Environ 750 000 déplacés internes syriens sont rentrés chez eux au cours des six premiers mois de l'année, soit presque autant que sur l'ensemble de l'année 2017, a annoncé l'ONU hier.
Les retours qui ont été enregistrés depuis janvier se sont surtout produits dans des zones reprises par les forces gouvernementales aux groupes armés, comme à Alep, Homs et dans la région rurale de Damas, a expliqué le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) dans un communiqué.
Anticipant cet afflux à mesure que la dynamique du conflit syrien évoluait, le HCR a, a-t-il souligné dans un communiqué, «accru ses capacités en Syrie» dès 2017, année au cours de laquelle quelque 760 000 déplacés internes étaient rentrés chez eux. L'accélération des retours de déplacés internes ne doit pas faire oublier que d'autres Syriens, bien plus nombreux, continuent d'abandonner leur domicile, fuyant les violences dans d'autres régions. Rien que pendant les quatre premiers mois de l'année, quelque 920 000 personnes ont ainsi été déplacées à l'intérieur de la Syrie, du jamais vu depuis le début du conflit en 2011, selon le bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU.
«Nous assistons à un déplacement massif à l'intérieur de la Syrie (...) De janvier à avril, il y a eu 920 000 nouveaux déplacés», avait déclaré en juin Panos Moumtzis, coordinateur humanitaire de l'ONU pour la Syrie, au cours d'une conférence de presse à Genève.
M. Moumtzis avait précisé que les nouveaux déplacés avaient été contraints de partir en raison de l'escalade des combats dans l'ancien bastion terroriste de la Ghouta orientale et dans la province d'Idleb (nord-ouest), qui est presque entièrement contrôlée par des islamistes et des groupes rebelles extrémistes.
La guerre, déclenchée en 2011, a fait plus de 350 000 morts et contraint des millions de personnes à l'exode. Au total, 6,2 millions de Syriens ont quitté leur foyer à l'intérieur du pays, et quelque 5,6 millions sont toujours réfugiés dans les pays voisins, selon des chiffres de l'ONU.
