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Rubrique Le Soirmagazine

Eclairage Docteur Zerouala Mohamed-Tahar, essayiste, au Soirmagazine

Comportements alimentaires pendant le Ramadhan

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Doit-on se goinfrer pendant le f’tour et le s’hour ou ne pas changer ses habitudes en s’alimentant normalement pendant le jeûne ? Eclairage.
Le Ramadhan, mois sacré, un des cinq piliers de l’Islam, a une périodicité incontournable puisqu’il nous visite chaque année.
Les habitudes accumulées pendant les onze mois qui le précèdent laissent la place à d’autres comportements influencés par un environnement de piété, de prière où l’altérité est ou doit être le principal objectif que tout croyant doit atteindre. Le jeûne est lié à une dimension spirituelle qui va éduquer le corps par un acte volontaire, exigeant, rigoureux et transcendant
Le Ramadhan est aussi festif au moment de la rupture du jeûne. Il rassemble tous les proches dans une ambiance conviviale autour d’une table qui a la particularité d’être bien garnie et variée.
Habitués à trois repas ordinairement, le jeûneur se contentera de deux repas que sont le f’tour qui est la rupture du jeûne et le s’hour qui précède l’abstinence. La sobriété dans le comportement alimentaire est recommandée. Elle nous rapproche des démunis qui ont souvent faim ou ceux qui vivent dans la précarité. La convivialité ne doit pas nous faire oublier aussi ceux qui vivent dans la solitude, ou ceux qui sont loin de leurs proches.

Comment réagit notre corps pendant le Ramadhan
En jeûnant, le corps consomme son glucose (sucre) dont les stocks sont épuisés en 24 heures. Il se tourne alors vers ses réserves de protéines et surtout ses réserves de lipides (matières grasses). L’expérience montre que l’Homme peut survivre sans manger pendant 40 jours. Mais le Ramadhan est un jeûne intermittent. La rupture du jeûne à l’heure du coucher du soleil recharge progressivement les éléments organiques, minéraux et liquides qui ont fait défaut dans la journée.
Il semble que le jeûne a des effets thérapeutiques intéressants pour l’organisme et de nombreux chercheurs focalisent leurs études sur les conséquences favorables du jeûne sur le corps humain. Si bien que le jeûne thérapeutique devient très répandu dans les pays occidentaux. Il existe en Russie et en Allemagne de véritables cliniques qui se spécialisent dans le jeûne thérapeutique. Ces cliniques sont même conventionnées par les caisses de sécurité sociale. Les défenseurs de ce jeûne assurent qu’il prévient de nombreuses maladies : cardio-vasculaires, l’arthrose, les maladies respiratoires telles que l’asthme, les infections chroniques, les maladies digestives, les états dépressifs… avec une alimentation quotidienne nettement inférieure à l’habituelle. Les apports d’eau de pas moins de deux litres sont recommandés ainsi que des infusions et du jus naturel.
Pendant le Ramadhan, deux repas sont largement suffisants pour reconstituer surtout ses protéines et éviter de puiser dans ses muscles. La surconsommation de protéines, les sucres et les réserves de lipides (matières grasses) étant épuisés entraîne une fonte musculaire.

Comment consommer pendant le Ramadhan
L’alimentation doit être équilibrée. Les apports en sucres, protéines et matières grasses, ainsi que les apports en sels minéraux et liquides doivent être bien gérés pour préserver «le capital santé».
Les sucreries qui occupent la place dominante au cours de ce mois doivent être consommées avec modération. Boissons gazeuses et sucrées, confiseries, pâtisseries, les différents pains absorbés en grande quantité élèvent brutalement la glycémie (taux de sucre dans le sang) et vont se retrouver stockés sous forme de triglycérides dont l’accumulation est néfaste et dangereuse à moyen et long terme pour les artères du cœur et du cerveau.
Les fritures doivent céder la place à la cuisson au four.
Les laitages pauvres en calories tels que le fromage blanc, les yaourts sans sucre et nature sont recommandés. Le petit-lait, pauvre en calories, est plus digeste que le lait et enrichit la flore intestinale par l’apport de micro-organismes utiles pour les intestins. Camembert, roquefort, emmental, parmesan sont très caloriques. Le sel est utilisé à minima. La salière doit disparaître de la table. L’abus de sel entraîne un risque cardiovasculaire et métabolique. Il fragilise le cœur, augmente la tension artérielle, favorise le surpoids. Les maladies cardiovasculaires en Algérie sont la première cause de mortalité. La réduction de sel pour un malade hypertendu, cardiaque ou rénal évite la rétention d’eau, c’est-à-dire la surcharge liquide et soulage les organes. Il faut insister sur la consommation de pain sous toutes ses formes, le pain est riche en sucre, les céréales pendant le s’hour car ce sont des sucres lents dont l’absorption élève progressivement la glycémie et permettent au jeûneur de «tenir le coup».
Les légumes à volonté, cuits pour ceux qui ne les tolèrent pas crus. Les fruits de saison sans exagération pour les diabétiques qui peuvent jeûner avec l’autorisation du médecin traitant. Les viandes rouges doivent être paradoxalement réduites. Leur préférer les viandes blanches, poulet, dinde si ils sont élevés dans de bonnes conditions. Le poisson est recommandé même s’il est congelé.

La boisson de référence reste l’eau
La journée pendant ce mois est relativement longue. Il faut se protéger de la chaleur car il y a un risque de déshydratation et notamment pour les sujets âgés qui doivent éviter de sortir entre 10h et 16h (quand il fait chaud).
Des dispositions doivent être prises pour les travaux pénibles. Les horaires de travail doivent être aménagés pour les conducteurs de trains, de bus et tramways.
A toutes et à tous, bon Ramadhan !

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