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RASD : BRAHIM GHALI À L’OUVERTURE DU 15e CONGRÈS DU FRONT POLISARIO : «C’est une guerre de libération que nous menons»

De notre envoyé spécial dans les territoires
sahraouis libérés : Tarek Hafid
Les travaux du 15e congrès du Front Polisario ont débuté, jeudi, à Tifariti, dans les territoires sahraouis libérés. Brahim Ghali, qui a achevé son premier mandat de secrétaire général et de président de la République sahraouie, a insisté sur la nécessité de «rester dans une stratégie de victoire». Ces assises se tiennent dans un contexte de fortes tensions, exercées par le Maroc et l’Espagne qui ont ressorti l’épouvantail de la menace terroriste pour tenter de faire perturber la tenue de ces assises.
Tifariti, siège de la deuxième Région militaire de l’Armée populaire de libération sahraouie, accueille, une nouvelle fois, un congrès du Front Polisario. Les 2400 congressistes et les centaines d’invités ont fait un long périple pour rejoindre cette localité située à l’est des territoires sahraouis libérés. Les travaux ont débuté jeudi, par la lecture du rapport de la commission de préparation de ces assises puis par l’installation des membres du bureau. Avant de remettre son mandat, Brahim Ghali, le secrétaire général sortant élu à la suite du décès du Président Mohamed Abdelaziz, a présenté son rapport moral.
Pour Brahim Ghali, les mutations que connaît la scène internationale «sont autant de facteurs qui présagent des transformations qui ne sont pas encore claires». Parmi ces grands changements, il a notamment cité « le rôle croissant de la Russie et de la Chine, les économies émergentes et les nouvelles tendances aux Etats- Unis et en Grande-Bretagne, le phénomène populiste dans certains pays européens, le flux de migrants et de réfugiés et l'augmentation de leur nombre dans le monde, ainsi que les manifestations et les troubles généralisés dans de nombreuses parties du monde». «Il ne fait aucun doute que tout cela aura un impact sur l'ordre du jour du Conseil de sécurité des Nations-Unies et de l'Assemblée générale des Nations- Unies. Les efforts pour régler le conflit entre le Maroc et le Sahara Occidental connaissent un état de blocage, du fait de l'obstruction de la solution politique par le royaume du Maroc. L'incapacité du Conseil de sécurité des Nations-Unies et des Nations-Unies à faire appliquer leurs décisions claires de décoloniser le Sahara Occidental est principalement due à la volonté et aux positions de pays influents, qui n'ont malheureusement pas encore supprimé leur doctrine coloniale. Ces conditions et données nous obligent à prendre en compte un certain nombre de considérations lors de la formulation des grandes lignes de nos travaux futurs, notamment : l'élément crucial et pivot reste notre propre force dans ses diverses dimensions, humaine, morale, et le degré de notre préparation à plus de constance et à relever des défis. Nous devons rester dans une stratégie de victoire et de réalisation des objectifs de notre peuple, complets et non diminués, en liberté et en indépendance, peu importe la durée et quels que soient les sacrifices, d'autant plus que nous possédons les éléments de pouvoir les plus importants, représentés dans la légitimité, le roc sur lequel seront détruites toutes les tentatives et les complots de l'ennemi et de ses alliés», a indiqué Brahim Ghali. Le secrétaire général sortant a insisté sur le fait que son pays «mène une guerre de libération nationale», laissant entendre que la possibilité d’un retour à la lutte armée reste une option sérieuse. «Nous devons nous rappeler que nous menons une guerre de libération nationale qui ne s'achèvera qu'avec la libération de notre patrie. La guerre, au sens large, est la capacité de posséder et d'utiliser tous les moyens légaux disponibles pour obliger l'ennemi à accepter et à respecter notre volonté. La guerre est la possession des capacités d'être un parti majeur, influent et respecté dans l'équation, et d'être une force créatrice. C’est aussi une diplomatie active sous ses diverses formes et des médias modernes», a-t-il dit.
Rumeurs…
La tenue d’un congrès du Front Polisario est un moment politique important pour les Sahraouis, ainsi que pour les pays et les nombreuses associations et organisation internationales qui soutiennent le droit à  l’autodétermination de ce peuple. C’est surtout un événement particulièrement gênant pour le Maroc. Ce dernier, agissant à travers l’Espagne, a tenté de gêner sa tenue en ressortant le spectre de la menace terroriste. Le 28 novembre, le ministère des Affaires étrangères espagnol rendait publique une notice d’alerte appelant ses ressortissants à éviter de se déplacer dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. «L’instabilité croissante dans le nord du Mali et l’augmentation consécutive de l’activité des groupes terroristes dans la région peuvent affecter la sécurité dans la région où se trouvent les camps de réfugiés de Tindouf», précisait cette alerte. Margarita Robles, la ministre espagnole de la Défense, a même insisté sur la fiabilité de cette information : «C’est une menace prouvée par les services de renseignement étrangers opérant dans la région. Le risque est imminent et, de plus, sur les citoyens espagnols.»
Le 2 décembre, c’est au tour du journal en ligne TSA de publier une information faisant état d’une «missive adressée par le gouvernement algérien à la Mission des Nations-Unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental (Minurso) » dans laquelle il est question «d’informations relatives à la préparation d’enlèvements d’étrangers des camps de réfugiés et des zones situées à l’est du mur de sable et à la mise en place d’un plan pénal ciblant les intérêts espagnols dans les camps». Une information démentie le jour même par le ministère algérien des Affaires étrangères. Ces annonces alarmistes n’ont pas empêché une délégation de 350 Espagnols, membres de différentes associations, de se rendre, quelques jours plus tard, dans les camps de réfugiés sahraouis. Et elles n’ont eu aucun effet sur les centaines d’invités étrangers qui ont tenu à assister à ce 15e congrès de la RASD. A l’image de Julio Palacios Sambrano et de son épouse Nurielis qui sont venus du Panama jusqu’aux territoires libérés sahraouis en compagnie de Juan, leur petit garçon d’à peine 20 mois…
T. H.
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