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Rubrique Les choses de la vie

Jusqu'où iront les oligarchies ?

L'étonnante hypocrisie occidentale s'exprime encore une fois d'une manière abjecte. Que ce soit dans les arcanes des pouvoirs ou dans une presse domestiquée par l'oligarchie — qui en est souvent la propriétaire et la donneuse d'ordres —, la guerre au Yémen faisait partie des sujets tabous ; ses images n'arrivaient guère à percer le mur du silence érigé par les censeurs qui ont transformé la démocratie en simple moyen d'enrichir les plus riches tout en épuisant les plus démunis, les travailleurs et les exclus du système capitaliste ! Allons donc, qui va parler de  cette guerre lointaine qui se passe entre Arabes et qui va pleurer ces enfants écrabouillés par les bombes saoudiennes ou affamés par les privations et les boycotts, qui va dire l'injustice et l'oppression, qui va se lever contre l'ordre établi ? Cet ordre qui tolère, voire encourage la vente d'armes aux semeurs de mort et de désolation, est totalement aux mains des oligarchies dont les intérêts passent avant toutes les valeurs, tous les principes enseignés dans les écoles et les universités de ces pays.
L'étape qui s'ouvre est celle d'un avilissement moral plus prononcé qui semble ne pas avoir de limites. Le capitalisme a certes besoin de guerres pour survivre mais son intelligence est de s'adapter à la nature de chaque étape. Remarquez qu'il n'envoie plus de soldats (leur perte est un facteur de... baisse dans les sondages !) mais fait tout pour vendre plus d'armes et d'assistance «technique» !
Quant à l'argent, s'il est toujours le moteur du développement économique, il se transforme désormais en centre névralgique du pouvoir. Les gouvernements pouvaient jusque-là prétendre à quelques marges de manœuvre marquées par la couleur idéologique de tel ou tel parti. La gauche et la droite faisaient encore illusion alors que les démocrates se levaient parfois contre certaines guerres des républicains tout en privilégiant quelques réformettes sociales qui ne vont jamais jusqu'à la remise en cause du système injuste et infâme du «chacun-pour-soi». Les oligarchies, véritables propriétaires de ces pays, envoyaient leurs représentants siéger à la présidence, au gouvernement dans les Parlements dominés par l'argent. Le dernier gouvernement français se disait socialiste mais on ne pouvait pas faire pire en matière de «désocialisation» de l'économie et des rapports de production ! Sur un autre plan, Président et ministres, devenus des vendeurs d'armes, maîtrisaient plus le marketing du commerce militaire que l'art de gouverner au nom des principes fondateurs de la République et de la démocratie ! La pilule passe sous le couvert de redressement de l'économie et de baisse du chômage comme si la fabrication des armes tueuses de millions de personnes était la seule activité humaine digne d'intérêt. Et la presse ? me diriez-vous. La propriété des journaux et télévisions passe rapidement aux mains des industriels et des oligarchies contrôlant les usines d'armement car l'Ordre a compris que les médias de masse sont nécessaires à l'endoctrinement des peuples pour que ces derniers acceptent les guerres et les conflits lointains. Ces médias créent les conditions objectives pour que les gens croient qu'ils vivent dans l'insécurité et que, pour les protéger, il faut mener des guerres contre des ennemis qu'on invente en fonction des besoins. On va jusqu'à mentir comme l'ont fait Bush junior et Collin Powell lorsqu'ils ont justifié l'agression de l'Irak par l'existence d'armes de destruction massive !
Revenons à la France pour dire que nos prévisions de 2012 quant à un effacement total des différences entre une droite dépassée par son extrême fascisante et une gauche abandonnant totalement le socialisme, se sont avérées justes : l'actuel Président est le produit de cette transformation qui ne s'est malheureusement pas faite au profit des travailleurs et des ménagères modestes. C'est le prix à payer quand on se laisse berner par ce discours de troisième type qui occulte l'idéologie et la refuse au nom du pragmatisme mais renforce les inégalités, réduit le peuple à l'esclavage et privilégie les intérêts des plus riches. N'est-ce pas un choix idéologique au profit de l'ultralibéralisme ? C'est le prix à payer quand on envoie un fils spirituel de Rockefeller à l'Elysée...
