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Rubrique Monde

Migrants, harragas, notre mauvaise conscience

De ce côté-ci de la Méditerranée, en face, il y a l’Europe, splendide vitrine de prospérité, terre de tous les possibles. L’ordre hérité des siècles derniers fait modèle. Qui fascine, fait rêver et fantasmer, à tous les égards. On y va par rage de vivre, se remplir la tête et les yeux. Paris, la ville des lumières est à ce propos l’une des plus belles des destinations. Et voilà qu’aujourd’hui, en plus du visa, tout l’espace  Schengen est pris d’une peur panique devant tous ces basanés qui débarquent en masse chez eux. L’on se barricade derrière des clôtures de fils barbelés sur des centaines de kilomètres équipés de postes de vigie sous les regards tatillons de gardiens armés et belliqueux. 
Bruxelles, une sorte de gouvernement de tous les pays d’Europe, a le dos au mur mais refuse de s’isoler du reste du monde et suivre cette Amérique-là, intraitable avec ces peaux rouges du Mexique. Du plus profond de l’Afrique, souffle un vent de transhumance, il pousse hommes, femmes et enfants à la recherche d’une autre patrie que la leur. Cela est une réalité archi-connue des gouvernants qui sont impuissants à produire une solution d’espoir pour tous. Visiblement, les têtes pensantes, d’ici et d’ailleurs, n’ont plus aucune utopie à vendre. Sous les pieds de ceux qui tirent, depuis toujours, les ficelles, le vieux monde est en train de s’écrouler. Ont-ils la lucidité de s’en rendre compte ? C’est la fuite en avant, et c’est sans état d’âme qu’ils construisent à tout-va des centres de rétention, des prisons clandestines au vu et au su de tous. 
Une autre expérience de laboratoire consiste à jouer des pressions multiformes : corrompre les chefs d’État des pays émetteurs comme au temps où de puissants rois de tribus africaines s’associaient avec les esclavagistes. Autres temps, autres mœurs, la peur a changé de camp, pour paraphraser un politique de chez nous qui n’est plus de ce monde. Tous les mécanismes mis en place pour endiguer ce raz-de-marée humain, qui prend naissance dans de lointaines contrées, se brisent sur la détermination de migrants, harragas qui ne reculent ni devant la mort ni devant les dangers dans leur aventure. Quelques signes, cependant, permettent de ne pas désespérer de la race humaine. Les menaces d’emprisonnement, les fortes amendes ne découragent pas des hommes et des femmes de bonne volonté de braver la loi et d’accueillir, chez eux, des clandestins, des sans- papiers. Mais attention, il y a aussi l’envers du décor. 
Dans une ville de France, un Resto du cœur a refusé la pitance à des harragas affamés, transis de froid. Une exception qui contredit la règle de la solidarité humaine à toute épreuve. Un nouvel ordre dans le désordre international renverse toutes les valeurs en vigueur, les repères qui font encore le monde d’hier. Se dirige-t-on vers un monde métissé au moment où les discriminations raciales sont partout pointées du doigt et décriées ? Paradoxalement, cette tendance réelle ou basée sur l’hypocrisie de la société a un effet boomerang faisant le lit des extrémistes de droite, xénophobes qui ne s’en cachent pas. Nullement, d’ailleurs.
Brahim Taouchichet

P. S. : depuis hier, d'Haïti, du Salvador, du Honduras et du Guatemala, des milliers de sans-papiers sont en route pour rejoindre Mexico.

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