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Bachar al-Assad : «Le plan de partition de la Syrie n’est pas nouveau»

Le Président syrien, Bachar al-Assad, a affirmé hier que la tenue d'élections locales en Syrie à la date prévue prouvait «la force du peuple et de l'Etat», soulignant que «le plan de partition ciblant la Syrie n'était pas nouveau, mais concernait la plupart des pays de la région», ont rapporté des médias locaux.
S'exprimant lors d'une rencontre nationale avec les nouveaux élus des conseils locaux des provinces syriennes, le Président al-Assad a déclaré que «la tenue des élections locales dans les délais impartis ont prouvé l'échec du pari ennemi de transformer la Syrie en un Etat défaillant et a démontré la force du peuple syrien», a indiqué l'agence Sana.
«La contribution des citoyens à la prise de décision et la proposition de solutions avec les institutions de l'Etat, ainsi que le dialogue entre les différentes parties, ont favorisé l'harmonie et l'union au sein de la société. Les faits sur le terrain ont démontré la volonté de résistance de notre peuple qui est restée ferme», a ajouté M. al-Assad.
En septembre dernier, les Syriens avaient élu leurs représentants aux conseils locaux, municipaux et provinciaux avec plus de 40 000 candidats en lice pour 18 478 sièges. Dans ce contexte, le Président al-Assad a estimé que la promulgation de la loi n°107 constituait «une étape importante dans l'amélioration de l'efficacité des administrations locales», soutenant que «l'amélioration de la situation sur le terrain a été une chance pour un engager un changement qualitatif dans le travail de l'administration locale». Il a, en outre, ajouté que les institutions locales sont maintenant capables de s'acquitter de leurs tâches sans compter sur l'intervention de l'autorité centrale, soulignant que le lancement de projets de développement au niveau local sera intégré aux projets stratégiques de l'Etat.
Dénonçant «la politique de certains pays vis-à-vis de la Syrie (...) pour affaiblir l'autorité de l'Etat», Bachar al-Assad a affirmé que le «plan de partition de la Syrie» n'était pas «nouveau» et qu'il ne s'arrêtait pas aux frontières de l'Etat syrien.
«Le plan de domination du monde dirigé par les Etats-Unis n'avait pas changé», a-t-il fait savoir, avant d'ajouter : «La résistance du peuple syrien s'est fermement développée démontrant que la patrie n'est pas une marchandise, mais demeure sacrée et qu'elle possède de véritables propriétaires et non pas des voleurs.» S'adressant à ses concitoyens, le Président al-Assad a ajouté que «le seul moyen de remédier à l'erreur consiste à rejoindre la réconciliation et à remettre les armes à l'Etat».
«Grâce à nos forces armées et au soutien des forces alliées, amis et frères, nous avons réussi à vaincre le terrorisme et il n'a pas été possible de protéger la patrie sans la volonté populaire à travers différentes composantes et segments. (...) Le peuple syrien est ancien et enraciné dans l'histoire. Il a réussi à résister au terrorisme», a souligné M. al-Assad lors de son discours.
Appelant tous les Syriens ayant quitté le pays à cause du conflit à y retourner pour contribuer au processus de reconstruction, le Président syrien a dénoncé à l'occasion les déclarations européennes s'opposant au retour des réfugiés syriens, qualifiant les arguments présentés par certains dirigeants de «ridicules».
«Les pays qui soutiennent le terrorisme et certaines organisations exploitent le dossier des réfugiés pour dissimuler leur corruption, car le retour de personnes déplacées les privera d'avantages matériels», a soutenu encore Bachar al-Assad, insistant sur le fait que «la Syrie a besoin de toute sa population, car les défis à venir sont considérables».
Par ailleurs, les Kurdes syriens devraient discuter avec Damas, a estimé hier un haut responsable russe, alors que le prochain retrait américain de Syrie fait craindre pour le sort de leurs alliés kurdes, menacés par Ankara.
«S'il n'y a plus de troupes étrangères dans le nord-est de la Syrie, je pense que la meilleure solution serait de débuter un dialogue entre les Kurdes et Damas», a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Verchinine lors de la conférence sur la sécurité de Munich. «Les Kurdes font partie de la population de Syrie. Bien sûr, nous connaissons les problèmes entre Damas et les Kurdes mais je crois qu'il existe une solution à travers le dialogue», a-t-il insisté.
Washington, qui prévoit de retirer ses 2 000 soldats de Syrie dans les prochaines semaines, a demandé à ses alliés de constituer une «force d'observateurs» dans le nord-est du pays pour garantir la sécurité des Kurdes, qui ont mené les combats au sol contre le groupe Daesh, sous la direction de la coalition américaine.
Mais cette proposition a été rejetée vendredi à Munich par les partenaires des Etats-Unis au sein de la coalition, dont la France et l'Allemagne, laissant en suspens l'avenir des zones contrôlées au nord par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) que la Turquie veut neutraliser.
«Notre principale préoccupation, avant comme après le retrait américain, est la sécurité de notre frontière», a répété hier à Munich le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, réaffirmant que «les YPG sont un groupe terroriste».
«Nous voulons répondre aux inquiétudes de notre allié turc, mais nous sommes très soucieux d'éviter que les Forces démocratiques syriennes (FDS, alliance locale à dominante kurde qui combat Daesh) aux côtés desquelles nous avons mené le combat ne soient pas maltraitées» après le départ américain, a commenté l'envoyé spécial américain pour la Syrie, James Jeffrey.
Il a promis que le retrait se ferait par étape et que Washington conserverait des «capacités» dans la région.
Hier, la ministre française des Armées Florence Parly a martelé dans la presse que les Kurdes syriens ne devaient pas devenir de nouvelles «victimes» du conflit.

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