Placeholder

Rubrique Monde

Libye Un pays dévasté par dix ans de guerre

La production pétrolière, principale ressource du pays, a été fortement affectée par l’affrontement entre deux autorités politiques rivales depuis la chute de Kadhafi en 2011. 
Le pays est riche en hydrocarbures et sa population peu nombreuse pour se partager les dividendes des plus abondantes réserves pétrolières d’Afrique. Mais après dix ans de guerre civile, l’économie de la Libye s'est totalement effondrée et ses habitants sont très appauvris. Dans ce contexte, le quotidien des Libyens est marqué par d’importantes pénuries de liquidités, d’essence, d’électricité et par une inflation galopante. Partout dans ce pays de 7 millions d'habitants, se détachent les ossatures rouillées d’immenses grues trônant sur les carcasses de bâtiments inachevés, envahis par les herbes folles, témoins d’une économie à l’arrêt. Des centaines de projets, estimés à plusieurs milliards de dollars et lancés au tournant de la décennie 2000-2010 par les géants mondiaux, ont été abandonnés. L’année écoulée a été particulièrement difficile : l’offensive sur Tripoli et le blocus pétrolier ont provoqué «les plus graves crises politique, économique et humanitaire de Libye depuis 2011», selon la Banque mondiale. «C’est une récession sans précédent», abonde l’économiste Kamal Al-Mansouri. A cela s’ajoute une crise monétaire majeure, avec deux banques centrales – la BCL à Tripoli et une banque concurrente à l’est – entravant le contrôle de la politique monétaire du pays, pendant que le dinar dégringole. Bien que la production de pétrole ait rebondi, pour atteindre en décembre 1,2 million de barils par jour, soit dix fois plus qu’au troisième trimestre 2020. Mais cela reste en deçà des 1,5 à 1,6 million de barils par jour d’il y a dix ans. A l’époque, juste avant le déclenchement de la révolte, le régime de Kadhafi, après avoir longtemps été mis au ban de la communauté internationale, était devenu fréquentable. Le «Guide» ne cachait pas ses ambitions de développer les infrastructures. Le pays allait se refaire une beauté : logements, hôpitaux, routes, marinas… D’innombrables chantiers ont été lancés. Des entreprises russes, chinoises, françaises, coréennes, émiraties, turques ou italiennes se sont ruées vers ce nouvel eldorado. Mais tout s’est arrêté net en 2011. Les investisseurs ont déserté le pays, qui pointe à la 186e place sur 190 dans le classement Doing Business, établi par la Banque mondiale. Des sommes colossales perdues pour des entreprises mais aussi pour l’Etat, qui va devoir dédommager des groupes lésés et qui l’ont poursuivi en justice. Une note d'espoir, cependant : les pourparlers politiques et la récente désignation d’une autorité exécutive unifiée pour mener la transition augureraient de meilleurs lendemains.
R. I.

Placeholder

Multimédia

Plus

Placeholder