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Rubrique L’imparfait du subjectif

des jeux, un enjeu...

Pourquoi les Algériens sont-ils fiers quand l’un des leurs, ou plus souvent l’une des leurs, est sélectionné à «The Voice», une émission de la télé française ? On pirate cette question à une amie, faut le dire. Pourquoi les Algériens sont-ils plus que fiers, et carrément heureux, quand leur équipe nationale de football gagne un match au plan international ? Et pourquoi sont-ils si désespérés, si abattus quand ils perdent ?
On peut multiplier les pourquoi de ce genre. La réponse est que, dans la succession d’échecs qu’accumule la gouvernance du pays, dans le climat de morosité qui nous écrase, chaque victoire en quoi que ce soit et de qui que ce soit est bonne à prendre. Ça nous requinque en tant que nation.
C’est pareil pour la tenue des Jeux méditerranéens 2022 à Oran. On n’y croyait pas. Les retards successifs ont jeté comme une hypothèque sur la réalité de leur déroulement. En dépit de l’acuité de la crise économique, du marasme politique désespérant qui fait que quelques centaines de hirakistes sont toujours en prison, du scepticisme des Algériens, eh bien, le pays est arrivé à organiser ces jeux, et c’est encourageant. Il se dit d’ores et déjà que certains marchés ont été octroyés dans la transgression des règles, que la direction des jeux a subi des nominations incertaines témoignant d’improvisation, mais tout cela n’empêche pas une certaine joie, il faut le dire, procurée par l’aptitude du pays à honorer son engagement de pays hôte des Jeux méditerranéens. A quoi s’ajoutent les premières médailles qui témoignent elles aussi, surtout lorsqu’elles sont arrachées par des sportives, que la salafisation turbo subie par la société algérienne rencontre la digue de la résistance féminine.
Autant se réjouir de la tenue et la réussite de ces Jeux méditerranéens n’est pas une déclaration d’allégeance au pouvoir, mais sûrement une osmose avec le peuple, une satisfaction d’Algériens fiers de ce que les leurs peuvent accomplir, autant les critiquer n’est pas davantage un acte d’hostilité envers l’Algérie mais le constat d’insatisfaction par rapport à ce qui aurait pu être fait.
A. T. 

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