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La classe politique se démarque du soutien au plan d’autonomie marocain Pedro Sanchez met le feu à la maison Espagne

Le président du gouvernement espagnol a provoqué une véritable crise politique au sommet de l’Exécutif et au sein même de sa formation en apportant son soutien au plan d’autonomie que le Maroc tente d’imposer au Sahara Occidental. Le secrétaire général des Nations-Unies, par la voix de son porte-parole, a rappelé que «le conflit du Sahara Occidental doit être résolu dans le cadre du processus politique de l’ONU ».

Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - En se positionnant aux côtés du Maroc, Pedro Sanchez a déclenché un véritable incendie au sein du gouvernement et de la classe politique espagnole. Yolanda Díaz, la vice-présidente du gouvernement, est de nouveau revenue, hier lundi, pour dénoncer le soutien du plan d’autonomie du Sahara Occidental annoncé par le chef de l’exécutif dans une lettre secrète adressée au roi Mohammed VI. Elle accuse Pedro Sanchez d’avoir pris un acte «incohérent» et d’avoir agi «avec une énorme opacité». «Les grands enjeux de fond, dans un gouvernement de coalition, doivent être partagés, surtout face à une décision d'une telle envergure», a insisté Yolanda Díaz qui est également ministre du Travail et présidente du parti Unidas Podemos. D’autres ministres se sont démarqués du soutien au Maroc, notamment le secrétaire d'État à l'Agenda 2030, Enrique Santiago, qui a indiqué que « le gouvernement espagnol ne peut soutenir aucune action contraire aux décisions des Nations-Unies sur le processus de décolonisation du Sahara Occidental».

«Décision illégale»
La crise a également atteint la formation de Pedro Sanchez, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). La section des îles Baléares, une des plus importantes du PSOE, a annoncé « se désolidariser de la position illégale de Sanchez au Sahara Occidental ». «Le gouvernement des (des Baléares) est du côté du peuple sahraoui. Nous sommes clairs et énergiques dans notre soutien au peuple sahraoui, a déclaré le porte-parole de cette section dans une vidéo rendu publique hier. Les condamnations ont également fusé au sein de l’Assemblée. Hier, onze groupes parlementaires ont exigé la convocation en urgence du président du gouvernement. Les partis EH Bildu, ERC, CUP, BNG, PNV, Junts, Pdecat, Mas Pais, Compromis, Nueva Canarias et Coalicion Canaria «demandent à Sanchez une explication suite à sa décision annoncée récemment sur le dossier sahraoui dans laquelle il exprime son soutien à la proposition du Maroc de 2007 concernant ce qu'il appelle «l'autonomie», alors que Madrid affichait, depuis des décennies, une position de neutralité à l'égard du conflit au Sahara Occidental», rapporte l’agence de presse sahraouie SPS.
Double jeu
Le secrétaire général de l’ONU, à travers son porte-parole, Stéphane Dujarric, a adressé une mise au point au président du gouvernement espagnol. «Le conflit du Sahara Occidental doit être résolu dans le cadre du processus politique de l’ONU», a-t-il précisé au micro de l’agence de presse espagnole EFE, tout en exhortant toutes les parties intéressées à «soutenir les efforts de l'envoyé personnel pour le Sahara, Staffan de Mistura, dans le but de reprendre le processus politique» de négociation entre les parties au conflit.
Pour sa part, José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, semble jouer sur deux tableaux puisqu’il n’a pas évoqué «le plan d’autonomie marocain» lors de sa rencontre, hier, avec Staffan de Mistura, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental. «J'ai rencontré l'envoyé personnel du SG pour le Sahara Occidental, Staffan de Mistura. J'ai exprimé le soutien de l'Espagne à sa mission afin de parvenir à une solution mutuellement convenue dans le cadre des Nations-Unies », a écrit le chef de la diplomatie espagnole sur son compte Twitter. Les autorités espagnoles s’engagent ainsi sur la voie de la France qui cultive les contradictions en soutenant «le plan d’autonomie marocain» — qui a été élaboré à Paris en 2007 — tout en soutenant le plan de résolution de l’ONU au Sahara Occidental qui prévoit un référendum d’autodétermination. Une position qu’a rappelée, lundi, la porte-parole du Quai d’Orsay : «La position de la France concernant le Sahara Occidental est constante, en faveur d'une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations-Unies. Dans cette perspective, le plan d'autonomie marocain est une base de discussions sérieuse et crédible.»
T. H.

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