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Rubrique Monde

Lutte contre le coronavirus La Tunisie passe au stade 3

De Tunis, Mohamed Kettou
Corona par-ci, corona par-là. Le virus constitue le plat quotidien des Tunisiens et leur principale préoccupation. Malgré des moyens jugés réduits, de l'aveu même du ministre de la Santé, les autorités s'affairent à bloquer la propagation du virus qui a touché, vendredi, trois personnes pour que le nombre des cas prouvés grimpe à 16.

Cela justifie la décision du gouvernement de passer, par anticipation, au stade 3 du plan de la lutte contre la propagation du virus. 
Ainsi, de nouvelles mesures ont été prises. Il s'agit de l'auto-isolement qui devient obligatoire pour tout visiteur entrant par tous les points frontaliers, et tout contrevenant s'exposera à l'application de la loi qui prévoit une amende de 120 dinars et six mois de prison. 
En outre, toutes les frontières maritimes seront fermées alors que les liaisons aériennes ont été réduites au minimum. Même avec la France, il n'y aura plus qu'un seul vol par jour. Entre l'Égypte, l'Espagne, l'Allemagne et l'Angleterre d'un côté et la Tunisie de l'autre, il n'y aura plus qu'un seul vol hebdomadaire. 
Le chef du gouvernement, Lyes Fakhfakh, a annoncé, également, l'extension de la fermeture des écoles, lycées et universités aux établissements scolaires étrangers. Les nouvelles mesures concernent la suspension des prières collectives y compris celle du vendredi, la fermeture à 16 heures des cafés et autres lieux de loisirs, et l'annulation ou l'ajournement de toutes les manifestations culturelles et artistiques. 
Seul le sport a échappé à ces mesures. On continue à jouer mais à huis clos. En annonçant ces mesures, vendredi soir, le chef du gouvernement a utilisé un langage apaisant pour calmer l'inquiétude des citoyens. 
D'autant plus que le virus ne cesse de se propager comme l'indique l'accroissement, ces trois derniers jours, du nombre des personnes contaminées. 
Au départ, on parlait de cas « importés » alors qu'aujourd'hui, le ministère de la Santé affirme que sur les 16 cas prouvés, huit sont locaux. 
Cependant, dans son intervention, Lyes Fakhfakh a occulté toutes les questions ayant trait au programme du ministère de la Santé et des moyens matériels et humains mis à sa disposition pour poursuivre la lutte contre le virus. 
Pourtant, ce département semble en manque de moyens pour concrétiser le plan concocté. N'a-t-il pas demandé que le budget consacré aux festivals de l'été prochain soit transféré au ministère de la Santé ? Une telle proposition n'est pas passée inaperçue et ne fait qu'approfondir l'inquiétude des citoyens. 
Sur un autre plan, celui du comportement du citoyen lambda, la ruée vers les magasins d'approvisionnement est de plus en plus tangible. 
Sitôt achalandés, les rayons sont vidés et la pénurie de certains produits de base se fait, déjà, sentir. De quoi sera fait demain? Nul ne saura répondre tant que l'épidémie est là. 
M. K.

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