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Rubrique Kiosque arabe

Al-Nihaya, le fin mot de l'histoire

Dans une précédente chronique, celle du lundi 4 mai 2020, j'avais évoqué le feuilleton égyptien du Ramadhan intitulé Al-Nihaya qui se voulait être porteur du rêve de disparition d'Israël. Effectivement, et comme pour nous avertir qu'on ne verra pas à l'écran une 4e guerre israélo-arabe, un enseignant raconte à ses élèves comment l'État israélien a été détruit par un pays arabe. Une œuvre de fiction, ou la guerre en temps de paix, comme l'Égypte en produit régulièrement pour signifier que les Égyptiens ne sont pas prêts à avoir des relations normales avec les Israéliens. La vraie surprise du feuilleton ce n'est pas finalement la disparition d'Israël, et la libération d'Al-Quds, mais cette histoire de plagiat manifeste d'un roman de Waciny Laredj, publié en 2017. Dès les premiers plans du feuilleton Al-Nihaya, il est apparu que le scénario reprenait nombre de situations traitées dans le roman algérien, roman intitulé 2084 - L'histoire du dernier Arabe. Ce sont d'abord des internautes, qui avaient lu l'œuvre de Waciny Laredj, qui y ont retrouvé des similitudes troublantes dans le feuilleton égyptien, et qui se sont exprimés sur Facebook. Ces internautes ont relevé notamment une ressemblance quasi parfaite entre le héros du roman et celui du feuilleton, en plus de la référence constante au monde orwellien, imaginé par le romancier.
Une lectrice, en particulier, a carrément interpellé le scénariste d’Al-Nihaya, en lui demandant, d'une part, s'il avait lu le roman, d'autre part, s'il n'en avait pas exploité quelques extraits. Ce qui équivalait à lui demander s'il avait plagié ou non l'œuvre de Waciny Laredj. 
Ces quelques alertes sur la Toile ont incité Waciny Laredj à visionner à son tour les premiers épisodes du feuilleton, et à étayer les soupçons de plagiat, en reprenant mes accusations. Sur Facebook, j'avais écrit ceci : «Al-Nihaya, ce n'est pas fini...»
J'ai déjà dit pis que pendre du feuilleton égyptien Al-Nihaya, bien que je n'ai pas compris que certains l'aient trouvé génial par le simple fait qu'il annonce la disparition d'Israël dès le premier épisode. Des internautes plus avisés ont signalé la similitude des événements de ce feuilleton, qui nous transporte en 2121, avec ceux du roman de Waciny Laredj, 2084 - L'histoire du dernier Arabe. J'ai donc téléchargé le roman de notre écrivain, et une première lecture en diagonale révèle un «pompage» éhonté de la part des producteurs d’Al-Nihaya. En matière de respect des droits d'auteur, il y a longtemps que les éditeurs, et les auteurs, du Machrek nous ont habitués au pire, mais là, c'est encore Israël qui va mourir... de rire. Sans se précipiter, l'écrivain a décidé, semble-t-il, de «suivre le menteur jusqu'à la porte de sa maison». 
En revanche, le quotidien algérien arabophone Al-Wassat n'a pas hésité à parler de pillage, dans son édition électronique du dimanche 10 mai, il titrait : «Scandale d'un lourd calibre, le cinéma égyptien pille le roman de Waciny Laredj dans le feuilleton Al-Nihaya.» Pour le journal, le plagiat est évident, et après visionnage des premiers épisodes du feuilleton égyptien, il y a une nette ressemblance entre le héros du roman, Adam, et celui d’Al-Nihaya, Aziz. Dans le roman, le physicien Adam est détenu dans un fort en plein désert, et il est chargé de mettre au point une bombe de poche nucléaire. L'imitation, autrement dit le héros du feuilleton, Aziz, l'ingénieur électronicien, est lui aussi retenu contre son gré, mais il lui est demandé d'élaborer un bouclier, sans qu'on sache si c'est contre les armes atomiques ou  les attaques numériques. Dans le feuilleton, tout comme dans le roman, les deux chercheurs sont victimes d'une manipulation, et ils dialoguent avec un hologramme, croyant qu'ils s'adressent à leurs épouses réelles. L'auteur de l'article, Elias Benabid, appelle tous les journalistes et intellectuels algériens à se solidariser avec Waciny Laredj. Et il rend hommage à l'auteur  qui «nous a émerveillés avec son roman de science-fiction, L'histoire du dernier Arabe. Et voilà que certains se permettent de voler les idées du roman sans prendre la peine de solliciter l'autorisation de l'auteur. Il serait temps pour les responsables de ce pillage de faire un examen de conscience et qu'ils ne fassent pas du pillage intellectuel un dogme. Inutile de chercher la moindre réaction des concernés, ou des autorités de leurs pays, dans les médias arabes qui s'extasient, dans l'ensemble, sur le feu vert aux non-jeûneurs… en Arabie Saoudite. En tapant les mots «feuilleton, Al-Nihaya, pillage», Google me propose, en effet, une histoire de pillage, mais qui est racontée dans le 7e épisode du feuilleton égyptien que je n'ai pas encore vu. Je m'en expliquerai. Google me propose donc un article de circonstance de l'hebdomadaire cairote Alyoum-Essabaa avec ce titre évocateur : «La trahison, la tromperie et le vol dominent le septième épisode du feuilleton Al-Nihaya.»  Je ne vous le fais pas dire, cher confrère !
A. H.

À propos de plagiat : un jour, une consœur fait une entrée fracassante à la rédaction, le journal du jour à la main, et interpelle son collègue : «Salaud, tu as plagié aujourd'hui un de mes articles, déjà paru !» Sans se démonter, l'accusé court vers la documentation  et en revient avec un porte-documents, il l'ouvre, et il exhibe un texte en disant : «Je ne t'ai pas plagiée, j'ai copié au même endroit que toi.»

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