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Rubrique Les choses de la vie

La sixième mort du calife Al-Baghdadi

Mort cinq fois déjà, le calife autoproclamé de Daesh vient de disparaître, une énième fois, suite à une attaque sortie tout droit d'un rocambolesque scénario hollywoodien. On a toutes les raisons du monde de croire qu'Abu Bakr Al-Baghdadi n'a pas échappé à sa sixième mort — ou, même vivant, à sa disparition des écrans pour de bon — car les Américains, qui s'apprêtent certainement à boucler leurs valises, après un ultime hold-up du pétrole syrien, ne veulent pas laisser de traces encombrantes. Et ce calife en est une, et de taille! Comme ils ont fabriqué Ben Laden dans une autre conjoncture mais pour les mêmes desseins géopolitiques, il est clair que les États-Unis, avec la complicité des sionistes, de la Turquie et des monarchies de la trahison, sont à l'origine du lancement du nouveau film intitulé «État islamique». D'ailleurs, nous avons retrouvé une note de la DIA — Defense Intelligence Agency — américaine datant de 2012 et dans laquelle il est fait clairement mention de la volonté des pays occidentaux, de la Turquie et des monarchies du Golfe d'encourager l'émergence d'une «principauté salafiste» sur le territoire syrien dans le but de combattre le pouvoir légal ainsi que ses alliés russe et iranien.
On comprend alors pourquoi la fameuse lutte anti-Daesh, menée par la coalition, a traîné tout au long des dernières années. Il était bizarre et même très bizarre que la force de frappe extraordinaire des principales puissances occidentales n'arrive pas à venir à bout de quelques barbus juchés sur leurs Toyotas Hilux armés ! Dans un décor nu et sans aucune couverture végétale, ces monstres arrivaient toujours à s'en sortir et même plus, à étendre leurs territoires où se multipliaient les génocides et les pires crimes contre l'humanité. Dans un billet paru à l'époque de cette mascarade, j'exprimais mon doute quant à la bonne foi des Américains dont les «bombardements» restaient sans effet sur les capacités meurtrières de Daesh. Je conclus en suggérant que les avions US devaient larguer — en lieu et place des bombes — des armes et des munitions aux soldats de l'Etat islamique ! Durant toutes ces années où CNN et ses fillettes françaises et autres nous abreuvaient d'images impressionnantes de décollages, d'atterrissages et de cartes géographiques montrant les zones «bombardées», aucun progrès notable dans la lutte anti-Daesh n'a été enregistré.
Il a fallu attendre les avancées syro-russes qui libéraient le pays pouce par pouce, pour que les choses sérieuses commencent. Les Russes y vont franco de port : ils ne s'amusent pas, ne jouent aucune comédie et leurs premiers raids sont couronnés de succès. Les Occidentaux sont désemparés. Ils sortent alors leurs mauvais scénarios du gazage de civils, film joué et rejoué à l'usure, bombardent des bases syriennes et s'empressent de mettre les succès de la lutte anti-Daesh sur le compte des Kurdes soutenus par leur propre aviation ! S'il est vrai que les forces kurdes de l'YPG se sont vaillamment défendues contre le monstre daeshien, il n'est pas juste de leur imputer le tournant décisif dans la déroute de l'EI. Quant aux Turques, ils n'ont pas bougé le petit doigt. Bien au contraire : au plus fort des attaques de Daesh contre Kobané (2016), ils n'avaient pas trouvé mieux que de bombarder la ville !
La défaite de Daesh a couronné une série de victoires de l'armée régulière syrienne et de ses alliés qui ont patiemment et difficilement construit un triomphe qui remet les pendules à l'heure. Et les Kurdes peuvent enfin mesurer l'hypocrisie occidentale dans toute sa laideur : attaqués lâchement par Erdogan, ils se sont retrouvés bien seuls jusqu'au moment où les troupes syriennes apparurent à l'horizon, porteuses d'un espoir et d'une certitude ; l'espoir d'une victoire totale sur le monstre et ses créateurs hypocrites et la certitude de la renaissance d'une Syrie plus belle car ré-unie dans la démocratie, la richesse de ses composantes et la modernité.
Il ne restait plus aux vautours qu'à décamper, cherchant déjà où planter leurs futurs nids, dans d'autres lieux qui connaîtront la désolation et la guerre totale. La guerre ! L'ultime affaire bénéficiaire d'un capitalisme moribond qui n'a plus la capacité d'innover par la faute de son entêtement à réduire, de jour en jour, le cercle de ses gagnants et à appauvrir conséquemment l'immense majorité des humains ! Mais, avant de quitter les lieux, il fallait bien un ultime feu d'artifice, un happy-end dans la pure tradition américaine. Un raid spectaculaire suivi via les satellites par un Trump jubilant ! Curieuses coïncidences : le richissime Président est au centre d'une grosse affaire qui mobilise le Congrès et puis 2020 n'est-elle pas l'année de l’élection présidentielle ?
A chaque fois que l'actualité nous renvoie l'image ridicule de ces montages manipulateurs à l'antipode de la vérité, nous restons interloqués par l'indigence des histoires inventées et, surtout, par leur débile répétition à l'infini ! Comment et pourquoi cette nation, en avance sur le reste du monde sur tous les plans, cette terre d'innovation et d'intelligence a-t-elle, à sa tête et dans son «Deep State» (État profond), de si piètres représentants, de si fieffés menteurs, de si minables manipulateurs ! Le soi-disant gazage de civils et les «preuves» présentées ne rappelleraient-elles pas le gros bobard de Collin Powell à l'ONU? Le raid du Nord Syrie n'est-il pas un remake de celui du Pakistan contre le refuge de Ben Laden ? Et ce Trump triomphant devant son écran n'est-il pas une réédition d'un Obama scotché à son siège lors du précédent film ? Devinette : où sera enterré le sixième cadavre d’Al-Baghdadi ? Si vous avez cru à l'histoire du corps de Ben Laden jeté à la mer, vous croirez à celle du calife rejoignant également le fond de l'océan...
Daesh est fini depuis longtemps. Ce calife dont on n'entendait plus parler est un fantôme ressuscité pour meubler un nouveau médiamensonge qui ne remplacera jamais la vérité. Celle d'un peuple syrien vainqueur de la plus puissante alliance de haine, d'hypocrisie et de mystification.
M. F.

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