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Rubrique Le Soirmagazine

Enquête-Témoignages C’était mieux avant ? Les nostalgiques se souviennent

Le temps poursuit sa course inexorable, apportant de grandes mutations dans la société. Tous les  jours, on entend, çà et là, les gens répéter inlassablement : «C’était mieux avant.» Chez les 40 ans et plus, la nostalgie prend souvent le dessus. On regrette le temps où la culture, la générosité, la bienveillance, l’entraide faisaient partie de notre société. On fustige les nouvelles technologies qui éloignent les humains les uns des autres, en donnant l’impression de les rapprocher. Témoignages de quelques nostalgiques assez mal dans leur peau.

Malik, 54 ans                        
Je suis nostalgique de l’époque ancienne. Je sens que la société algérienne a fondamentalement changé sur le plan des valeurs et je le regrette profondément. Sur le plan humain, les gens étaient plus solidaires. Ce n’était pas une question de moyens, car nous étions  pratiquement tous logés à la même enseigne. Les voisins formaient une véritable famille. Les portes ne se fermaient pas et les cœurs étaient sur la main. Enfant, je me souviens que je rentrais chez mes voisins avec l’impression d’y être carrément chez moi. Les mamans de mes camarades de jeux étaient des secondes mères pour moi. Il régnait une sécurité et une bienveillance qui n’existent plus de nos jours. Je suis nostalgique de cette époque où nous n’avions pas de gros moyens ni de grands loisirs mais où l’amour réunissait tous les Algériens. L’individualiste et le matérialisme ont pris le dessus sur ces valeurs qui étaient les nôtres. C’est vraiment triste d’assister à cela aujourd’hui.» 

Saliman, 67 ans
«Je dois admettre que beaucoup de choses du passé me manquent terriblement. Les mariages sur le ‘stah’ avec les orchestres féminins ont disparu balayant avec eux le charme de ces fêtes familiales. Je suis nostalgique de ces ambiances uniques. Les invitations au hammam par la mariée et ses proches étaient des moments forts. Tout cela a disparu. Les cérémonies dans les salles des fêtes avec des sonos assourdissantes et des disc-jockeys excités m’horripilent. Je suis également nostalgique des années 60, 70 et 80 où les chanteurs interprétaient de belles compostions. Les paroles avaient un sens et les mélodies étaient créatives. Des artistes comme Brel, Aznavour, Ferrat, Brassens n’ont jamais été remplacés. Le niveau  a vraiment chuté. La télé réalité fabrique des pseudos artistes. Des chanteurs jetables dont les refrains sont vite oubliés. Des sons métalliques et électroniques à vous faire crever les tympans ont relégué les compositions de belle facture. Je suis nostalgique des sorties au cinéma. A Alger, on se pomponnait pour aller voir un film à l’Algéria, l’Afrique, le Français, le Debussy... Il y avait aussi l’Opéra d’Alger où de belles pièces théâtrales étaient données. Ya hasra ! Nous occupions notre temps libre à lire. Il n’y avait pas cette profusion de chaînes satellitaires. Internet et les réseaux sociaux n’existaient pas. Les familles communiquaient plus. Pas de dérivatifs qui dévorent le temps et éloignent les gens avec l’illusion de les rapprocher virtuellement. Je suis nostalgique de l’époque où Alger n’était pas paralysée par les embouteillages. A cette époque, pas de fausses excuses du genre ‘‘trop de circulation’’ pour effecteur des visites et resserrer les liens affectifs. Il ne reste plus que la nostalgie de ces jours heureux.

Hassan, 60 ans
«Les jeux de mon enfance me laissent un émouvant souvenir. Je suis nostalgique de cette époque où nous improvisions des jeux entre camarades, avec trois fois rien. De simples noyaux d’abricots nous permettaient de nous lancer dans d’interminables parties d’osselets. Avec une planche et des roues à billes, nous fabriquions ‘‘des roulements’’. Les filles jouaient à la corde, à la marelle, à cache-cache. Nos jeux étaient physiques. Cela nous procurait une bonne fatigue. 
Mes petits-enfants s’immobilisent devant la télévision et les tablettes pendant des heures. Ils sont abrutis par les jeux vidéo et les écrans  d’ordinateurs et portables téléphoniques. Le progrès n’a pas que du bon. La nostalgie me prend à la gorge quand je repense à mon enfance.» D’où vient cette impression que le passé est bien meilleur que le présent ? Nul ne peut l’expliquer. Même si d’énormes progrès sont réalisés chaque jour dans divers domaines, beaucoup de personnes continuent à pointer du doigt les changements négatifs induits par une société moderne où tout va très vite. Une société dans laquelle ils ne se reconnaissent décidément plus et qui leur fait regretter les temps anciens... !

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