Si la France a choisi un protégé de l'oligarchie, l'Amérique n'a pas hésité à voter carrément pour un richard controversé, un homme qui confond intérêts privés et intérêts publics... Ces hommes «nouveaux» vendent des armes, rejettent les politiques sociales, renforcent les inégalités sociales et installent l'argent au cœur du pouvoir, plus que tous leurs prédécesseurs. Mais ils tentent de vendre en même temps un discours fait de belles phrases et concocté dans les laboratoires de la communication clean... Cependant, ça ne prend plus. L'argent ne connaît pas les limites de la décence... Les peuples disent halte : Macron est en face de la colère de son peuple et Trump vient de perdre le Congrès !
Nous n'avons jamais cru un mot de leurs discours à géométrie variable, ni leur propagande bête et méchante. Nos écrits n'ont jamais suivi les modes et les saisons de prêt-à-penser qui fait courir beaucoup de nos amis, par naïveté ou intérêt, bernés qu'ils sont par une certaine course à la «démocratie» dont ils ne voyaient ni le côté sélectif, ni les desseins destructeurs de nos nations. Les impérialistes ont visé tous ceux qui se sont opposés à leurs plans diaboliques et n'ont jamais accepté le diktat sioniste. Khadafi, Saddam mais jamais ces roitelets et autres princes à leur solde dont ils découvrent subitement le côté despotique et bestial après le meurtre d'un journaliste. Nos articles sur cette dualité et cette conception sélective des choses se comptent par dizaines car nous croyons toujours que les plus grands ennemis de la démocratie dans le monde arabe sont ces nouveaux pouvoirs occidentaux qui se gargarisent de mots sur les «valeurs» et les «principes» alors qu'ils couvrent les crimes atroces commis par les guerres injustes et soutiennent les pires dictatures ! 
J'ai déjà écrit il y a deux semaines que Trump est certainement le Président le plus réactionnaire des Etats-Unis mais qu'il n'était ni bête, ni fou et qu'il restera comme le plus direct, le plus franc ! N'a-t-il pas répété ces derniers mois et à plusieurs reprises sa demande aux Saoudiens  et autres monarchies du Golfe : «payez» ?
Oui, payez si vous voulez qu'on reste en Syrie, payez si vous voulez qu'on vous protège car, sans nous, vous ne tiendrez pas plus de quelques jours, payez si vous voulez qu'on soit plus dur avec les ayatollahs perses, etc. Quoi de plus clair, de plus transparent ?  Ce sale monde, pourri jusqu'à la moelle, fonctionne comme un film de mafia de série B... La morale n'a plus de place dans ces affaires de gros sous où il faut payer pour ne pas se faire casser la gueule et... la pipe ! On paye son protecteur comme le ferait une jeune prostituée «macquée» ! 
Ni les grands politiques gardiens de ces valeurs mâchées et remâchées, ni la grande presse aux frontons surchargés de slogans en l'honneur de la liberté et la démocratie ne trouvent à redire... Jusqu'au jour où l'un de ces princes qui «paient» commet le crime de trop. Les consciences se réveillent et l'on se souvient d'une sale guerre là-bas au loin, qui tue des enfants et détruit un pays ! Et pourtant, personne ne se soucie de savoir pourquoi Trump et son entourage font traîner ces fameuses «sanctions» à l'encontre de Mohamed Ben Salmane, ni à comprendre que ce retard est un moyen de faire monter les enchères ! Payez ! Trump le clamait déjà et très fort. C'est comme s'il nous disait ce qu'il va faire pour régler la question «Khashoggi» : demander plus, demander l'impossible ! Le prince payera pour sauver sa peau, alors pourquoi se priver ?
L'horreur nous saisit à l'évocation de ces marchandages de bas étage. Beaucoup ne nous croyaient pas quand nous évoquions la bassesse morale du capitalisme...
M. F.
 
P. S. : la libération provisoire des généraux arrêtés récemment est une bonne chose. Comme tout citoyen, ils ont droit à la présomption d'innocence, à des avocats et à un procès équitable. Notre espoir est que les journalistes, comédien, footballeur et autres citoyens embarqués dans une affaire ahurissante, soient également libérés en attendant un procès juste.
Un jour, le président de la République avait pourtant promis de ne plus tolérer qu'un journaliste soit emprisonné pour ses écrits... 

 

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