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Rubrique Le Soirmagazine

Eclairage Sous le fond de teint, un visage enfantin !

«Je veux faire comme maman» à «je veux me maquiller comme maman», il n’y a qu’un pas. Et elles sont de plus en plus nombreuses, mamans comme petites filles, à le franchir, en Algérie et dans le monde. En effet, les petites filles sont de plus en plus jeunes à se maquiller et à diverses occasions : du rouge à lèvres pour un mariage à une panoplie complète pour un anniversaire. Soirmagazine vous propose, dans ce numéro, un éclairage sur ce phénomène en regroupant les conseils et avis de divers spécialistes en la question. 

Maquillage régulier à partir de 11 ans 
Eh oui, les jeunes filles n’attendent plus le lycée mais c’est dès le collège que la trousse de maquillage se retrouve dans le sac à dos. D'après le sondage réalisé sur l'initiative d'une enseigne britannique de maquillage, il a été vérifié qu'en l'espace de 10 ans, l'âge auquel les filles commencent à utiliser du maquillage a baissé de trois ans. 

Alors qu'avant elles osaient porter un peu de gloss ou de vernis à 14 ans, c'est maintenant à 11 ans qu'elles commencent à se maquiller de manière régulière, non exceptionnelle, par habitude.
Cependant, les mamans ne semblent pas avoir changé de position sur l'utilisation du maquillage par leurs petites filles. Ce même sondage démontre que pour les adultes, une jeune fille ne devrait pas commencer à porter de fond de teint avant 14 ans, de khôl et mascara avant 13 ans, de gloss avant 12 ans. En règle générale, avant 13 ans, les mères préfèrent que leurs filles ne se maquillent pas du tout, sauf évènement spécial.
Mais alors pourquoi l’âge a-t-il baissé ? Sonia Prades, psychologue clinicienne, auteure de  Telle mère telle fille?  (Leduc Éditions) explique sur le site www.la-croix.com  que «les marques de maquillage font tout pour attirer un public de plus en plus jeune. Aujourd’hui, on trouve du vernis à ongles dans les magasins pour enfants. 
Le marketing joue sur l’idée que la petite fille est une sorte de femme miniature et les produits sont désormais déclinés pour les mamans et leurs filles. Le commerce exploite cette identification pour créer une confusion générationnelle qui plaît aussi bien à l’enfant qu’à la mère. L’une se sent grande et l’autre se sent rajeunir. 
Les adolescentes peuvent aussi commencer à se maquiller très tôt, mais à cet âge ce comportement a souvent quelque chose de transgressif. Le besoin de transgression est très important à l’adolescence. Certaines se maquillent parfois de manière un peu outrancière et les parents valident parce qu’ils sont fiers que leur fille de 14 ans en paraisse 18».

Interréaction des parents 
Mais alors comment  les parents doivent-ils réagir ? A la question de savoir Comment intervenir avec un enfant qui veut se maquiller,  Dr Mélanie Laberge, psychologue et directrice du volet Enfance-Famille à la clinique de psychologie cognitive comportementale Change, en France, y répond sur le site Mamanpourlavie.com. Elle relève qu’avant de mettre en place des interdictions, il faut ouvrir le dialogue :
- Pourquoi veut-elle se maquiller ?
- Qu’est-ce qu’elle veut porter ?
- Est-ce qu’elle sent une pression à le faire ?
- Les filles de son cercle social le font-elles ?
- Est-ce uniquement pour faire comme les autres ?
- Le fait-elle pour plaire à quelqu’un ?
Ainsi, explique Dr Mélanie Laberge, en posant des questions et en discutant, l’enfant sentira que son besoin est pris au sérieux. Elle sera plus ouverte aux compromis potentiels. Par ces discussions, nous voulons trouver la ou les raisons qui motivent son envie.
 Si vous n’acceptez pas que la jeune se maquille, il faut lui parler des valeurs que vous valorisez, ce qui compte vraiment pour vous. L’enfant bénéficierait aussi d’apprendre à se valoriser en fonction de choses plus importantes, comme sa personnalité, ses intérêts, son ouverture sur le monde, etc. En somme, l’enfant doit comprendre les raisons du refus.

Un âge idéal pour le maquillage ?  
Mais alors y a-t-il un âge idéal pour autoriser sa fille à se maquiller ? Sonia Prades note qu’il n’y a pas un âge spécifique, cela dépend beaucoup de la personnalité de l’adolescente. Il y a des jeunes filles un peu rebelles qui vont vouloir commencer à se maquiller très tôt pour faire comme les copines. L’autorisation des parents dépendra aussi des phases de la vie d’une ado. À 11, 12 ans, arriver maquillée au collège reste un peu compliqué, alors qu’au lycée c’est différent.
La puberté peut être une boussole, avec tout de même un bémol si elle est précoce. Lorsque cela arrive à 9 ans, les parents ne vont pas laisser leur fille se maquiller pour autant. Ce stade de développement peut néanmoins s’avérer un repère. Les parents sont les mieux placés pour identifier le moment où la petite fille devient une jeune fille. Certains autorisent alors un léger maquillage à l’occasion d’une fête.

Conséquences pour les jeunes femmes de demain 
Les conséquences du rajeunissement des consommatrices régulières de maquillage peuvent être gravissimes. En s'imposant une routine beauté si tôt, les jeunes filles peuvent perdre une totale confiance en elles en se focalisant sur leur aspect et en souhaitant modifier leur apparence bien trop tôt. Cela peut entraîner des troubles du comportement alimentaire, des troubles de la perception de son physique (dysmorphophobie). 
L'hypersexualisation de très jeunes filles est également à craindre et à prévenir à tout prix. A ce sujet, Sonia Prades explique : «Cela peut avoir des conséquences sur la construction psychique de l’enfant. Il est très important qu’une petite fille reste une petite fille et qu’il y ait des choses qu’elle ne fasse pas. Il en va de même pour l’adolescente, même si celle-ci a besoin de transgresser pour s’affirmer en se maquillant, par exemple, en cachette à l’occasion d’une soirée. 
Cette hypersexualisation des filles entraîne une confusion qui risque d’enfermer les adolescentes dans l’idée qu’elles ne peuvent ressembler qu’à leur mère. J’entends beaucoup de jeunes qui ont du mal à suivre leur propre chemin parce qu’elles sont dans une identification trop forte à leur maman.» 

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