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Rubrique Le Soir Auto

Sous-traitance automobile en Algérie Déclarations officielles, engagements de constructeurs

Dans ses dernières déclarations, la ministre de l’Industrie a fait part à l’opinion publique de négociations avec quatre marques automobiles pour le développement de la sous-traitance et permettre ainsi à leurs installations industrielles, déjà en activité, de se conformer au niveau d’intégration locale exigé par la réglementation.
 

Il s’agit de Renault, Peugeot, Kia et Volkswagen. Les marques françaises sont représentées, rappelons-le, par leurs filiales respectives, alors que les Allemands et les Coréens sont présents à travers leurs partenaires locaux, Sovac pour le premier et Glovis pour le second. 
La ministre avait précisé que «nous avons convenu lors de ces discussions de passer à la deuxième étape, en se penchant sur la question d’intégration nationale», en rappelant que le taux d’intégration exigé dans les cahiers des charges des entreprises d’assemblage était de 15% à la troisième année et de 40% à la cinquième année.
Et tout en s’inscrivant dans une perspective de pérennité dans son poste, en dépit des changements majeurs en approche, la première responsable du département de l’Industrie affirme que «des équipementiers de tous les opérateurs vont être présentés d’ici la fin de l’année en vue de signer des conventions de sous-traitance et de fabrication de pièces 
de rechange». En tout état de cause, des projets de création et de développement d’un tissu de sous-traitance automobile dans la périphérie des usines d’assemblage ont bel et bien été initiés par certaines marques mais n’ont pas été suivis d’application, sachant que les autorités politiques de l’époque avaient, à l’évidence, d’autres priorités.

Huit fournisseurs pour Renault
C’est le cas de Renault qui a réussi, trois années après son entrée en production, d’intégrer pas moins de 8 pièces fabriquées par des sous-traitants locaux, Sealynx Algérie pour les joints d'étanchéité, Sitel pour le câblage, Sarel pour les pièces plastiques, Martur pour la fabrication de sièges et Formfleks pour les tapis et autres insonorisants. 
Et il est prévu  d’atteindre prochainement «12 technologies» produites par des partenaires algériens. Mieux encore, l’usine Renault, dont l’Etat algérien est l’associé majoritaire, a prévu il y a deux années de passer à la seconde étape de son investissement à Oued Tlélat, près d’Oran, en se lançant dans la soudure assistée par robotisation et la peinture, mais son projet n’a pas eu les faveurs des responsables concernés. 
Avec autant d’intégration locale, l’usine Renault qui aura, le 14 novembre courant, bouclé sa 5e année, devrait voir son taux s’approcher facilement des 40% exigés par la réglementation.

L’engagement du groupe Volkswagen
Pour Sovac Production, un projet de création d’une zone d’activité de sous-traitance faisait partie de la seconde phase de son développement en prévoyant de réserver une partie de l’assiette foncière aux équipementiers du groupe Volkswagen qui devaient s’installer à travers des partenariats locaux et sous le parrainage de la marque Seat, chargée par le groupe allemand de piloter le projet de Relizane. 
Dès le mois de février 2018, soit quelques mois après l’entrée en activité de l’usine, une vingtaine de sous-traitants du groupe avaient effectué une visite sur site en vue de préparer leur installation au titre de fournisseurs directs de l’usine.
Cet engagement a été confirmé par la délégation de haut rang qui a été reçue en audience récemment par la ministre de l’Industrie et qui a renouvelé la volonté du groupe allemand de créer une activité de sous-traitance locale pour la fabrication de pièces et de composants de véhicules devant être intégrés dans la montage local mais aussi exportés vers les autres usines du groupe allemand.

Stratégie multiforme pour Kia
Chez Glovis, le partenaire de Kia pour la production de véhicules particuliers et dont l’usine moderne a été inaugurée l’année dernière dans la région de Batna, a, dès son lancement, fait l’objet d’une démarche multiforme visant à favoriser, d’une part, la formation dans les métiers de l’automobile avec l’implication de l’université algérienne et, d’autre part, la création de 1 000 petites et moyennes entreprises dans le domaine de la sous-traitance avec la contribution des équipementiers de la marque coréenne. Pour cela, une convention a été signée en mars 2018 entre le groupe Global Group et le sud-coréen GDH pour assurer l’encadrement, l’accompagnement pour homologation, la formation, la fourniture de systèmes d’information et l’organisation nécessaire pour l’installation du millier de micro-entreprises qui graviteront autour des usines de Global Group Algérie, et ce, durant les phases de réalisation et d’exploitation.

Le projet intégré
de Peugeot-Citroën
Concernant le projet du groupe PSA Peugeot-Citroën Algérie dont les travaux avancent selon le calendrier tracé par ses promoteurs, l’intégration est inscrite en bonne place dans le processus de réalisation. Avant même la concrétisation de ce projet qui avait fait couler beaucoup d’encre en raison des blocages de différents ordres qu’il subissait, il était question déjà de 7 équipementiers de renommée mondiale qui s’étaient engagés à l’accompagner. C’est notamment la grande signature Faurecia qui équipe depuis plusieurs années les véhicules du groupe ; l’allemand Leoni, spécialiste du câblage à travers son partenaire algérien Sitel, qui active lui aussi depuis longtemps dans ce domaine et qui est maintenant un des fournisseurs attitrés de l’usine Renault de Oued Tlélat en faisceaux électriques. On en citera également le japonais Yasaki, la société algérienne Sarel Industrie, spécialiste des pièces en plastique et qui fournit par ailleurs l’usine de l’autre marque française. D’autres sous-traitants locaux sont pressentis pour la fourniture de batteries, de fluides… 
Par ailleurs, une convention de ces fournisseurs potentiels a été organisée en juillet dernier, en marge du lancement des travaux de l’usine et qui a permis de jeter les bases d’une coopération future. Ceci étant, le recentrement de l’effort d’industrialisation automobile en Algérie sur le volet de la sous-traitance est un juste rappel des priorités en vue de préparer les conditions objectives de l’émergence d’une véritable filière mécanique nationale. La stratégie diabolique de Bouchouareb et ses sponsors aura, en définitive, coûté à l’Algérie et au contribuable des montants colossaux en dinars et en devises détournés au profit d’une poignée de prédateurs qui ont fait main basse sur le secteur en quête d’enrichissement.
B. Bellil

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