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Conférence de Palerme sur la Libye L’échec programmé de Rome

Il en faudra sans doute plus pour sortir la Libye de son chaos. La conférence de Palerme a mis en exergue les problèmes de fond qui entravent l’avancée vers la paix mais aussi la méfiance des Libyens envers l’Occident perçu comme l’élément principal ayant plongé leur pays dans l’incertitude.

Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Comme à son habitude, Alger s’est engagée avec toute sa volonté habituelle dans l’initiative italienne. De retour de Paris où il assistait à la célébration du centenaire de l’Armistice, il s’est envolé vers la Sicile pour prendre part à la conférence sur la Libye. Il était accompagné par le ministre des Affaires étrangères.  
Cette rencontre a révélé toute l’importance de la présence des deux responsables algériens, mais aussi celle des responsables des pays voisins, Tunisie et Égypte, puisque c’est avec ces derniers que le général Haftar a décidé de s’entretenir. 
Après avoir laissé planer le doute sur sa participation, l’homme que l’on présente comme l’élément clé de la crise libyenne est finalement arrivé lundi soir à Palerme. 
Son service de presse a toutefois tenu à faire savoir que le général n’avait nullement l’intention de prendre part à la réunion et qu’il avait effectué le déplacement uniquement dans le but de s’entretenir avec les représentants des pays régionaux. Son refus de prendre part à la conférence avait été justifié par la présence de factions islamistes contre lesquelles il se trouve en guerre.
Le 10 novembre dernier, des sources autorisées avaient déjà rendu public ce refus, mais les Italiens semblent avoir entrepris toutes les démarches possibles pour obtenir son déplacement à Palerme. Plusieurs médias internationaux ont évoqué l’envoi d’un émissaire chargé de cette mission bien délicate, mais les Italiens ont vite fait de démentir cette information. 
L’absence de Haftar est considérée comme un coup dur pour le président du Conseil des ministres italien qui n’a eu pour toute victoire qu’une photo le montrant serrer la main au général à son arrivée à l’aéroport. 
Pour les initiés, cette situation a confirmé la «mauvaise préparation de cette conférence et établi qu’aucun plan de règlement basé sur des intérêts personnels ne pouvait conduire à une issue». L’Italie, faut-il le rappeler, a mis en exergue la nécessité d’avancer dans le règlement de la crise libyenne afin de permettre «aussi» à la rive nord de la Méditerranée de mettre fin au problème de la migration clandestine. Fondamentalement opposée à l’approche française dans la gestion du phénomène de la migration, Rome a tenu, coûte que coûte, à organiser la conférence de Palerme, court-circuitant ainsi l’initiative d’Emmanuel Macron qui tenait à une présidentielle libyenne avant fin 2018, mais elle s’est, à son tour, heurtée à la réalité libyenne. 
A Palerme, les principales discussions entre protagonistes libyens se sont tenues en marge de la conférence. Même les entretiens sur la situation économique n’ont pu être menés sereinement. 
Un député de Tobrouk, la zone Est tenue en main par Haftar, a quitté la table ronde pour signifier sa désapprobation avec la manière dont est perçue la crise libyenne. S’exprimant à un journaliste de l’agence de presse italienne Nova, il a déclaré : «En tant que délégation du Parlement, nous nous sommes sentis comme étant de simples spectateurs.» 
Une manière supplémentaire de faire savoir à la communauté internationale que les Libyens considèrent certains pays européens comme étant à l’origine du chaos dans lequel a été plongé leur pays. 
Plus grave encore, la Turquie s’est dit «profondément déçue d'avoir été tenue à l'écart d'une réunion»  qui s’est tenue en marge de la conférence sur la Libye et à laquelle était présent le président du Conseil des ministres italien. «Toute réunion qui exclut la Turquie ne peut être que contre-productive pour la solution du problème», a fait savoir le représentant turque en Sicile. Très influent dans le dossier libyen, ce retrait confirme l’échec programmé de l’initiative italienne.
Pour tenter de sauver la face, la conférence de Palerme a préféré se concentrer sur Faiez Esseraj, président du Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale  et recentrer ses activités autour du plan de règlement proposé par les Nations-Unies. Ghassan Salamé, envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, est ainsi sorti grand vainqueur de la conférence de Palerme. 
L’institution onusienne qui s’était déjà élevée contre toutes les initiatives parallèles projette, quant à elle, d’organiser une conférence internationale visant à unifier les factions rivales libyennes, seule préalable à la relance d’un véritable processus politique pouvant aboutir à des résultats.  
Dans cette démarche, l’ONU compte énormément sur l’Algérie. Grand connaisseur de la sociologie libyenne, le pays bénéficie de liens historiques et de contacts privilégiés tant avec les protagonistes qu’avec les notables…
A. C.

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