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Rubrique Ici mieux que là-bas

La cigale trime déjà en heures sup.

1. Sous la torture d’un mercure qui grimpe à près de 40 degrés à l’ombre, j’avoue sans remords, et sans honte, deux choses. La première est qu’avec ces températures démoniaques très certainement ourdies par l’impérialisme ou quelque chose dans ce goût-là, plus qu’en temps ordinaire où c’est déjà le cas, on peut être en panne de sujet de chronique. Parfaitement. Humblement. Qu’as-tu donc à dire ? Heu…
Le deuxième aveu est encore plus problématique d’un certain point de vue, c’est qu’on peut en soi faire de cette panne sèche un sujet de chronique. C’est ce qui a commencé à se dessiner ici, comme tu as dû le noter, mais j’y  mets fin immédiatement et sans quartier… N’avoir rien à dire quand il y a tant à dire, c’est du gaspillage ! Alors, alors !..
2. Il a fallu attendre 2018 et les prémices des prolégomènes des commencements des débuts d’un «intérêt» (je mets dare-dare ce mot entre guillemets car il n’est pas de votre serviteur mais d’un homme politique du sérail auquel je refuse de faire de la pub en le citant) national et populaire pour un cinquième mandat salvateur pour qu’on découvre la panacée, le remède universel à tous nos maux. 
Je ne sais pas comment cela pourrait se faire sur le plan strictement théologique sur lequel j’invite les imams qui, à ce que m’en dit,  s’ennuient ferme à se pencher, ni sur le plan technologique, mais on devrait breveter la prière collective comme une sorte de couteau suisse aux usages multiples. Ça sert à tout. A tout interdire.
La prière collective a servi à déprogrammer macha Allah Kader Japonais, le chanteur que même les shoguns nous envieraient s’ils prenaient connaissance de son existence, qui s’est fait in fine gentiment hara-kiri en reconnaissant  l’outrecuidance de venir proposer les services de son organe vocal alors que les jeunes censés l’écouter se noient dans le marigot  du  chômage, de la malvie et aussi, sûrement, de l’impiété. Un petit coup de prière collective, et voilà que le Japonais revient à la raison. Et nous, nous vainquons et la perfide impiété, et le satanique chômage qui se résorbe séance tenante et la mal-vie qui, tel un vampire dissous par l’aube, fout le camp sans demander son reste nous laissant beats au paradis des frères Karamazov.
Pareil, à Bel Abbès. Prière collective pour enrayer la tenue du festival du raï. Le plus marrant dans cette histoire de troglodytes, c’est que ces prohibitions qui transpirent le salafisme faisandé à grosses gouttes, surviennent chez nous au moment précis où le principal pays exportateur d’interdits, l’Arabie Saoudite wahhabite, connaît, lui, un léger fléchissement de sa tartufferie d’Etat et d’airain. Si ça continue comme ça, bientôt, pour pouvoir chanter du raï, on devra aller non pas à Bel-Abbès, qui en est la capitale, mais à Riyad. Et même pas El-Feth.
3. En vérité, ce n’est pas du tout de cela que je voulais parler dans ces errements post-caniculaires. J’ambitionnais de causer tant qu’à faire de choses plus optimistes, celles qui appartiennent à l’Algérie qui agit, s’invente, se crée, se cherche, se bagarre, se remet en cause. Celle qui cherche à trouver sa place dans un monde où tout est brouillé. Une Algérie qui soit tout le contraire de celle qui, nécrosée, dominante, faite de soumission à Dieu et au Maître, de charlatanisme homologué par les institutions officielles, d’abdication de la raison et de la rationalité. Et heureusement que cette Algérie inventive et courageuse existe et avance dans une allée de poignards.
J’aurais dû commencer par parler de cette soirée à laquelle je fus convié à Ighil Bamas où l’Association M'barek Aït Menguellet, du nom de ce vieux militant nationaliste assassiné par le FLN en 1957 pour délit de berbérisme, inaugurait la onzième édition des jeux pour les enfants du village. C’est parti il y a quelques années. D’abord par la construction d’une maison de jeunes et d’un stade grâce aux recettes d’un gala donné par le plus illustre enfant du village, Lounis Aït Menguellet. Puis par la volonté des jeunes de l’association de poursuivre l’œuvre des aînés. Samir Ouidir et ses camarades de la même génération, les trentenaires et quelques, grandis eux-mêmes dans cette association, a fait le reste. Le village connaît une ébullition culturelle et sportive qui socialise sainement les gamins. Dans la tenue de ces jeux, tout le monde reconnaît et salue l’apport précieux de ce grand éducateur du village, Djamel Ath Larbi.
Présence de l’ami Benmohamed, qui nous ravira, au clair de lune, par ses poèmes novateurs, percutants, audacieux à la fois dans la forme et politiquement parlant. Ben reste, en dépit de l’immensité de son apport à la cause amazighe, par l’engagement politique autant que par sa poésie qui a défriché bien des chemins, la simplicité et la jovialité faites poète. Présence aussi délicate, réservée, et intense, de Lounis Aït Menguellet, qui a tant fait pour les jeunes de cette association, et pour le village, et pour la Kabylie, et qui n’aime pas qu’on le dise.
4. Temps de canicules où les cigales restent les seules qui travaillent en stridulant. Elles font les heures sup.
A. M.

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