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Rubrique Le Soir Auto

Retour des importations par les concessionnaires Vers une baisse des prix des véhicules ?

Après la décision des hautes autorités du pays de remettre les pendules à l’heure dans le secteur automobile en annulant le régime préférentiel accordé aux importations de lots SKD/CKD et en autorisant de nouveau les importations de véhicules neufs touristiques par les concessionnaires, le soulagement est de mise aussi bien chez les concernés que chez les citoyens. Le spectre des pénuries et des prix prohibitifs imposés trois années durant par des assembleurs soutenus à grands frais par les caisses publiques semble marquer des pas en arrière. Une première étape dans la réorganisation de ce secteur éclaboussé par des scandales judiciaires et des révélations sur des détournements de fonds à grande échelle.
Les représentants historiques des marques automobiles en Algérie, écartés par le seul fait du prince, peuvent espérer aujourd’hui reprendre du service, pour peu que leur relation avec leurs partenaires étrangers soit encore d’actualité.

Des investissements importants laissés en jachère
Mais, en fait, que sont devenus ces concessionnaires laissés sur le carreau et combien sont-ils à avoir réussi à survivre au tsunami de Bouchouareb et
consorts ? De près de 35 en exercice en 2016, ils ne sont aujourd’hui qu’à peine une douzaine à maintenir encore une activité orientée essentiellement vers le service après-vente et la pièce de rechange. Un effort colossal consenti par certains pour maintenir la relation de confiance établie avec leurs clients dans un contexte particulièrement difficile. Des investissements importants réalisés par le passé et qui sont livrés ces derniers temps au silence et à la désolation. Des succursales érigées dans les principales villes et un réseau d’agents agréés disséminés à travers toutes les régions du pays pour assurer un meilleur rapprochement avec les clients et leur proposer des prestations aux normes de la marque et aux standards internationaux.
Cette poignée de concessionnaires a continué, en dépit de la situation de monopole imposée de fait par les assembleurs préférés de l’ancien système, à espérer une lueur d’espoir ou une justice divine.

Qui sont ces concessionnaires toujours en activité ?
C’est le cas notamment des groupes Cevital et Achaibou qui ont été spoliés des marques qu’ils représentaient depuis plus de 20 années. Hyundai, pour le premier, et Kia, Suzuki, Ford, Isuzu et Daewoo camions pour le second. Des entités qui ont, néanmoins, maintenu leur travail avec des moyens et des effectifs optimisés. C’est aussi la filiale du groupe PSA, Peugeot Algérie. Cette dernière a réussi l’exploit de garder en activité durant ces 3 dernières années de disette son réseau d’agents agréés. Ont continué également à activer Toyota à travers la filiale du groupe Djamil, Emin Auto, représentant des marques JAC, JMC et SsangYong, Citroën avec la société Saida, Mitsubishi, Nissan, GMS pour les marques Mercedes VP et Great Wall. A cela s’ajoute la filiale du groupe Renault avec ses marques Renault et Dacia.
Il est utile de rappeler que l’ensemble de ces concessionnaires marginalisés a présenté un dossier d’investissement pour tenter de se conformer au cahier de l’ancien ministre de l’Industrie, en fuite à l’étranger, mais qui n’ont connu aucune suite. Certains ont même tenté de faire actionner des leviers politiques et diplomatiques pour espérer intégrer le club fermé des assembleurs. Mais tous étaient, en revanche, convaincus que la construction automobile est un métier à part entière qui exige des aptitudes particulières et un savoir-faire technologique qu’un concessionnaire ne pouvait maîtriser.

Nécessité d’un contrôle des prix
Avec ce juste retour des choses, il reste à espérer que la situation se normalise finalement pour le plus grand bien du citoyen qui a été la victime première de l’expérience passée et que la reprise en main de l’activité vente et SAV par les véritables professionnels soit effective prochainement. Cependant, cela ne doit pas exonérer le gouvernement de ses prérogatives de contrôle sur la qualité des produits importés et surtout des prix pratiqués dès lors que les futurs importateurs iront puiser dans les réserves de change de l’État. D’autant que ces concessionnaires n’ont cessé pendant leur marginalisation de dénoncer la hausse exponentielle et inexpliquée des prix pratiquée par les « gonfleurs de roues» en mettant en avant les coûts bien inférieurs des importations des véhicules en l’état.
B. Bellil

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