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Rubrique Monde

Égypte-Israël Il y a 40 ans, les accords de Camp David

Il y a 40 ans, jour pour jour, le 17 septembre 1978, l'Égyptien Anouar al-Sadate et l'Israélien Menahem Begin concluaient sous l'égide des Etats-Unis les accords de Camp David qui préfiguraient la signature six mois plus tard du premier traité de paix entre Israël et un pays arabe. 

En octobre 1973, l'Égypte et la Syrie attaquent par surprise Israël dans le Sinaï et sur le plateau du Golan, avec pour objectif de l'obliger à restituer les territoires conquis lors de la guerre de juin 1967. 
Le conflit s'achève honorablement pour l'Égypte, qui réussit une percée contre l'armée israélienne déployée le long du canal de Suez, avant qu'Israël ne reprenne le dessus. 
En décembre, une conférence de paix à Genève, présidée par les Etats-Unis et l'URSS, réunit pour la première fois Israéliens et Arabes, sans les Syriens et les Palestiniens, pour une négociation directe. 

Sadate à Jérusalem
Le 9 novembre 1977, le président égyptien, Anouar al-Sadate, annonce, suscitant l'incrédulité générale, son intention de se rendre en Israël. «Je suis prêt à me rendre chez eux à la Knesset (le Parlement, ndlr) pour discuter (...). Je suis prêt à me rendre au bout du monde si cela peut éviter qu'un de mes soldats ou officiers ne soit blessé», déclare-t-il. 
Six jours plus tard, le Premier ministre israélien Menahem Begin l'invite officiellement. Le 19 novembre, Sadate arrive à Jérusalem pour une visite de deux jours, serrant la main à ses ennemis jurés. Il s'entretient avec le chef du gouvernement et propose devant la Knesset une paix «juste et durable» dans toute la région. 
La visite est historique, car jusqu'ici tous les contacts égypto-israéliens étaient secrets. 
Mais il faudra dix mois d'échanges diplomatiques ardus avant que les pourparlers ne prennent corps. 

Un accord à l'arraché 
En août 1978, le président américain Jimmy Carter invite Sadate et Begin à des pourparlers afin de «chercher un cadre pour la paix au Proche-Orient». 
Le sommet commence le 5 septembre à Camp David, résidence de week-end des présidents américains, une vingtaine de chalets noyés dans la forêt à une centaine de kilomètres de Washington. Les trois dirigeants sont entourés de leurs principaux conseillers diplomatiques et militaires. Pendant les 13 jours du sommet, Camp David est complètement isolé du reste du monde. Pas moins de 23 versions des accords envisagés sont discutées, sans compter les innombrables révisions. Les séances de travail se poursuivent jour et nuit. Le sommet frôle la rupture. Mais tout se joue au cours des dernières heures à l'issue d'une navette incessante de Carter entre Sadate et Begin. 
Le 17 septembre, l'accolade chaleureuse entre les deux ennemis après la signature des documents de paix stupéfie le monde. 

Premier traité
Les deux documents signés sont intitulés «Cadre pour la paix au Proche-Orient» et «Cadre pour la conclusion d'un traité de paix entre l'Égypte et Israël». Le préambule souligne que «la base convenue pour un règlement pacifique du conflit entre Israël et ses voisins est la résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations unies, dans toutes ses parties». 
Aux deux documents sont jointes des lettres de «clarification» échangées lors du sommet.
Celles-ci confirment un désaccord total entre l'Égypte et Israël sur Jérusalem, et des divergences sur l'avenir de la Cisjordanie et de Ghaza.  L'accord soulève les foudres des Arabes qui estiment que l'Égypte, porte-flambeau du panarabisme sous Nasser, déséquilibre les forces au Proche-Orient, et reprochent à l'accord d'ignorer l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). 
En novembre, le président égyptien et le Premier ministre israélien se voient attribuer le Nobel de la paix pour avoir «rompu la glace qui séparait leurs deux peuples».  
Le 26 mars 1979, ils signent à Washington le premier traité de paix entre Israël et un pays arabe, aux termes duquel l'Égypte récupérera la péninsule du Sinaï en 1982. 
Le traité est dénoncé comme une «paix séparée» et une forme de trahison, en particulier vis-à-vis des Palestiniens, par les pays arabes, qui rompent leurs relations avec l'Égypte. 

Le Caire se retrouve suspendu de la Ligue arabe. 
Très critiqué dans son propre pays, Sadate est assassiné en octobre 1981 par des islamistes. 
La politique de modération de son successeur Hosni Moubarak, qui rappelle l'ambassadeur égyptien de Tel-Aviv après l'invasion du Liban en 1982, et son manque d'empressement envers Israël tempère la colère arabe. 
En 1994, la Jordanie devient le deuxième pays arabe à normaliser ses relations avec Israël. 

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