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Éthiopie Premier convoi d'aide internationale dans la capitale du Tigré

Un convoi d'aide internationale est arrivé samedi à Mekele, capitale du Tigré, une première depuis le lancement d'une opération de l'armée éthiopienne il y a plus d'un mois, au moment où l'ONU s'inquiète du sort des réfugiés érythréens dans cette région.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, prix Nobel de la Paix 2019, a lancé cette opération le 4 novembre pour chasser les dirigeants de la région, issus du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), après des mois de tensions, et a annoncé le 28 la prise de Mekele et la fin des combats.
La communauté internationale réclame un accès au Tigré, coupé du monde depuis le début de l'opération, pour y acheminer de l'aide. Avant même le début du conflit, 600 000 habitants, dont 96 000 réfugiés érythréens, étaient totalement dépendants de l'aide alimentaire.
Un convoi de sept camions de la Croix-Rouge est arrivé samedi à Mekele, a indiqué le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
«C'est la première fois depuis que les affrontements ont éclaté dans le Tigré il y a plus d'un mois qu'une aide internationale parvient à Mekele», a relevé le CICR, précisant que le convoi, auquel s'est jointe la Croix-Rouge éthiopienne, avait été organisé en coordination avec les autorités éthiopiennes.
Le convoi transportait des médicaments et du matériel médical pour soigner plus de 400 blessés ainsi que des articles pour le traitement de maladies courantes et chroniques. Ces secours sont destinés à l'hôpital Ayder, principal hôpital de Mekele, au Bureau régional de la Santé et à la pharmacie de la Croix-Rouge éthiopienne dans la ville.
«Après des semaines sans réapprovisionnement, sans eau courante et sans électricité, les médecins et le personnel infirmier ont été contraints de faire des choix impossibles entre les services à maintenir et ceux à supprimer», a indiqué Patrick Youssef, directeur régional du CICR pour l'Afrique. «Ce convoi de secours médicaux permettra de regarnir les stocks, d'aider les patients et de réduire le nombre de décisions difficiles de vie ou de mort», a-t-il souligné.
Le ministère éthiopien de la Santé a lui aussi distribué des médicaments et du matériel médical aux structures de santé de la capitale samedi, selon le CICR.
Près de 50 000 habitants du Tigré ont fui au Soudan voisin et un nombre indéterminé ont été déplacés à l'intérieur de l'Éthiopie.
Le 2 décembre, l'ONU s'était félicitée d'avoir obtenu du gouvernement éthiopien un accès humanitaire sans restriction au Tigré, mais n'a pas encore été en mesure de l'appliquer, Addis Abeba insistant sur sa volonté d'être le chef d'orchestre de l'acheminement de l'aide humanitaire dans la région.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a annoncé mercredi soir un nouvel accord, «pour des missions d'évaluation conjointes», exigeant que l'aide soit distribuée au Tigré «sans aucune forme de discrimination».
Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a indiqué vendredi soir ne toujours pas avoir accès aux quatre camps de réfugiés érythréens au Tigré. Son chef, Filippo Grandi, a fait état «d'un grand nombre d'informations alarmantes» sur des réfugiés tués ou enlevés et renvoyés de force en Érythrée voisine.
«Si elles sont confirmées, ces actions constitueraient une violation majeure des droits de l'Homme», a prévenu M. Grandi, exhortant le gouvernement éthiopien à assurer sa responsabilité de protéger tous les réfugiés.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a affirmé samedi qu'il faut «empêcher tout refoulement ou retour forcé des réfugiés», appelant les autorités à accorder un accès «immédiat et sans entraves» au Tigré. Deux organisations humanitaires internationales ont annoncé vendredi le décès de quatre de leurs membres, pendant l'opération au Tigré, dont un victime de «meurtre» dans le camp de réfugiés de Hitsats.
Les autorités éthiopiennes ont affirmé vendredi avoir renvoyé des réfugiés érythréens «mal informés» en route vers Addis Abeba dans des camps du Tigré pour y recevoir de l'aide et y vivre «légalement et pacifiquement».
«Renvoyer de force des réfugiés érythréens dans des camps au Tigré les expose à un risque inutile de souffrance ou de faim», a déploré samedi l'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW).
L'Érythrée et l'Éthiopie, alors dirigée par le TPLF, se sont opposées dans une guerre meurtrière entre 1998 et 2000, en raison notamment de différends territoriaux. Depuis les relations sont exécrables entre l'Érythrée et les autorités tigréennes.
Vendredi, les États-Unis ont jugé «crédibles» et «graves» les informations sur la présence de de troupes érythréennes au Tigré, aux côtés de l'armée gouvernementale, demandant à ce qu'elles se retirent «immédiatement».
L'ambassadeur éthiopien aux États-Unis Fitsum Arega a dénoncé un «mensonge» sur son compte Twitter.

 

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