Placeholder

Rubrique Le Soirmagazine

L’entretien de la semaine Le Président de l'Apoce au soirmagazine : «Le 33 11, un numéro court pour signaler les fraudes»

Dr Mustapha Zebdi, Président de l'Association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce), au soirmagazine :
«Le 33 11, un numéro court pour signaler les fraudes»

Gaspillage, marché de proximité, spéculation, hausse des prix durant le mois sacré de Ramadhan… sont autant de points discutés lors de l’entretien de la semaine avec Dr Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection

et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce).

Soirmagazine : Les algériens sont-ils des gaspilleurs ? Ou est-ce une réputation surfaite ?
Dr Mustapha Zebdi
: Durant le mois sacré du Ramadhan, le phénomène du gaspillage est mis plus en lumière ou en exergue. Mais pour le quantifier il faudrait qu’il y ait des chiffres. Ce qui n’est pas le cas actuellement. Il n’y a pas eu d’étude objective et réelle du terrain pour avancer par exemple la quantité de pain jetée. Nous pouvons faire une estimation approximative. Pour cela, nous partons du principe qu’il y a entre 7 et 8 millions de foyers en Algérie.
Chaque foyer gaspille un demi-pain par jour, ce qui fait 3 millions de pains jetés quotidiennement. Nous sommes loin des 10 millions quotidiens avancés. Certes le chiffre de trois millions est important. Et c’est pour cela qu’au niveau de notre association, nous avons commencé à mener une campagne de sensibilisation quelques jours avant le début de ce mois sacré, pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Cette campagne est menée en partenariat avec quelques directions de commerce et nous utilisons tous les supports de communication à notre disposition : affiches, dépliants, médias, sondage sur le terrain et réseaux sociaux. Nous visons à travers notre campagne surtout les produits subventionnés par l’Etat, dont le pain. Vous savez, nous sommes, au sein de notre organisation, prêts à accepter qu’il y ait des amendes contre les gaspilleurs des produits alimentaires subventionnés. Si cette mesure permet d’endiguer ce phénomène, nous l’encouragerons.

L’année dernière, des campagnes de sensibilisation de ce genre ont été menées par des associations ou des entreprises comme Extranet. Pensez-vous que cela a donné des résultats ?
Bien sûr que cela donne des résultats. Nous n’avons pas de chiffres réels mais nous le voyons dans le comportement des consommateurs. Il y a un autre facteur qui permet d’encourager la lutte contre le gaspillage, Il s’agit de la crise économique. Il y a une prise de conscience des citoyens. Ils font plus attention. Et pour continuer dans l’importance des campagnes de sensibilisation, nous lancerons après le Ramadhan une campagne de lutte contre le gaspillage énergétique. A ce sujet, il faut savoir qu’il y a des consommateurs qui ne savent pas comment utiliser un climatiseur ou encore des lampes à led.

S’agissant des prix des produits de consommation durant le mois de carême, comment estimez-vous la situation ?
Il faudrait déjà se rendre à l’évidence : la hausse des prix est irréfutable. Sauf qu’elle peut être modérée. Et c’est ce à quoi nous appelons. En considérant une demande plus importante sur une courte durée, les prix des produits augmentent mais dans une certaine fourchette. Néanmoins nous avons constaté que quelques semaines avant le mois de carême, certains produits ont disparu pour réapparaître à des prix exorbitants. Je cite, à ce titre, le citron, les fruits secs, les cacahuètes. Il y a aussi le prix de la tomate qui a tout simplement doublé. Reste que le prix de la viande, notamment rouge, n’a connu qu’une légère hausse variant entre 2 et 3%. Ce qui est modéré. La question des prix pratiqués par les commerçants est une culture.

A ce propos, par rapport à la culture, il y a le phénomène du boycott de certains produits. Pensez-vous qu’il peut être appliqué durant ce mois pour obliger les commerçants à revoir leurs prix à la baisse ?
Spontanément, je dirais pourquoi pas ! Mais il faut savoir que le boycott répond à des règles et qu’il doit cibler des produits bien définis et qui peuvent être remplacés par un autre produit alternatif. Des opérations de boycott mal calculées peuvent avoir des répercussions néfastes pour le consommateur. A notre niveau, nous avons appelé au boycott de certains produits mais à des moments bien choisis.

Est-ce que les Algériens font attention à leur porte-monnaie durant ce mois ?
C’est difficile de répondre à cette question. Cela dépend de la couche sociale avant tout et des moyens dont ils disposent. En général, les consommateurs savent qu’il y aura des dépenses supplémentaires et s’y préparent en conséquence par divers moyens. Mais dans tous les cas de figure, il y a l’obligation de savoir garder sa raison.

Des mesures ont été prises par l’Etat pour diminuer le nombre d’intermédiaires et contrôler les prix. Qu’en est-il ?
Oui, il s’agit de la mise en place des marchés de proximité depuis l’année dernière. Il devrait y avoir 159 marchés à travers le territoire national dont 9 pour la wilaya d’Alger. Cela a permis de diminuer un tant soit peu les prix sans pour autant les stabiliser ou en éliminer les hausses. Il faut savoir que le manque de marchés de proximité est une des raisons qui sont derrière l’instabilité des prix. Reste maintenant à ce qu’il soit ouvert en temps opportun, cela veut dire maintenant. Et non pas deux ou trois jours après la fin du mois de jeûne.
Par ailleurs, à notre niveau, et en considérant le manque de personnel dans la direction de contrôle, nous avons pris l’initiative de lancer un numéro court, le 3311. Il est destiné à tous les citoyens voulant dénoncer toute défaillance ou situation pouvant porter préjudice au consommateur.

 

Placeholder

Multimédia

Plus

Les + populaires de la semaine

(*) Période 7 derniers jours

  1. Coupe du monde de gymnastique L'Algérienne Kaylia Nemour s'offre l'or à Doha

  2. Demi-finale aller de la Coupe de la CAF Le match USM Alger - RS Berkane compromis, Lekdjaâ principal instigateur

  3. Le stade Hocine-Aït-Ahmed de Tizi-Ouzou pourrait abriter le rendez-vous La finale se jouera le 4 mai

  4. Affaire USM Alger - RS Berkane La décision de la CAF tombe !

  5. Coupe de la CAF, le match USMA-RS Berkane ne s’est pas joué Les Usmistes n’ont pas cédé au chantage

  6. Temps d’arrêt Lekdjaâ, la provocation de trop !

Placeholder