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Rubrique Le Soirmagazine

Enquête-Témoignages «Même à mon âge, j’ai un petit faible pour les poupées»

Par nostalgie, par frustration ou parce qu’elles ont  gardé leur âme d’enfant, certaines femmes continuent à craquer dès qu’elles voient une poupée. Elles en achètent et les collectionnent par dizaines, les gardant jalousement tels des trophées. Elle leur donnent des prénoms, les dépoussièrent et y sont très attachées, au grand étonnement de leur entourage.

Habiba, 60 ans
«Je suis grand-mère et j’achète souvent des poupées à mes petites-filles. J’en prends en double pour moi aussi. Je collectionne les poupées. Les plus anciennes doivent avoir plus de 40 ans d’âge. J’offre des poupées à mes petites-filles car je leur interdit de toucher aux miennes. Je cultive une passion immodérée pour les poupées. Toutes les poupées. En cire, en chiffon, en silicone. Quand j’étais petite, ma camarade  de jeu avait une grande collection de poupées. Elle était Française et ensemble nous jouions à la dînette. Dans ces moment-là, tout devenait magique. Le temps suspendait sa course.  Je coiffais la longue chevelure blonde des poupées, leur changeait de robes, leur parlait. J’étais impressionnée par l’une d’entre elles qui disait ‘‘maman’’ dès qu’on appuyait sur sa poitrine. J’étais à la fois émerveillée et frustrée. Mes parents n’avaient pas les moyens de m’offrir une poupée. Un jour mon père est rentré à la maison avec une petite poupée en plastique. Au bout de quelques heures, ses jambes et ses bras se sont désarticulés. J’étais très déçue. Alors, plus tard, lorsque j’en ai eu les moyens, je me suis mise à acheter des poupées rien que pour moi. La magie est restée intacte. Je suis toujours émue quand je vois ces figurines en vitrine.» 

Lina, 18 ans
«Je pense que je ne suis pas encore sortie de l’enfance. Ni de l’adolescence d’ailleurs ! Et pour cause. A mon âge, je joue encore à la poupée. J’ai gardé précieusement celles de mon enfance. Il y en a six en tout. A la maison, personne n’a le droit d’y toucher. Mes frères et sœurs se moquent de moi. Mes poupées   sont mes amies, mes confidentes. Je les habille, je leur parle, je les embrasse. Elle m’aident à m’évader et à oublier l’univers compliqué des adultes.» 

Wahiba, 35 ans
«Je suis restée une petite fille qui aime les poupées. Je garde jalousement celles de mon enfance. Bien protégées sous un papier cellophane, elles ornent les étagères de ma chambre. Mon mari me raille. Ma fille âgée de 3 ans réclame de les prendre dans ses bras, mais je lui interdis formellement de les toucher. J’en offre à ma fille mais les miennes sont sacrées. Elles restituent une partie de mon enfance. Des souvenirs de bonheur et d’insouciance. Ma préférée c’est Lola. C’est une poupée en tissu qui mesure plus d’un mètre et ressemble à Bécassine. Ma tante me l’avait offerte pour mes 6 ans, et à l’époque, ma poupée était presque aussi haute que moi. Aujourd’hui encore, elle fait partie de ma vie. J’évacue pas mal de soucis rien qu’en la regardant.» 

Zahwa, 45 ans
«Les gens décorent leur salon avec des bibelots. Moi, ma grande lubie, ce sont les poupées. Je trouve que celles qui étaient  fabriquées avant avaient plus de prestance. Certes, elles se désarticulaient facilement mais elles semblaient presque humaines. Enfant, je n’avais pas de compagne de jeu. Après ma naissance, ma mère a mis 6 ans avant de tomber enceinte à nouveau. Afin de combler ce vide, mes parents m’offraient des poupées à toutes les occasions : anniversaire, Aïd... Très vite, je me suis retrouvée avec une belle collection. Des poupées qui rient, qui pleurent,’’qui disent ‘bonjour’’... Et tous ces trésors ne m’ont jamais quittée. En me mariant, j’ai tout embarqué dans ma valise. Même aujourd’hui, je continue à m’offrir des poupées lorsque je tombe sur un modèle original. Je collectionne aussi des poupées artisanales en chiffons qui représentent diverses régions de notre pays. J’ai déjà l’Algéroise, l’Aurasienne, la Naïlia et la Kabyle. De véritables œuvres d’art à mes yeux.» Poupées de cire, poupées en chiffons, poupée en plastique. Blondes, rousses, brunes. 
Petites ou géantes, ces figurines ont peuplé notre enfance et accompagné nos jeux de petites filles. Certaines fillettes ont en été privées. D’où le désir de rattraper ce temps perdu en s’entourant de poupées, même à l’âge adulte... 

 

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