés, de nouveaux-nés, de jeunes femmes et jeunes hommes, des talismans et des écritures accrochés à des dessous féminins, et enterrés dans des tombes et parfois accrochés à des arbres et pire encore, enfoncés dans la gueule d’un animal, souvent un chien mort, et ficelés avec un fil de fer et jetés en mer ou dans un oued. Tout ceci est filmé par les bénévoles qui les font passer en boucle sur les réseaux sociaux,  non seulement pour dénoncer ces actes de sorcellerie, mais aussi afin de prévenir les personnes dont les photos ou bien les pièces d’identité sont retrouvées. Certains vont encore plus loin en déposant les objets trouvés chez un imam afin «de libérer les victimes de ces sorts». Malheureusement, les cimetières ne sont pas les seuls endroits où les sorciers vont cacher leurs talismans, car face au nettoyage régulier des cimetières, ils ont dû trouver d’autres endroits oubliés tels que les puits et les chantiers abandonnés. 
Un phénomène qui se nourrit de l’ignorance et du désespoir qui profitent à ce type de charlatans qui n’hésitent pas à innover pour impressionner leurs «clients (es)». 
Toutefois, un point positif est à  relever grâce à ces campagnes de nettoyage des cimetières, cela apporte non seulement une meilleure hygiène de ces endroits, mais aussi permet d’empêcher la profanation des lieux. 
Par la  même occasion, ces initiatives empêchent ces «sorciers» d’y trouver un lieu où exercer leurs méfaits et parfois pire, de se servir en déterrant les morts et utiliser leurs restes. 
Amel Bentolba