Placeholder

Rubrique Monde

Vive le printemps français !

Des lycéens viennent de rejoindre le grand mouvement de contestation sociale qui secoue profondément la France. Certains font la similitude avec Mai 1968 quand les étudiants avaient rejoint les manifs ouvrières. C'est le départ d'une action qui va prolonger et renforcer celle des «Gilets jaunes» tout en faisant grimper d'un cran le seuil des revendications qui n'en sont plus, déjà, à la suspension de la taxe sur les carburants. Nous pouvons parler, sans excès, d'une guérilla urbaine dont l'ampleur n'a pas fini de surprendre acteurs politiques et observateurs. 

Ces derniers, incapables de comprendre les secousses qui agitent la société, n'arrivent toujours pas à identifier le caractère rebelle de ce mouvement revendicatif.
Cette France qui a lancé de fausses révolutions et semé les germes de «printemps» préfabriqués dans notre environnement géographique, reçoit de plein fouet les effets de sa politique malfaisante. Au lieu d'agir sur les déséquilibres qui minent sa société et d'écouter les cris de détresse de la majorité de ses enfants, cette France de l'ultralibéralisme a choisi la fuite en avant en commandant des troubles dans les pays de la rive sud de la Méditerranée ! Pire, la France a encouragé le terrorisme et ce n'est pas M. Fabius qui nous contredira, lui qui trouvait qu'Al Nosra faisait du «bon boulot» en Syrie ! 

Retour de boomerang
Ce sont les armes françaises qui ont tué en Syrie et tuent au Yémen, ce sont les autorités françaises et les vautours qui les entourent — de sinistres personnages aux mains ensanglantées comme ce barbouze du Mossad dénommé Bernard-Henri Lévy ­—, qui ont détruit et plongé dans le chaos la Libye !
En agissant ainsi, M. Sarkozy et consorts renforçaient l'hégémonie des fabricants d'armes qui prospèrent au nom de la démocratie ! Cette véritable oligarchie contrôle également les moyens d'expression «libres» comme la télévision, la radio et la presse écrite. On la trouve aussi dans les grands secteurs économiques porteurs, comme les télécommunications terrestres et spatiales, l'industrie et les services. Quelques familles qui possèdent tout un pays face à tout un peuple qui ne possède qu'un salaire de plus en plus chétif et une carte de crédit pour s'enfoncer davantage dans la dépression. Voilà ce que cachait le discours officiel orienté vers des objectifs étrangers douteux. Et quand ce n'est pas une «révolution» qu'il faut aider — mais c'est une fausse aide parce que l'Arabie Saoudite ou le Qatar sont là pour régler la note et enrichir l'oligarchie —, c'est un attentat qui vient rappeler à tous qu'il y a d'autres urgences et que l'unité nationale doit prendre le dessus sur l'unité de classe.
Les pouvoirs qui se sont succédé, qu'ils soient de gauche ou de droite, ont cassé ce fameux modèle social français qui faisait la fierté de tout un peuple ! Petit à petit, le pouvoir de décision économique a échappé aux élus pour devenir la propriété des fonctionnaires de Bruxelles, un pouvoir totalement acquis à la cause des oligarchies européennes et fondamentalement opposé aux intérêts du paysan, de l'ouvrier, de la ménagère et du chômeur. Les lois sont changées et les aides sociales se réduisent comme une peau de chagrin. Les services publics sont progressivement privatisés et le profit devient le maître mot d'un lexique qui laisse sur le carreau des millions de familles appauvries, désorientées, totalement marginalisées.
Sous Sarkozy ou Hollande, on n'avait vraiment pas l'impression qu'il y avait une grande différence entre les programmes économiques tant était tenace, chez l'un et l'autre, la volonté de démanteler les acquis sociaux de la classe ouvrière. Ce brouillage idéologique a poussé les Français vers l'extrême car le besoin de changement a fait comprendre à la majorité que les partis traditionnels sont, non seulement responsables de la descente aux enfers, mais incapables aussi de trouver les solutions appropriées. C'est pourquoi de grands mouvements de contestation se mirent en branle, dans un climat de violence sociale de plus en plus tendu. Mais, à chaque fois, le caractère spécifique des catégories sociales impliquées et l'objet limité des revendications réduisaient la portée de ces actions.

