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Rubrique Monde

Tunisie-parlement Examen du projet de la loi de finances sous haute tension

Tunis, Mohamed Kattou
Enfin, l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) tunisienne a pu ouvrir les débats, en plénière, sur le projet du budget de l'État pour l'année 2020. Pourquoi «enfin» ? 
La réponse est que la tenue de la séance de ce dimanche était incertaine du fait que la salle était choisie par certains députés du parti destourien libre (PDL) de Abir Moussi pour y observer un sit-in, au grand dam de leurs collègues. Suite à une altercation entre deux députées appartenant, l'une au parti islamiste Ennahdha  (majoritaire) et l'autre au PDL (17 sièges), lors de l'examen du budget complémentaire de l'année 2019, Abir Moussi et son groupe ont décidé d'occuper les lieux si le parti islamiste ne présente pas ses excuses. Ainsi, ces députés dépités ont pris en otage tout un peuple qui voit l'Assemblée qu'il avait élue, il y a deux mois, incapable de servir ses intérêts comme il le souhaite. Finalement, avec moult tractations après trois jours d'occupation des lieux, le sit-in n'a pas été levé tout en permettant aux députés de se réunir. Mais pour combien de temps ? s'interrogent les observateurs. Car la guerre déclarée entre les deux partis ne sera pas éteinte sachant que l'ennemi juré de Abir Moussi (héritière de l'ancien Président, feu Ben Ali) a pour nom Rached Ghannouchi parvenu au perchoir de l'ARP, il y a trois semaines. L'on se demande, d'ailleurs, où pourra aller ce Parlement avec une dame  (Abir Moussi) qui ne reconnaît pas la qualité de «président» à son collègue, mais néanmoins, ennemi. Au début de la séance, les députés ont procédé à la constitution d'une commission chargée d'enquêter sur les circonstances du grave accident de la route survenu, il y a plus d'une semaine et qui a fait 29 morts et une vingtaine de blessés. Après quoi, l'Assemblée a entamé l'examen du projet du budget de l'année 2020 qui avait fait l'objet de nombreux amendements apportés par la commission  ad hoc constituée à la hâte, faute de temps. Car, selon la Constitution, l'examen du budget doit être achevé au plus tard le 10 décembre. C'est, d'ailleurs, l'un des inconvénients générés par la date des législatives  (novembre).
M. K.

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