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Rubrique Le Soirmagazine

Enquête-Témoignages Qui a eu cette idée folle d’inventer le football ?

En cette Coupe du monde 2018, la planète vit et vibre au rythme du football.  Depuis quatre semaines, la gent masculine n’a qu’un sujet de discussion à la bouche : les buts marqués par les pays participants et la dégringolade de certaines équipes mythiques. 

Les supputations sur le pays qui emportera la Coupe du monde cette année vont bon train. Dans les foyers aussi la folie du foot souffle fort. 
Monsieur est scotché devant la petite lucarne plusieurs heures par jour. Pour lui adresser la parole, ou lui demander le moindre petit service, Madame doit prendre rendez-vous la veille, en dehors des horaires de diffusion des matchs. 
L’appartement peut prendre feu, le ciel s’écrouler, rien, vraiment  rien  ne pourrait arracher Monsieur à son canapé ! 
Les yeux rivés sur le petit écran, le cœur palpitant et les muscles tendus, il  suit avec attention les rebondissements du ballon sur le terrain de jeu. Toutes les corvées retombent sur la tête de Madame : aller au marché, conduire belle-maman chez le toubib, accompagner  les enfants à la piscine et régler tous les problèmes liés à la gestion du foyer.  Au fait, qui a eu cette idée folle, un jour, d’inventer le football ?

Nahla, 36 ans
«Ah oui ! En voilà un bon sujet. L’addiction des hommes au football ! J’en connais un bout. Mon mari est complètement gaga de foot et un peu plus en ce moment. Il se renseigne sur les horaires de diffusion des matchs, les consigne scrupuleusement sur une feuille de papier et se sauve du travail pour ne rien rater. Double catastrophe : d’abord, il ne fait plus rien pour m’aider à la maison, ensuite il monopolise le téléviseur, me privant  de regarder mes programmes préférés. A cause de cette satanée Coupe du monde, on ne sort plus. Les matchs sont sa seule priorité. Vous l’aurez compris, mon époux est complètement dingue de football. L’autre soir, nous avions une invitation à dîner chez des amis. Il a carrément décliné,  me privant de cette sortie, pour pouvoir assister au match Angleterre-Colombie. Je n’ai jamais compris comment on pouvait perdre autant de temps juste à regarder des hommes courant derrière un cuir sur la pelouse et s’acharnant à le shooter dans un filet. Il y a tellement de choses plus intéressantes à faire, je vous jure !»

Baya, 45 ans
«Avez-vous déjà vu quelqu’un prendre son congé annuel juste pour ne rater aucun match de la Coupe du monde ? Je vous le donne en mille : mon mari ! Il est complètement fou de foot. Il me délaisse complètement et oublie jusqu’à l’existence de ses  propres enfants. Mon conjoint se transforme en zombie pendant quatre semaines. Il ne faut pas faire de bruit,  lui adresser la parole, ou passer devant l’écran pendant la diffusion des matchs. Dès qu’un but est marqué par son équipe favorite, il saute au plafond en poussant des hurlements à réveiller un mort. Et quand c’est l’équipe adverse qui met le ballon dans les filets, bienvenue les  injures. Il rumine sa colère même après la fin du match et nous impose sa mauvaise humeur. Une fois la diffusion du match terminé,  je me dis que mon compagnon va redescendre sur terre et  s’intéresser un peu à sa famille. Pensez-vous ! Walou. Il zappe toute la soirée afin de suivre les commentaires sportifs et autres tables rondes sur les chaînes spécialisées.
La Coupe du monde, c’est vraiment l’enfer pour de nombreuses femmes comme moi !» 

Fairouz, 43 ans
«J’ai réglé le problème. J’ai acheté une deuxième télévision et je regarde mes propres programmes en laissant mon mari se saouler de football. Pendant cette Coupe du monde, je me suis organisée pour me rendre  le plus souvent  chez mes parents avec mes enfants.  Je crois qu’il s’est à peine rendu compte de notre absence. J’ai laissé mon conjoint vivre sa passion pour le football puisque je suis habituée à son engouement et ses débordements.  Il a souvent invité des amis à partager ces moments avec lui. Le salon s’est transformé en terrain de football pendant quatre semaines !  Mieux vaut en rire  que de se rendre malade.  Heureusement que la Coupe du monde ne se tient qu’une fois tous les quatre ans !». 

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