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Rubrique Haltes Estivales

Successeur de Tebboune, Ouyahia criait : «vive l'oligarchie !»

Fin de l'été 2017 : Ouyahia s'installe comme Premier ministre en remplacement de Tebboune et affiche ses positions ; il se lie au patronat, auquel il dit clairement : «Nous sommes du même camp.» On n'oubliera pas également son «vive l'oligarchie !» auquel j'avais répondu, ici même, «à bas l'oligarchie, vivent les travailleurs !» Avec ses nouveaux copains, renforcés par un Sidi Saïd qui se met ouvertement à s'allier, lui aussi, avec le patronat, il va déblayer le chemin vers un pouvoir totalement inféodé à l'oligarchie. Dans ces trois chroniques de fin 2017/début 2018, nous tirons la sonnette d'alarme au moment où, dans les coulisses, se prépare le plus périlleux projet pour l'économie algérienne, le fameux Partenariat public-privé, une escroquerie visant à livrer aux analphabètes «begarras» des biens inestimables du patrimoine public et des biens inestimables du Grand Alger.

1. TEBBOUNE UN CAS TROUBLANT
(Chronique du jeudi 14 septembre 2017)

Le cas Tebboune, qui a défrayé et continue de défrayer la chronique, est assez troublant. S’inscrivant dans un cycle de décisions et de contre-décisions assez inhabituel, cette affaire pose des questions et interpelle les tenants du pouvoir sur un certain nombre d’irrégularités et non des moindres (...) Tebboune est non seulement bien vu mais il est le seul ministre à recevoir la médaille du mérite national des mains du président du Conseil de la Nation ! Aussi, quand il est nommé Premier ministre, personne ne trouve à redire. Outre ses qualités reconnues dans une gestion administrative comptabilisant quelques décennies au service de l’État, on dit de lui que c’est un meneur d’hommes.
Qu’est-ce qui a fait qu’il soit remercié subitement au bout d’un parcours de moins de trois mois, une autre marque de fabrique de cette longue parenthèse d’hésitations et de flou préparant la succession ? Il y eut des précédents, des bourdes, des nominations hasardeuses annulées au bout de 48 heures, etc. mais là, c’est le sommet de l’indécision et la preuve que les choses se gâtent et que si l’on n’y met pas un terme rapidement, ça risque de déraper sérieusement ! On se disait que le pauvre gars n’a pas fait le poids dans la bataille qu’il a livrée aux forces de l’argent, on convoquait la «lutte des clans», «l’influence de la France» qu’il avait vertement critiquée ; on se perdait en conjectures. Mais la majorité d’entre nous s’attendait au pire après le fou rire public d’El-Alia, annonciateur de décisions moins marrantes pour l’intéressé ! Certains trouvaient que Tebboune avait confondu vitesse et précipitation et que sa levée de boucliers contre les hommes d’affaires - piliers du pouvoir - et les importateurs était d’une telle violence, avec des décisions sur le terrain d’une efficacité foudroyante, que l’union de tous ses ennemis, trop nombreux, trop puissants, n’allait pas tarder à le casser !
(...) Je pense qu’il faut des mesures révolutionnaires pour faire face à la situation et que laisser les ports et les supérettes regorger de biens superflus et invendables pour le seul profit des importateurs est un acte irresponsable. Je pense aussi que le pouvoir de l’argent est en train de pourrir la vie des Algériens.
M. F.

2. LE DERNIER BAL OU LA SECONDE MORT D'AÏSSAT IDIR
(Chronique du 28 décembre 2017)

... Leur seule envie, leur unique chemin est de prendre chaque jour un peu plus. Le Partenariat public-privé n'a aucun sens si ce n'est de leur permettre de rentrer dans le capital des sociétés publiques, avant de les absorber. Faut-il rappeler qu'ils se sont déjà bien sucrés lors de précédentes privatisations toujours teintées du sceau du secret, de la magouille et de la corruption ? Ce n'est pas le socialisme qui a causé la faillite actuelle puisqu'il n'existe plus depuis les années 1980 ! Ce ne sont pas les entreprises publiques qui sont à l'origine du marasme puisque la composante de notre économie est majoritairement de nature privée ! Il y a une seule cause à l'échec : ce sont les mauvaises politiques menées par les différents gouvernements qui se sont succédé depuis les fameuses restructurations et découpe en règle des mastodontes publics par M. Abdelhamid La Science. Ces grands stratèges qui n'ont que le mot «Privatisation» à la bouche seraient bien inspirés de nous présenter les résultats des précédentes opérations qu'ils ont menées presque manu militari, sans tenir compte de la situation réelle des entités privatisées, ni des craintes des travailleurs, ni des avertissements des experts. Il y eut, d'abord, les privatisations anarchiques de M. Temmar and co... Des hôtels ont été privatisés sans aucune étude sérieuse et des merveilles de l'ex-Sonatour se sont retrouvées aux mains d'analphabètes trilingues qui ne possèdent aucune notion de l'art du tourisme, ni même le moindre goût esthétique. Ces hôtels sont devenus du n'importe-quoi, gérés comme des hammams. Que ceux qui, malgré des ressources incroyables et un contrôle total du Parlement et du gouvernement, ont mené le pays à cette impasse économique, cèdent leurs places à plus compétent ! Ce sont vos recettes qui ont mené le pays à l'impasse. Sortez de la cuisine et laissez d'autres chefs proposer de nouvelles créations. Assez de fuite en avant !
M. F.

3. LA PERFORMANCE NE PASSE PAS PAR LES «GONFLEURS DE PNEUS»
(Chronique du 11 janvier 2018)

... Le Partenariat public-privé a beaucoup fait parler de lui. Et, parmi les réactions à notre avant-dernière chronique dénonçant ce plan de liquidation — par étapes — du secteur public au profit des mêmes milieux, il y a eu des sorties parmi les principaux animateurs de ce mouvement, pour rectifier le tir : «Il ne s'agit pas de prédation et ils n'ont aucune leçon de patriotisme à recevoir de quiconque.» Notre objectif n'était nullement de leur donner ce genre de leçons mais de défendre ce que nous défendions il y a plus de quarante années. Simplement. Ceci étant, nous ne sommes pas, non plus, des bolcheviques nostalgiques, ni des opposants acharnés à l'économie de marché. Non, nous ne sommes plus partisans du tout-État et nous avons toujours salué le patriotisme, jamais démenti, des vrais investisseurs, ceux qui avancent souvent sur un terrain miné, ceux qui paient leurs impôts, ceux qui n'exploitent pas les travailleurs, ceux qui produisent de la richesse et participent à l'effort national de développement. Prenons l'exemple de ces usines d'assemblage de voitures. Peut-on considérer ce manège new look comme une industrie mécanique ? Je dis souvent à mes amis qui s'empressent de mettre tout le monde dans le même sac, de demander une autorisation pour visiter les usines de l'ex-Sonacome de Rouiba ou de Constantine. Nous avons, là, des exemples de ce que devraient être de vraies industries mécaniques : l'acier vient des usines sidérurgiques nationales qui transforment le fer local; passe par une forge, par le façonnage des formes qui serviront à la structure du véhicule; l'unité mitoyenne fabrique localement les moteurs; une autre la sellerie; de nombreuses pièces sont également usinées sur place. Nous arrivons parfois à des taux d'intégration de 80% ! Que va apporter à ces usines un «gonfleur de pneus» qui reçoit ses voitures dans des cartons ? Il aurait mieux valu laisser l'importation sous son ancienne forme car la nouvelle, c'est de la supercherie qui profite aux enfants gâtés du système et jamais aux consommateurs !
M. F.

 

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