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Crise libyenne La communauté internationale face à ses «responsabilités»

La crise politico-militaire en Libye aggravée par l'offensive lancée par les troupes de Khalifa Haftar depuis le 4 avril en cours contre la capitale Tripoli continue de susciter l'inquiétude aux plans interne et externe, insistant sur la responsabilité notamment de la communauté internationale à imposer le respect de la légitimité politique dans le pays. 
Après une vague de condamnation de ce qui est appelé «un coup d'état contre la légitimité», plusieurs dirigeants africains ont demandé mardi «l'arrêt immédiat et inconditionnel» des combats en Libye, à l'issue d'un sommet au Caire sous la houlette du chef de l'Etat égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, président en exercice de l'Union africaine (UA). L'Égypte a organisé mardi au Caire deux sommets africains sur les crises actuelles au Soudan et en Libye. Sur la Libye, le but de la rencontre était de trouver «les moyens d'endiguer la crise et de relancer le processus politique» alors que des combats violents opposent depuis le 4 avril les forces du Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, aux troupes de Khalifa Haftar aux portes de Tripoli, poussées à se replier loin de la capitale. 
Les représentants de l'organisation panafricaine ont notamment insisté sur le «rôle fondamental et crucial de l'UA et de ses Etats membres dans la gestion de la crise actuelle en Libye», invitant l'émissaire de l'ONU, Ghassan Salamé, à «une coopération totale et en toute transparence». Ils ont également appelé la communauté internationale à «prendre ses responsabilités» dans la lutte contre le «trafic d'armes» et l'incursion de «terroristes», tout en évitant les «ingérences extérieures». D'autre part, le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d'union nationale libyen (GNA), Fayez al-Sarraj, s'est dit, quant à lui, surpris que la France soutienne le général à la retraite Khalifa Haftar, auteur d'attaque contre Tripoli. Le ministre de l'Intérieur libyen, Fathi Bachagha, avait déjà publiquement accusé les autorités françaises de soutenir Haftar, des propos désormais relayés par le Premier ministre lui-même. Fayez al-Sarraj a, dans le même contexte, relativisé le soutien apporté par le président américain Donald Trump à Haftar. Toutefois, la France a réfuté les accusations «complètement infondées» de Tripoli et réaffirmé son soutien au «gouvernement légitime du Premier ministre Fayez al-Sarraj et à la médiation de l'ONU pour une solution politique inclusive en Libye», après l'offensive armée ayant fait au moins 264 morts parmi dont des civils et 1 266 blessées, selon un dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 
En outre, depuis le début de ces combats, 35 000 civils ont fui les combats, d'après l'adjointe à l'émissaire de l'ONU en Libye, Maria do Valle Ribeiro. La coordinatrice humanitaire des Nations Unies en Libye, Maria Ribeiro, a déclaré mardi que l’organisation onusienne se préparait à l’accroissement des capacités de réaction dans le pays pour apporter assistance et protection aux civils libyens. 
L’ONU a lancé un appel de fonds de 10,2 millions de dollars pour apporter une aide d’urgence dans le contexte des affrontements en cours. Le Fonds central d'intervention d'urgence des Nations Unies (CERF) a octroyé 2 millions de dollars. 
En parallèle, les Nations Unies ont mis en place un système de réponse rapide pour fournir une assistance aux personnes dans le besoin, notamment celles qui sont déplacées. De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est en train de recruter des équipes médicales d'urgence spécialisées supplémentaires qui devraient être déployées dans les hôpitaux de la région de la capitale libyenne. Les médecins spécialistes de l'OMS qui ont déjà été déployés en première ligne il y a huit jours continuent d'aider les hôpitaux à effectuer des chirurgies complexes et mineures. 
L’ONU s’inquiète du sort des civils qui se trouvent coincés entre les affrontements mais aussi des migrants et réfugiés retenus dans des centres de détention près des zones de combat. La Libye compte actuellement environ 60 000 réfugiés, dont environ 6 000 en détention. Plus de 3 600 réfugiés et migrants seraient piégés dans des centres de détention exposés aux affrontements, ou dans des endroits où des combats pourraient être imminents, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). 
Mardi, plusieurs migrants ont été blessés dans une attaque visant un centre de détention à Gasr Ben Ghachir, au sud de la capitale libyenne Tripoli, ont annoncé plusieurs agences de l'ONU. Ce centre de détention de migrants, situé à une trentaine de kilomètres de la capitale, se trouve dans une zone contrôlée par les forces du maréchal Khalifa Haftar. Le bureau libyen de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a condamné sur Twitter des faits «inacceptables et inquiétants au centre de détention de Gasr Ben Ghachir, où des migrants sans défense auraient été la cible de tirs aveugles». «Plusieurs d'entre eux ont été sérieusement blessés», affirme l'OIM. 
Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s'est également dit «très préoccupé par la situation à Gasr Ben Ghachir où des réfugiés ont été blessés», sur son compte Twitter, évoquant une «situation tendue», sans plus de détails.

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