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Rubrique Ici mieux que là-bas

Un retard en cache un autre

Aéroport de Toulouse : je repars sur Alger après un séjour hypercool à Toulouse à l’invitation de l’association les Amis d’Averroès dénomination exacte qui sera avec jubilation désormais ici subvertie en version jeuniste, les Potes d’Averroès) qui organise depuis des années des journées franco-algériennes. Jadis présidée par feu Moncef Benouchiche, l’association continue avec dynamisme. Cette année encore, les palpitantes journées franco-algériennes ont eu lieu. Entre autres tables rondes, j’ai eu l’honneur et le plaisir de participer à celle consacrée à la presse française et la décennie noire en Algérie. Sous-titre : entre information et désinformation. En qualité de journaliste dans un hebdomadaire français à l’époque, j’ai été convié à raconter mon expérience. Et puis, en attendant le vol Aigle-Azur de 12h45, je me suis dit que je pourrais commencer à griffonner les premières notes de cette chronique. Ce travail me rappelle toute la tristesse, la colère, l’émotion de la perte d’amis. Ça rappelle dans le même temps, la volonté d’alors de se battre pour rendre l’information la plus exacte possible sur la situation très enchevêtrée de l’Algérie. Etrange et pénible époque où des intellectuels et des journalistes français, bien calés dans leur confort, avaient la prétention d’expliquer aux Algériens, acteurs de leur destin tragique, ce qui leur arrivait. Mais derrière chacun de ces hâbleurs patentés il y a, ne l’oublions jamais, des Algériens, individus ou forces politiques. Donc, ne jetons pas nécessairement la pierre aux autres ! Mais bientôt la colère allait changer d’objet. A un quart d’heure environ du décollage prévu sur les coups de 12h45, on nous annonce avec brio que le vol est reporté à…19h45. Rien que ça ! 7 heures de retard ! Dans son immense magnanimité, la compagnie, Aigle Azur pour ne pas la nommer, nous propose un… restaurant. In situ, on aura droit à un sandwich infect. Puis commence la longue attente. L’avion finit par arriver. On décolle à 20h18, soit avec trois quart d’heure de retard sur le retard. Et à bord, on nous sert ce qu’on appelle par euphémisme une collation. Un honteux sandwich, que beaucoup de passagers ont reçu comme humiliation. Il fallait que ce soit dit. Manque de pot, je suis toujours là quand Aigle Azur prend en otage ses passagers. Ça a été le cas en août 2015 lorsqu’un vol Aigle Azur avait accusé… 12 heures de retard. Ce calvaire a été raconté dans deux chroniques publiées ici en août 2015 sous le titre, «Z1 460, le vol maudit d’Aigle Azur». Aéroport d’Alger. Arrivée dans la nuit algéroise. Il pleut. C’est fichu. Je prévoyais de rédiger cette chronique dans l’après-midi avant de filer, le lendemain matin, pour Aokas où l’équipe du Café littéraire a eu la gentillesse de m’inviter. Trop crevé, je m’endors. Le lendemain, on prend la route pour Aokas. Essai de l’autoroute, qui ne mène pas jusqu’à Béjaïa- Ville. On sort je ne sais plus où et on se paye un tronçon de route dont les bouchons nous font perdre tout le temps censé avoir été gagné par l’usage des voies rapides. Au bout du compte, on aura mis six heures. Décidément. Tu comptes le retard, là ? Plaisir quand même de retrouver des amis pour parler de Mes cousins des Amériques dans ce café littéraire d’Aokas qui a connu récemment une mobilisation en faveur des combats pour la liberté d’expression dans ce pays. Evidemment, un retard en entraînant un autre, on a commencé tardivement. J’ai déjà parlé de Rachid Oulbsir, l’écrivain- éditeur gentleman farmer enraciné dans sa vallée de la Soummam. Pendant tout le temps où j’ai dû causer, il n’a cessé de prendre des notes. Et voilà qu’il rend compte pour le journal en ligne Algérie Monde infos(1) de façon quasi exhaustive de ce café littéraire. Petit extrait : C’est de récits de voyages au pluriel qu’Arezki Metref est venu nous parler à Aokas, ses deux virées chez les cousins des Amériques, une immersion paradoxale dans une algérianité en exil. «Il s’agit de deux voyages : Si tu vas à San Francisco, un road trip réalisé durant l’été 2015 en Californie et dans le Nevada et Un berbère au pays des Iroquois, un voyage presque pépère réalisé à Montréal et ses environs, à Ottawa et New York», écrit le narrateur dans l’avant-propos de son livre paru aux éditions Koukou durant l’été 2017. «Dans ce livre, je me suis intéressé aux Algériens qui s’exilent, s’installent dans les pays d’accueil, je retrouve des amis dans plusieurs pays du monde. On part toujours pour des raisons de crise», confiera-t-il. Il nous emmena donc en Amérique, un peu comme Christophe Colomb dont les navires furent armés en 1492 par les trois frères Pinson, des Berbères de Sardaigne, pour nous parler des Algériens bien dans leur peau de là-bas, mais aussi de Boumediène, d’Alger des années 1960, Mecque des révolutionnaires.» Désolé pour la longueur de l’extrait. Ça finit par un débat, par moments âpres. Puis dans la foulée, il a fallu sauter dans une voiture et filer vers Timezrit, le village natal des parents de feu Azzedine Meddour, où le cinéma est très apprécié. On fait une projection et un débat. Encore un ! Merci les gars ! On rentre dans la nuit à Aokas. Le lendemain, je dois filer à Béjaïa où commence le 9e Festival international de théâtre. Plaisir là aussi de revoir Slimane Benaïssa, le nouveau commissaire du festival, et Sid-Ahmed Agoumi, l’invité d’honneur. Et les autres potes du théâtre : Mustapha Ayad, Ahmed Benaïssa, Omar Guendouz. Mais avant d’y aller, Fateh me dit : «On passe voir les copains qui font un sit-in pour protester contre le dépotoir sauvage d’une des plus belles plages d’Aokas». Ils sont là, déterminés, et sympathiques. Tenez bon, les gars, on est avec vous !
A. M.
1)https://www.algeriemondeinfos.c om/2018/10/15/cafe-litteraire-daokasarezki- metref-raconte-voyage-auxameriques/

 

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