Objet idéologique non identifié
L'arrivée de Macron, porteur d'un projet politique flou, une sorte d'OINI, — objet idéologique non identifié —, va jouer sur les gommages politiques précédents pour s'imposer. Ce sont Sarkozy et Hollande qui ont préparé le «macronisme». Ils ont très bien su hisser au plus haut niveau cet hurluberlu de la politique, enfant légitime des réseaux sociaux et d'une banque. Fidèle serviteur des milieux financiers, le voilà qui se transforme en agent marketing pour vendre les outils de la mort aux monarchies du Golfe. Pareil aux autres. Rien à espérer. Le discours ronronnant et les beaux mots ne suffisent plus à calmer la rage des salariés, dupés encore une fois... L'élection de 2017 a été une farce : rompre avec le bipartisme mais diaboliser à temps le favori et les extrêmes gauche et droite pour imposer l'OINI !
Le mouvement des «Gilets jaunes», né d'un rejet de la taxe sur le carburant, va rencontrer une population totalement laminée par les politiques antisociales des différents gouvernements. C'est le ras-le-bol général ! Les observateurs et autres experts en cravate n'y comprennent rien ! Faisant partie du système dans ce qu'il a de plus élitiste, c'est-à-dire de cette frange grassement payée et qui ne fait que répéter les mêmes bla-bla sur les plateaux de télévision, ces personnages ne peuvent pas comprendre pour la bonne et simple raison que leur statut de privilégiés les empêche d'y voir clair ! 
Radicalisé, le mouvement des «Gilets jaunes» est pourtant facile à décrypter et nos confrères auraient dû simplement revenir à leur vocabulaire d'il y a quelques années pour désigner correctement les évènements actuels. N'applaudissaient-ils pas aux «révolutions» arabes ? Ne soutenaient-ils pas les sinistres «printemps» volés par les courants obscurantistes qu'ils encourageaient sous les sunlights de leurs studios ? Et quand les mômes de Benghazi ou du Caire, ceux de Sidi Bouzid ou même de Bab-el-Oued «cassaient» tout sur leur passage, ce n'étaient pas des «casseurs» ! C'étaient des révolutionnaires, des émeutiers contre les dictatures !
Non, ils ne taxeront pas de «révolutionnaires» ces jeunes de chez eux qui ne sont plus seulement des excités des banlieues ou des ultras de l'extrême droite ! Il y a une radicalisation qui touche tous les exclus du système de Bruxelles, tous les exploités par Bouygues, Dassault, Arnault, Bettencourt, Drahi, tous ceux qui souffrent et ont perdu toutes les raisons d'espérer. C'est cette injustice, cette exploitation et ce sentiment d'impuissance qui poussent les gens à sortir dans la rue.
La violence n'est jamais gratuite. Et tous ces beaux parleurs veulent nous prouver qu'il existe des manifestants qui cassent pour le plaisir ! Quand on n'a plus rien, une belle vitrine de la banque qui suce votre sang ou celle d'un joaillier au service de vos exploiteurs peuvent être une cible symbolique ! Le processus pré-révolutionnaire n'est pas quelque chose que l'on enseigne dans les écoles. Il naît d'une grande frustration et d'une absence de perspectives immédiates : casser devient alors un acte de révolte sociale.
On aurait pu nous dire d'autres vérités plus crues au lieu de pérorer dans le vide ! On aurait pu nous expliquer pourquoi et comment, il y a deux siècles et demi, et dans ces mêmes rues, d'autres excités ont tout détruit, y compris les symboles de l'ordre régnant. Ils sont allés jusqu'à pendre haut et court ses dirigeants ! Ou alors, il faut réécrire l'histoire de Gavroche et le nommer «casseur» !
C'est, pourtant, dans cette cité debout qu'est née la Révolution. Elle a pris rapidement parce que d'autres Macron, des Dassault et des Drahi ne voulaient rien partager !
M. F.

Placeholder

Multimédia

Plus

Les + populaires de la semaine

(*) Période 7 derniers jours

  1. Coupe du monde de gymnastique L'Algérienne Kaylia Nemour s'offre l'or à Doha

  2. Demi-finale aller de la Coupe de la CAF Le match USM Alger - RS Berkane compromis, Lekdjaâ principal instigateur

  3. Le stade Hocine-Aït-Ahmed de Tizi-Ouzou pourrait abriter le rendez-vous La finale se jouera le 4 mai

  4. Affaire USM Alger - RS Berkane La décision de la CAF tombe !

  5. Coupe de la CAF, le match USMA-RS Berkane ne s’est pas joué Les Usmistes n’ont pas cédé au chantage

  6. Temps d’arrêt Lekdjaâ, la provocation de trop !

Placeholder