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Rubrique Le Soirmagazine

ATTITUDES Sans tambour battant

En écoutant les commentaires des femmes s’extasiant devant les tenues froufroutantes et étincelantes des mariées transformées, pour une soirée, en mannequins se pavanant dans une salle des fêtes au décor clinquant, devant des yeux exorbités, Zoubida n’en revient pas. Elle ne peut s’empêcher de rembobiner sa cérémonie de mariage en pouffant de rire. Elle revient 30 ans en arrière où elle venait de terminer ses études de chir-dents (chirurgien-dentiste) et bouclait ses 21 ans. Elle avait connu son mari, un montagnard, mais non moins fou du Hoggar, dont elle était tombée follement amoureuse. Issu d’une famille très modeste, le jeune homme lui a déclaré son amour et son souhait de la prendre pour épouse. Zoubida, affranchie, libérée de toutes contraintes et convenances sociales, accepta. Et comme dit le proverbe, qui se ressemble s’assemble.
La demande fut faite sans protocole aucun. Et le consentement des parents et beaux-parents fut accordé sans conditions ni exigences. La date du mariage fut arrêtée. Et une semaine plus tard, Zoubida devait rejoindre la maison nuptiale perchée là-haut sur la montagne.
Un repas strictement familial a été organisé pour célébrer leur union. «je m’en souviens, Aïssa était venu me chercher, on devait prendre un taxi pour nous rendre chez lui. Je portais des godasses, un jeans, une large chemise à carreaux et un cabas. Ma mère avait passé la matinée à essayer de me convaincre d’aller chez le coiffeur, de porter une robe et de me maquiller. Elle me suppliait jusqu’à en pleurer.
- ‘‘Tu es folle, que vont penser tes tantes, tes oncles et tout le voisinage ?’’ Mais je faisais un point d’honneur à ne jamais céder à ces inepties. J’aimais Aïssa, je voulais vivre avec lui, c’était ça l’essentiel. Au diable les pratiques bourgeoises de ma mère et de sa famille auxquelles je refusais d’être enchaînée. Ma mère refusa cette humiliation et ne m’accompagnera pas. C’est ma tante qui la remplacera.
Arrivée dans ma nouvelle demeure qui fut, faut-il le préciser, provisoire, le temps de la fête, j’eus droit à l’étonnement de tout le monde devant ma tenue plutôt inconvenante pour ce genre d’évènement. Ainsi ma belle-mère s’empressa de m’offrir une robe kabyle, que j’enfilais et me demanda de me maquiller.
Il n’était pas question que je me peinturlure le visage comme un clown. Je fis quand même un gros effort en me colorant légèrement les lèvres.
Un délicieux couscous fut préparé en notre honneur, et le lendemain j’ôtais ma robe et enfilai ma tenue dans laquelle je me sentais moi-même. Ainsi nous primes notre envol Aïssa et moi pour le grand Sud comme il l’avait toujours rêvé. Nous eûmes des hauts et des bas comme tous ceux qui se sont mariés pour le meilleur et pour le pire. J’ai exercé mon métier de dentiste, lui cultivait ses terres, nous vivons heureux avec nos deux merveilleuses filles que nous chérissons.»

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