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Rubrique Hommage

Hommage à Mohamed Boudia

Par M'Hamed Abaci
Écrivain et président du café littéraire de Chlef — son assistant n’est autre que le défunt Dr Medjdoub Ali, correspondant de votre journal, Le soir d’Algérie —, Mohamed Boudia, comme vous le savez, a été à l’avant-garde de la culture et de la littérature et l’un des dignes fils d’El Asnam. Grande figure médiatico-littéraire de la ville de chlef, cet homme a fait la culture et  la littérature à la seule force de sa plume.  

C’est avec une immense tristesse que nous avons appris la mort de l’écrivain et président du café littéraire de Chlef Mohamed Boudia, marié et père de 8 enfants, une   perte d’un grand personnage qui a  endeuillé ses collègues du corps enseignant, ses amis du café littéraire, ainsi que ses proches. Homme de conviction et de bravoure, sa droiture était exemplaire tout autant que son apport à la culture et à la littérature. On en trouvera peu de cette veine dans l’histoire contemporaine. Il avait vraiment à cœur la culture, la littérature et l’amour du pays. 
La ville de Chlef et le monde de la culture perdent en lui une conscience et une mémoire en cet homme qui a fait la culture et  la littérature à la seule force de sa plume. Oui, il était l’honneur et la fierté de toute une wilaya. La ville de Chlef, dont il était notamment le rassembleur des forces intellectuelles et de la culture, le professeur de plusieurs générations, l’écrivain et le fondateur-président du café littéraire de Chlef,  lui sera reconnaissante. Il est décédé le lundi 2 novembre à son domicile à hay Badr Chorfa, banlieue de Chlef, à l’âge de 76 ans, après complication de son état de santé. Il rejoint ainsi ses amis défunts Ali Medjdoub, Kouadri Bouali, Ait Saada Maamar, M’hamed Djellid. Il a été enterré le même jour au cimetière de Sidi Laroussi, à la sortie ouest de Chlef, sur la route d’Oran en présence d’une   foule nombreuse, composée notamment de ses anciens collègues de l’enseignement, ses anciens élèves, ses amis du café littéraire, ses confrères de la presse locale, ses voisins et enfin de ses proches et amis venus de partout. C’était l’adieu de reconnaissance et d’affection à cette personnalité marquante de la scène médiatico-littéraire de la ville de chlef, dont l’apport a été indéniable.
Nous partageons la peine et la douleur de sa famille ainsi que de la famille culturelle. C’était vraiment un grand Monsieur de la culture et de la littérature, il formait les futures générations à travers ses conférences et ses livres, mais n’avait pas de temps à consacrer à sa grande et  petite famille qu’il chérissait pourtant tant. 
Les habitants de Chlef gardent de lui l’image d’un homme de cœur, de foi et de grande sagesse, homme de culture et professeur accompli, très cultivé. Le défunt Mohamed Boudia était, sans conteste, le précurseur et le combattant infatigable de la cause culturelle à Chlef, il s’est battu tout au long des décennies passées et ne discutait que de culture ou de littérature. Un homme d’une extrême intégrité et gentillesse, généreux et brave à la fois, très apprécié et aimé par la population de Chlef, et ce, en reconnaissance à sa contribution dans le développement du mouvement de la culture et de la littérature locale et nationale. Chlef perd ainsi une mémoire et une conscience d’une grande valeur humaine et citoyenne.
En effet, il est décédé comme un fils de la ville de Chlef, dans la dignité, la considération et le respect total. Fils du vieux quartier populaire de La Bocca Sahnoun, banlieue de Chlef, il a fait ses étudesau lycée As Salem  à Chlef et supérieures à l’école polytechnique d’El Harrach à Alger avec mon ami d’enfance, le défunt Belhadj Sinini (professeur d’enseignement technique au lycée As Salem puis directeur d’enseignement moyen (CEM) et ancien vice-président d’APC). Le regretté Mohamed Boudia  a entamé sa carrière professionnelle dans le secteur de l’éducation et travaillé à la Direction de l’éducation (académie) à la tête de l’administration et aux ressources humaines, avant d’occuper le poste de directeur  d’enseignement moyen (CEM). Il s’était tant investi dans le secteur de l’éducation qu’il était souvent sollicité pour faire partie de groupes de réflexion pour le développement de la pédagogie. Après sa retraite, il s’est lancé corps et âme dans le café littéraire qu’il dirigeait et animait et même le plus souvent à sa charge, grevant son budget familial. 
La nouvelle de son décès est tombée tel un couperet. Pour rappel, Mohamed Boudia est l’auteur de plusieurs ouvrages importants publiés en Algérie et en France sur l’histoire de la société algérienne, à l’instar des grands écrivains algériens. Il est aussi fondateur du café littéraire qu’il a dirigé et animé durant plusieurs années en organisant des conférences sur l’histoire, la culture et la littérature où il a côtoyé de grandes plumes comme Mohamed Magani, Bencheikh, Amine Zaoui, Yasmina Khadra, Rachid Ezziane, Maamar Farah, Leila Aslaoui, M’hamedi Bouzina, la plus jeune écrivaine d’Algérie en la personne de Mlle Anya Mérimeche et tant d’autres. Et aussi des universitaires, entre autres, Kouadri Bouali, Mme Ait Saada née Slimani Djoumrihia,  Kassoul Amar, Guettarni Mohamed, Aït Djida Mokrane et beaucoup d’autres. Tous ceux qui l’ont connu et côtoyé, durant sa carrière, qui s’est étalée sur plus de 40 ans, reconnaissent en lui un homme dévoué pour la formation et la culture, mais surtout affable, accueillant et d’une grande modestie. Mohamed Boudia  était ainsi parmi la dynamique intellectuelle, le foyer de rayonnement culturel et le berceau d’une renaissance littéraire à Chlef. Il accueillait et abritait des personnalités du savoir, des intellectuels,  des universitaires et des hommes de la culture à Chlef.
Il était correct, simple et discutait avec tout le monde. C’était l’intellectuel exemplaire, une personne qui a donné sa vie à la culture et à l’enseignement, tant pour son pays que pour sa ville natale Chlef. Nous sommes profondément tristes de savoir qu’il ne fait plus partie de ce monde. Allah yerahmou et courage à sa famille. Il est resté attaché à son œuvre et à ses principes jusqu’à la fin de ses jours. Nous refusons que cet intellectuel, honnête et intègre, voué à sa patrie, soit oublié. Ce sont tous les habitants de Chlef qui lui ont fait leurs adieux de reconnaissance et d’affection. Nous le pleurons et nous engageons à perpétuer son œuvre. 
Mohamed Boudia, tu es parti rejoindre tes compagnons qui ont laissé un grand vide.
Mohamed Boudia, tu peux être fier de ton œuvre. Tu resteras à jamais un modèle pour nous les Asnamis et Chélifiens. Nous sommes heureux d’avoir pu partager avec toi ce combat au café littéraire, toujours encouragés par ta bonne humeur, ton affection et ta disponibilité aux grands débats.
J’ai eu le privilège et l’insigne honneur de connaître Mohamed Boudia durant les années 1970 ; très vite, j’ai compté parmi ses meilleurs amis quand il était à l’école d’enseignement technique d’El Harrach avec mon ami Belhadj Sinini et moi à  l’ITFC de Ben Aknoun. Nous discutions beaucoup de la technique comptable. Bref, honorons sa mémoire.
Adieu Boudia 
Que Dieu le Tout-Puissant t’accueille en Son vaste paradis. 
À Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.  
M. A.

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