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Rubrique Lettre de province

Partis politiques : le temps de l’embrigadement ou de la suspicion

L’on s’habitue à tout et pourquoi pas à la rengaine flatteuse du vrai faux idéologue du FLN, lequel ne cesse de discourir avec platitude sur les horizons enchanteurs qui se dessinent pour le pays pour peu que le peuple accompagne de son allégeance la reconduction de l’incomparable leader. Depuis son parachutage au poste de SG, Ould-Abbès n’a rien fait d’autre que de rabâcher le même credo à travers lequel il compte d’abord plaire au palais avant de parvenir à convaincre la galaxie partisane dont certaines comètes sont, d’ores et déjà,  effarouchées par la pression qui s’exerce sur elles. Or, si ce deal qui leur est proposé est trop risqué pour leur crédibilité, il n’est pas dit qu’elles s’y opposeront en définitive pour peu que l’emballage politique atténue cette crainte. Par habitude, d’ailleurs, n’ont-elles pas cédé sur le principe constitutionnel relatif à la limitation des mandats en l’abrogeant le 12 novembre 2008 ? Puis n’ont-elles pas argué hypocritement d’un «sursaut» patriotique pour reconduire consensuellement un Président malade en 2014 ? Mais voilà que dans la perspective du printemps 2019, il leur est déjà demandé de participer à la monumentale démonstration plébiscitaire dont elles savent pourtant qu’elle sera porteuse de fâcheuses dérives bien plus graves que celles qui ponctuent actuellement le fonctionnement de l’Etat.
Le scénario auquel travaille le FLN ne pose-t-il pas justement comme postulat à la reconduction sans condition du Président le fait qu’il soit le seul garant de la stabilité de la nation malgré un environnement incertain ? Devenu vérité intangible, cet argument préconiserait pour l’avenir le rejet de toute idée proposant un processus transitoire qui remettrait en cause  l’indiscutable solution de la pérennité du régime. 
Insatiable dans la flagornerie à l’endroit des gens du palais, Ould-Abbès enfreint même les limites du ridicule lorsqu’il exige que l’on «donne du temps au temps présidentiel afin qu’il parachève la refondation de la République !» A la suite de cet exercice de mauvaise foi, entendu souvent par l’opinion, laquelle se demandait à son tour comment le pays en est arrivé là, rares étaient souvent les réponses claires. En effet, il fallait retourner dans tous les sens la question pour percevoir quelques éléments expliquant cette faillite. Parmi eux, l’on pourrait rappeler la procédure, datant du deuxième mandat, qui avait permis le verrouillage de l’espace partisan. Se justifiant par le lamentable échec des courants politiques, demeurés à la remorque de l’armée qui les avait vus naître, El-Mouradia entreprit alors de les sanctionner insidieusement en les privant de subventions conséquentes. C’était ce que la remarquable sagacité de Bouteflika avait saisi dès sa réélection en 2004. En consignant la  muette dans ses casernes, n’avait-il pas privé bon nombre d’appareils de ce tuteur vers lequel ils pouvaient se retourner pour survivre ? De cette précarisation, les partis de l’opposition souffrirent non seulement organiquement mais, de plus, ne parvinrent plus à contester efficacement les options du pouvoir. Lequel d’ailleurs poussera sa sophistication tactique jusqu’à les absorber à la périphérie des appareils chargés de la gouvernance (FLN-RND) en leur accordant le statut secondaire de «supplétifs» à l’image de ce TAJ conduit par Amar Ghoul. 
C’est ainsi qu’après leur avoir accordé des tickets pour siéger au sein des assemblées électives (APN, APW, APC), il aliénera en même temps la seule interface qui leur manifestait jusque-là un peu de sympathie à défaut de quelques respects. A ce sujet, il s’agit d’une frange de l’opinion qui, depuis, a révisé par le boycott le soutien qui leur était initialement accordé. Ce sera, par conséquent, l’ensemble de la classe politique qui allait en pâtir de ce désamour public. Accusées sans nuance de n’être solubles que dans les sinécures de la fausse représentation parlementaire où bien à travers les maroquins de l’exécutif, les élites politiques devinrent des cibles de toutes les critiques caustiques. Et c’est ce lent travail de disqualification qui a débouché sur l’injuste argument mettant en avant un prétendu déficit national de leaders à même de rivaliser avec l’actuel locataire du palais présidentiel. «Bouteflika est la dernière statue du commandeur à la mesure d’un pays comme l’Algérie», n’avait-il pas été le slogan de la campagne virtuelle de 2014 ? Celle qui fut à l’origine d’une atmosphère quasi-surréaliste, d’où un candidat absent fut quand même plébiscité par ses adversaires politiques ! Une allégeance incompréhensible pour le commun des électeurs. Et c’est peut-être ce à quoi travaille à présent Ould-Abbès après avoir remisé au placard son arsenal de sniper antipartis et décidé de frapper aux portes de tous les appareils politiques afin de leur faire «l’offre patriotique de l’année» : celle qui consiste, selon lui, à défendre une certaine idée de la continuité d’un régime. Tel est, par conséquent, le paradoxe fondamental de ce républicanisme honteux qui, tout en reconnaissant qu’il y a une confiscation insoutenable des libertés politiques, se fait tout de même violence en acceptant de participer à la comédie des présidentielles. Autant dire que cette «collaboration», prise dans le sens de la sujétion, fut à l’origine de la clochardisation du pluralisme dont seuls se gaussent encore ceux qui en tirent quelques avantages. Désormais, l’opération d’embrigadement engagée par le FLN devra recourir à certains subterfuges parmi lesquels le recours mensonger au slogan de «un vote pour la continuité pacifique», laissant ainsi accroire que le vocable «changement» est par définition synonyme de «violence et instabilité». C’est probablement de cette manière que s’écrira le rendez-vous de l’an prochain. A cette date, l’Algérie sera alors prête pour se doter d’une prétendue assurance sur la stabilité quand nul ne peut ignorer qu’avec cette échéance, s’ouvrira  l’ère de toutes les incertitudes.
B. H.

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