On n’espérait pas autant de monde dans les wagons du métro. Pourtant, en quelques années, c’est la bousculade !
Les Algériens ont vite changé leurs habitudes. Même les plus rétifs ont troqué leur voiture pour ce moyen de transport. Au diable le stress ! Et ce n’est pas tout. Même leurs comportements se sont métamorphosés. On ne hurle plus, on murmure. On ne se rentre pas dedans, on joue des coudes, on distribue les «pardon», «excusez-moi», «puis-je passer», pour ne pas toucher son voisin.
On attend que les voyageurs sortent pour rentrer. Quand on est debout, on ne se colle pas à l’autre. On cède son siège sans se faire prier. On ne jette rien parterre (on n’oserait pas) ! On se dirige alors vers la poubelle pour se débarrasser de ses bouts de papier.
Quand on ne sait pas s’orienter, il y a toujours quelqu’un qui vient à notre secours. Quand il fait noir et quand on est une femme, on n’a plus peur de rentrer à la maison après le coucher du soleil. Quand on a pris de l’âge ou que l’on soufre d’un handicap physique, on ne craint plus de faire de la distance.
L’ascenseur nous attend ! Un court moment, le temps d’un bref trajet, nous devenons civilisés !
Nous effaçons nos instincts agressifs et destructeurs que nous retrouvons, hélas, à l’instant même où nous quittons la bouche du métro.
