Placeholder

Rubrique Ici mieux que là-bas

Le virus qui va changer le monde ?

Coup de blues : il y a comme un air de fin du monde ! Mais, on y croit, il ne faut pas faire dans l’alarmisme. Non pas que la situation manque de gravité, mais il ne sert à rien d’empirer par la panique, ce qui est en soi déjà pas mal sérieux.  Si la colère est mauvaise conseillère, la panique, elle, est  carrément une conseillère exécrable.
« La première victoire d’un virus, c’est lorsqu’il instille la peur », disait l’écrivain français Sylvain Tesson. Et c’est en partie déjà fait. Hélas !
Au-delà, le coronavirus nous met face à un implacable moment de vérité.
Vérité sociale : les politiques qui dédaignent les solidarités et les soutiens sociaux finissent par revenir en boomerang contre la face de leurs initiateurs. On le voit en France où le pouvoir de Macron a été contraint de suspendre sa réforme inique des retraites et de pâtir de la  suppression des milliers de lits de l’hôpital public, que l’on regrette amèrement aujourd’hui.
Vérité politique : les pouvoirs libéraux et néolibéraux, soutiens de la mondialisation financière qui offrent les richesses des peuples aux banques et autres fonds de pension, sont comptables de l’état de la planète et de l’état des sociétés humaines livrées à toutes sortes de prédations et d’inégalités sociales.
Vérité philosophique, enfin. Cela nous interroge sur la façon dont se vit ce 21e siècle où l’homme est tenu de réaliser des performances d’un « athlète permanent de la vie ». Cela nous interroge sur la réussite factice, la solidarité abandonnée, sur la puissance apparente. Cela nous interroge même sur le temps.
Le virus ne vient pas du néant. Il vient d’une certaine façon dont les hommes sont organisés. Il s’appuie sur la frénésie de la croissance. Il se fortifie dans la recherche intensive du profit. Il se retrouve dans l’artificialisation des conditions de vie. Il se renforce de la dégradation de l’environnement. Il prospère dans ce modèle de société qui a contribué à faire  le lit du mal.
Ces vérités, éprouvées par la mondialisation financière, sont valables chez nous où elles s’aggravent d’une scorie spécifique : l’incompétence de nos gouvernants.
Quand bien même ils voudraient sauver le pays du coronavirus, ils ne sauraient pas. Ils n’ont même plus la capacité d’acheter quelques « Val-de-Grâce » clés en main, comme ils pouvaient le faire au moment où le prix du baril permettait de jouer les seigneurs se payant la paix sociale. La vérité des prix, en quelque sorte !
Les signes de cette incompétence sont criants et nombreux. D’abord, le lendemain ou le surlendemain du soir où Tebboune assurait en prime time que la situation était sous contrôle, le ministre du Commerce a dû courir au marché de gros menacer les grossistes des feux de l’enfer si la tentation d’affamer le peuple algérien en spéculant sur le prix des légumes les prenait.
Dans beaucoup d’endroits, le prix de la pomme de terre a flambé, multiplié par trois et même quatre, tandis que la semoule demeurait introuvable dans certains quartiers d’Alger. Ne parlons pas des masques de protection ! Le Président avait pourtant assuré qu’on en trouverait.
La blague du coin, c’est que cette crise sanitaire est davantage gérée par le ministère du Commerce que celui de la Santé.
Sans oublier l’inénarrable séquence d’appel aux oulémas et non aux scientifiques pour trouver une argutie afin de fermer les mosquées, foyers d’infection évidents, ce qui est défié par de nombreux fidèles qui prient à l’entrée des édifices religieux.
Enfin, un système de santé complètement délabré, négligé, est incapable de faire face à une situation comme celle du coronavirus. Les premiers témoignages des professionnels de la santé, médecins et infirmiers, sur le dénuement dans lequel sont reçus les infectés, font froid dans le dos. Au passage, ils démentent le triomphalisme des officiels.
Le Hirak fait preuve d’une grande maturité à interrompre les marches pour ne pas aggraver par les attroupements la transmission du Covid-19. Une initiative responsable, conforme à l’esprit du Hirak. D’ailleurs, il ne s’arrête pas puisque c’est son esprit civique et citoyen de prise en charge qui préside à toutes ces initiatives qui, dans beaucoup de quartiers et de villes, poussent les jeunes à nettoyer et assainir rues et places, immeubles et jardins.  C’est l’esprit Hirak qui inspire des jeunes à fabriquer des masques artisanaux et de les distribuer aux personnes qui en ont besoin, compensant ce faisant les déficiences de l’État. C’est toujours cet esprit qui a conduit des laborantins universitaires à pallier la pénurie du gel hydroalcoolique.
Mais à l’échelle des Algériens, il faut dire qu’on ne prend pas au sérieux les risques de l’épidémie. De nombreux Algériens méprisent la nécessité de la distanciation sociale et les préventions d’usage. Pourtant, les mesures barrières peuvent aider à freiner la progression de la maladie.
Les plus optimistes parmi nous pensent que c’est un mauvais moment à passer. Passons-le avec le moins de pertes possibles.
A. M.

 

Placeholder

Multimédia

Plus

Les + populaires de la semaine

(*) Période 7 derniers jours

  1. Coupe du monde de gymnastique L'Algérienne Kaylia Nemour s'offre l'or à Doha

  2. Demi-finale aller de la Coupe de la CAF Le match USM Alger - RS Berkane compromis, Lekdjaâ principal instigateur

  3. Le stade Hocine-Aït-Ahmed de Tizi-Ouzou pourrait abriter le rendez-vous La finale se jouera le 4 mai

  4. Affaire USM Alger - RS Berkane La décision de la CAF tombe !

  5. Coupe de la CAF, le match USMA-RS Berkane ne s’est pas joué Les Usmistes n’ont pas cédé au chantage

  6. Temps d’arrêt Lekdjaâ, la provocation de trop !

Placeholder