Face à la pénurie de médicaments, mise en place de la Commission Algérienne de Brainstorming sur les Approvisionnements de Santé.
C.A.B.A.S
Il y a une indécence folle à évoquer en ce moment cette question des soins en hôpitaux, de l’obligation ou pas de la carte Chifa pour se faire charcuter en Dézédie. On en aurait parlé un peu plus tard, beaucoup plus tard, peut-être. Mais là, maintenant, chouia Sahbi ! Les hauts dirigeants de ce pays, tous étages confondus, se soignent à l’étranger, et toi, tu débats de quoi ? De vérifier ou pas, aux admissions d’un hôpital mouroir de cette Principauté si un patient peut entrer ou se voir renvoyer, a droit à un lit ou non, dispose du fameux sésame Chifa ou pas ! Faut juste revenir de temps en temps sur terre, les Frères. En contrebas de vos demeures, dans la vallée non verdoyante, il y a des gens qui ont un tas de défauts, certes, mais qui, dans la majorité, disposent encore de l’usage de leurs yeux, de leurs oreilles et de leur cerveau ! D’accord, le vôtre de ciboulot doit sûrement être plus alerte, plus rapide, plus dense, c’est d’ailleurs pour cela que vous êtes là-haut, et nous tout en bas. Mais nous voyons, nous entendons et nous réfléchissons de manière embryonnaire. Et que nous renvoie cet embryon de réflexion ? L’image d’une santé à deux vitesses. Une santé à deux vitesses, c’est déjà par essence, par définition et par charité humaine injuste. Que dire alors lorsque cette santé à deux vitesses s’accompagne d’un affichage public sans retenue, sans vergogne. Nous vous regardons prendre des avions, aller vous soigner ailleurs, revenir ou pas. C’est assumé sans honte au front. C’est littéralement institutionnalisé et claironné ! Mais s’il n’y avait que ça ! Dans ce système où vous banalisez les soins à l’étranger pour vous, où vous les normalisez bessif, vous vous permettez en plus, Ya Aâdjaba, de placer des gardes chiourmes à l’entrée des CHU de Dézédie pour nous en interdire l’accès pour défaut de carte ! Je vous signale qu’il y a «mieux» dans cette logique folle, un truc plus rapide que l’exclusion de soins en Principauté. Une solution de masse ! Radicale ! D’autres, plus avant vous l’ont essayée. Sans vraiment aller jusqu’au bout. Peut-être réussirez-vous là où ils ont échoué… Je ne sais pas si ma carte Chifa couvre cette prestation mais là, à cette étape finale de la chronique, pour me soulager, me soigner un peu de ce profond malaise qui me mine, je vais fumer du thé et rester éveillé à mon cauchemar qui continue.
H. L.
