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Tunisiens enlevés en Libye Les ravisseurs réclament la libération d'un trafiquant de drogue libyen

Les ravisseurs de 14 Tunisiens enlevés dans l'ouest de la Libye ont réclamé hier la libération d'un Libyen condamné à une lourde peine de prison en Tunisie pour trafic de drogue, selon une vidéo publiée sur les réseaux sociaux et une source proche du dossier.
Dans une vidéo de moins de deux minutes, les 14 otages tunisiens assis sur des matelas déclinent l'un après l'autre leur identité et leur ville d'origine.
Le dernier à prendre la parole relaie un message des ravisseurs, réclamant aux autorités tunisiennes la libération d'un Libyen, Kamal al-Lafi al-Hijouji, détenu à Médenine (sud de la Tunisie). Il assure que les 13 autres otages et lui seront libérés une fois ce Libyen relâché, ajoutant que tous sont en bonne santé. La vidéo a été authentifiée auprès de l'AFP par une source tunisienne proche du dossier.
Kamal al-Lafi al-Hijouji a été condamné ce mois à 20 ans de prison pour trafic de drogue par un tribunal tunisien, selon cette même source. Les 14 otages tunisiens ont été enlevés à Zawiya, à une cinquantaine de km à l'ouest de la capitale Tripoli, alors qu'ils se rendaient en bus à la raffinerie dans laquelle ils travaillent. Selon une source de sécurité de Zawiya, un groupe armé leur a bloqué la route avant de les conduire vers une «destination inconnue».
Le chauffeur libyen du bus a été libéré, d'après la même source. Les otages «sont toujours retenus à Zawiya, ils sont en bonne santé (et) pas maltraités», a de son côté commenté hier Limam Bouraoui, responsable de la communication au ministère tunisien des Affaires étrangères. «Les négociations continuent», a-t-il ajouté. Le ministère libyen de l'Intérieur a indiqué samedi avoir créé une «cellule de crise» à Zawiya pour «garantir la sécurité des (Tunisiens) enlevés et leur libération sans conditions». Si ce type d'incident est récurrent, il s'agit de la plus importante prise d'otages depuis l'enlèvement, le 12 juin 2015, de dix agents consulaires tunisiens par une milice armée qui voulait arracher la libération d'un de ses chefs détenu en Tunisie dans le cadre d'une enquête pour «terrorisme». Les Tunisiens avaient été libérés au bout de quelques jours et le chef en question avait été expulsé vers Tripoli. Peuplée de 200 000 habitants, la ville de Zawiya est contrôlée par des groupes armés locaux, dont certains sont actifs dans des trafics comme l'immigration clandestine et la contrebande de carburant. Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, de nombreuses milices et deux autorités se disputent le pouvoir en Libye. Le consul tunisien à Tripoli est en contact à la fois avec le Gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale et avec les dignitaires de Zawiya, selon une source diplomatique tunisienne.
Les enlèvements sont monnaie courante en Libye : des migrants, travailleurs étrangers mais aussi des Libyens sont régulièrement enlevés et détenus par des groupes armés exigeant des rançons.

 

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