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Rubrique Monde

Algérophobie

Depuis quelques années déjà, notre voisin de l’Ouest s’adonne à son sport national favori : casser du sucre sur le dos de son voisin de l’Est. Vent d’est, vent d’ouest qui charrient, chaque jour que Dieu fait, des nouvelles pas trop reluisantes et qui couvrent de tous les maux nos dirigeants et les généraux coupables de ne pas se laisser compter, peu importe les mensonges flagrants et les attaques diffamantes. 
Les médias de sa Majesté ne s’offusquent pas de quolibets, d’accusations gratuites, et cela presque depuis toujours. Dans l’indignité. Notre désolation est grande de voir des officiels marocains, quel que soit leur rang, réclamer l’ouverture des frontières fermées en 1994, comme préalable à tout. Si rien n’y fit, les maîtres du Makhzen n’hésitent pas à battre le rappel de leurs amis – lesquels d’ailleurs ne nous portent pas dans leurs cœurs. Passons sur les avantages que leur procurent les  services rendus à sa Majesté. Deux pays si proches mais que sépare un désamour surprenant  dans sa continuité. Ah, l’ennemi classique !  Si l’un fait de l’allégeance et de la soumission une règle, a contrario, l’autre est de tout temps sourcilleux pour tout ce qui touche à sa fierté. Mais afin de dépasser le ridicule de l’impasse, l’on a usé d’artifices. Quoi de mieux que d’unir nos ressources et nos intelligences dans un cadre moins étriqué, à l’heure des grands ensembles. Les nationalistes de la première heure s’étaient réunis à Tanger et se sont quittés avec moult promesses et embrassades émues. Elles devaient être concrétisées dans l’Union du Maghreb arabe (UMA) annoncée en grande pompe. C’est ne pas tenir compte des intérêts contradictoires et des tiraillements qui en feront une coquille vide.  
2008, la conférence d’Alger, à l’initiative du RCD, donnera «La déclaration d’Alger» qui restera lettre morte. Etaient présents 4 partis maghrébins. Mais les calculs du voisin de l’Ouest étaient autres, comme vont l’apprendre avec amertume les nationalistes algériens qui ne comprennent pas les revirements de leurs «frères». L’affaire du Sahara Occidental va ainsi mettre au jour  tous les non-dits. Le principe de la décolonisation est foulé aux pieds. C’est oublier les désirs du Makhzen d’usurper les terres des autres. La guerre des sables restera un épisode douloureux pour tous ceux qui l’ont vécue dans leur chair, et une totale désillusion de la fraternité tant chantée. La Mauritanie n’échappera pas à ces appétits expansionnistes, jusqu’en 1960, date à laquelle sa souveraineté sera reconnue par l’organisation onusienne. Et l’Algérie. 
Hassan II qui n’en était pas à sa première forfaiture poignardera l’UMA dans le dos et ordonne avec cynisme, la pseudo-marche verte. Son rejeton poursuivra son œuvre jusqu’à franchir le Rubicon avec la reconnaissance de l’État d’Israël. Nos officiels vont-ils enfin comprendre que ce Maroc-là n’a jamais inscrit dans son agenda la grandeur et l’unité de cet ensemble maghrébin rêvé ? Qu’il est plutôt prompte à se tourner vers l’Europe, l’Occident, et être le réceptacle de leurs fantasmes et dont le moindre est d’être pour toujours les maîtres du jeu ? 
B. T.
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